Mazars forme ses salariés pour insuffler une culture de la data

Quels que soient leur métier et leur niveau d’expérience, les 3 800 collaborateurs de Mazars en France seront tous formés aux enjeux de la data d’ici 2024. À cette fin, le cabinet d’audit et de conseil a créé en 2022 la Mazars Data school. Objectif : diffuser la culture de la donnée en interne afin de répondre à la nécessité de transformer ses modes de travail et savoir-faire dans ce domaine. Cette initiative, qui s’inscrit dans son plan stratégique pour 2024 “One24”, doit permettre à l’entreprise de mieux exploiter le potentiel de la donnée et de maîtriser ses différents cas d’usage pour améliorer son offre de services.

Mazars souhaite “équiper tous les collaborateurs avec un bagage data afin que chacun puisse avoir conscience de ses enjeux, opportunités, risques aussi, et en tirer pleinement profit dans son quotidien que ce soit pour transformer son savoir-faire ou pour faire émerger de nouvelles offres de services, explique Florence Sardas, associée, membre du comité exécutif de Mazars en France et responsable des transformations et du projet Data. “Nous nous sentons une responsabilité d’employeur à ne laisser personne au bord du chemin sur ce sujet. Il est crucial d’embarquer le plus grand nombre, et toutes les activités de l’entreprise, dans une réelle montée en compétences”, ajoute-t-elle.

Quatre parcours de formation

Le cabinet d’audit et de conseil a conçu quatre parcours distincts, adaptés aux différents niveaux d’expertise de ses collaborateurs et complémentaires les uns des autres. Le parcours “Key User”, de 2h30 par semaine pendant 3 mois, est orienté vers la data visualisation (dataviz) et leur permet de construire et d’analyser des rapports à l’aide de méthodes de visualisation et de préparation de données. Il inclut un module sur la robotisation et l’automatisation des tâches, qui débouche sur une certification officielle.

Le parcours “Data Champion”, d’une durée de 6 mois à raison de 8 heures par semaine, est plus complet et forme les collaborateurs aux méthodologies et outils de préparation des données, à l’élaboration de tableaux de bord dynamiques, à la robotisation et à l’automatisation des tâches. Il mène également à une certification. Ouverts depuis septembre 2022, ces deux programmes ont d’ores et déjà été suivis respectivement par 120 personnes (4 promotions de 30 collaborateurs) et 60 personnes (2 promotions de 30).

En revanche, le parcours “Acculturation” vient tout juste d’être lancé. Il s’adresse à l’ensemble du personnel et vise à le familiariser avec les principaux concepts et enjeux de la data, au cours d’une session de 3 heures. Un parcours management, destiné aux associés, démarre également. Ce dernier comprend deux échanges individuels d’1h30 avec des experts pour évoquer les concepts clés de la data et les développements à venir. Les “Mazariens” qui le souhaitent ont, par ailleurs, la possibilité de suivre plusieurs parcours afin de “devenir de véritables experts de la data”, précise la responsable du projet. En effet, 30 % des salariés demandent à s’inscrire à une session “Key User” après avoir suivi la formation “Acculturation” de base. 

Une formation axée sur les cas d’usage

Les collaborateurs n’ont pas à quitter leur poste pour se former : la Data school alterne sessions à suivre de leur côté de façon asynchrone (modules en ligne, réalisation de cas pratiques) et une session collective en présentiel ou à distance, au moins une fois toutes les deux semaines. Pour éviter les décrochages et s’assurer qu’ils sortent du cursus leur diplôme en poche, Mazars favorise l’émulation : les collaborateurs de chaque promotion sont notés par niveau – de beginner à top performer – et les meilleurs reçoivent les félicitations du jury de la Data school.

“Ils sont évalués en fonction de leur assiduité dans les sessions et sur la qualité des cas pratiques qu’ils doivent mettre en œuvre à partir de leur quotidien, précise Florence Sardas. Toute la difficulté était de les former aux usages data, non pas pour en faire des experts, mais pour être au plus proche de leur activité”. Des challenges sont par ailleurs organisés ensuite au sein de la communauté des alumni de la Data school pour que ces derniers partagent les meilleurs cas d’usage, ce qui permet l’adoption de nouvelles pratiques. “Nous avions déjà des formations à la data, mais elles intéressaient plutôt des “aficionados”. Les collaborateurs ne voyaient pas le lien avec leur quotidien”, observe-t-elle.

Identification des sponsors du projet

La réussite du projet repose sur l’identification de “sponsors”, dont le rôle a consisté à intéresser les équipes aux formations proposées par la Data school. “Nous avons fait un énorme travail en amont pour faire émerger dans les équipes des correspondants capables de relayer le message que la formation allait permettre de transformer leur métier, traiter les tâches qui présentent peu d’intérêt et réinventer ainsi leur quotidien”, reconnaît Florence Sardas. La responsable poursuit : “cela a suscité un réel engouement ! Nous avons eu notamment la bonne surprise d’avoir des associés et des seniors managers, qui étaient plutôt destinés au parcours management, dans la première promotion Data Champion. Il y avait également une excellente représentativité des grades, des bureaux et des différents métiers ”, note Florence Sardas. Fort de ses bons résultats internes, le cabinet ouvre à présent son programme aux clients qui souhaitent maîtriser et exploiter leurs données pour rester compétitifs.