Pour être référencées sur Mon Espace Santé, une cinquantaine d’applications de santé ont dû calculer leur indice de sobriété environnementale. Cet indice est calculé à partir de trois mesures (énergie consommée, performance de l’application et des services, données échangées) prises tout au long d’un parcours d’utilisation et comparées à des seuils.
Trois mesures retenues
Spécialisée dans les outils de mesure, la société Greenspector a conçu cet outil en marque blanche pour la Délégation ministérielle au Numérique en Santé et l’Agence du Numérique en Santé (ANS). Interrogé par mind, Thierry Leboucq, président de Greespector, détaille la méthodologie utilisée. “Les acteurs se connectent et peuvent simuler un nouveau parcours, étape par étape en écrivant un petit scénario qui va être envoyé à un banc de mesure, sans installation préalable pour l’utilisateur. Tous les critères sont pondérés au même niveau parce qu’ils participent tous les trois à des impacts différents.
- La donnée qui passe va plutôt impacter le réseau et l’infrastructure en amont qui va stocker et préparer ces données avant de les envoyer. Nous ne pouvons pas mesurer ces données dans le data center de Doctolib ou de Ameli, donc nous faisons une projection d’impact, en nous basant notamment sur le volume de données ;
- Sur la partie performance : dans l’impact il n’y pas seulement l’électricité que l’on va utiliser pour accéder à une application, il y a aussi qu’il a fallu fabriquer le poste par lequel l’utilisateur va se connecter. On va donc prendre une cote part du temps d’usage du scénario, rapporté au temps global sur lequel on va amortir le matériel utilisé sur sa durée de vie (à peu près 5 ans pour un ordinateur, 3 ou 4 ans pour une tablette, 2 ans pour un smartphone).
- Enfin, l’énergie consommée en phase d’usage va contribuer à impacter les batteries (dont le nombre de cycles de charge conditionne l’obsolescence). Nous avons donc pris en compte l’énergie consommée, mais aussi celle indirectement consommée par le renouvellement de la batterie, en quote part de sa durée de vie. »
« Plus de 300 acteurs potentiellement concernés par l’écoscore »
« Tous ces aspects sont assez techniques, reconnaît Thierry Leboucq, mais il permettent de se représenter l’ensemble de la chaîne. Il faut bien voir, ajoute-t-il, que 70 à 80% de l’impact se situe côté utilisateur. La part restante se répartit entre le réseau et le data center, pour acheminer la donnée. Nous avons donc mis surtout l’accent sur la qualité de la mesure côté utilisateur, en tâchant d’avoir une mesure universelle, que l’on soit sur une application mobile ou un portail web.”
Thierry Leboucq précise que “plus de 300 acteurs sont potentiellement concernés par l’écoscore. Le ministère a voulu que ce scoring soit rendu public afin qu’ils puissent non seulement s’évaluer mais aussi se comparer. Cela permet de créer une émulation et une bonne visibilité”.
Ces écoscores, publiés en mai par l’Agence du Numérique en Santé, montrent que si la majorité de ces services sont prêts pour l’expérience mobile, des améliorations sont nécessaires pour plus d’un tiers d’entre eux.
Écoscore des applications de santé : qui sont les bons et les mauvais élèves ?