Accueil > Investissement > [Info mind Media] Une levée de fonds d’environ 750 000 euros en vue pour le média The Big Whale [Info mind Media] Une levée de fonds d’environ 750 000 euros en vue pour le média The Big Whale Selon les informations de mind Media, un nouveau tour de table, qui doit être finalisé en septembre, devrait valoriser le média numérique The Big Whale, fondé il y a deux ans et dédié aux cryptoactifs et au Web3, à près de 4 millions d’euros. 250 000 euros seront également levés via de la dette, portant le financement total dédié à ses nouveaux projets à 1 million d’euros. Ses fondateurs demeurent optimistes malgré l'instabilité du secteur. Par Jean-Michel De Marchi. Publié le 26 août 2024 à 11h15 - Mis à jour le 02 septembre 2024 à 11h58 Ressources The Big Whale amorce une nouvelle étape de son développement. Lancé à l’été 2022, le média d’informations en ligne sur l’univers du Web3 et des cryptoactifs est sur le point de réunir un million d’euros de nouveaux financements, dont 750 000 euros en augmentation de capital, a appris mind Media. Fondée par les journalistes Grégory Raymond et Raphaël Bloch, ainsi que par l’entrepreneur Dimitri Granger, la publication, reconnue par la CPPAP, propose à la fois des analyses sur les actualités et le fonctionnement des cryptoactifs et du Web3 – le web utilisant les technologies de blockchain pour tendre vers plus de décentralisation -, des interviews de personnalités et d’experts, ainsi que des décryptages sur les évolutions du secteur. Elle s’adresse aux investisseurs particuliers et aux entreprises impactées ou participant à l’évolution de la finance, et à celles présentes dans le Web3. 2 500 abonnés payants revendiqués Son modèle repose essentiellement sur la commercialisation d’abonnements auprès de particuliers et d’entreprises. Ils donnent accès à une newsletter hebdomadaire d’analyses dédiée aux investisseurs et au site web, qui archive ses contenus et offre une base de données sur 500 entreprises du secteur et 1 500 tokens (actifs numériques). Les abonnés ont également accès à sa chaîne sur l’application Discord, qui permet un lien et des interactions avec l’équipe, l’aspect communautaire étant inhérent au projet et au Web3. L’entreprise propose trois niveaux de prix. Les particuliers paient actuellement 25 euros par mois après les 30 premiers jours gratuits, ou 250 euros par an. Le tarif pour les entreprises est affiché à 1 500 euros par an pour 10 comptes, ou sur mesure au-delà. The Big Whale revendique environ 2 500 abonnés payants. Parmi la cinquantaine d’entreprises clientes figurent, selon l’entreprise, Visa, Crédit Agricole, Société générale, La Banque Postale, FDJ et Mazars. Le chiffre d’affaires peine à franchir 500 000 euros La structure a généré “un peu moins de 500 000 euros de chiffre d’affaires en 2023”, selon Dimitri Granger, interrogé par mind Media. Un montant stable par rapport à 2022. Elle prévoit des revenus similaires en 2024. Environ 75 % des revenus proviennent de la vente d’abonnements. C’est la priorité, mais des événements tels que petits-déjeuners, conférences et remises de prix sont également organisés, et ce d’abord à des fins de communication et de marketing. Le modèle est complété par un programme de formations en ligne, individuelles à 149 euros l’unité, et collectives pour les entreprises. Elles sont proposées en partenariat avec Blockchain Business School. Selon l’entreprise, environ 20 000 destinataires reçoivent sa newsletter hebdomadaire gratuite, qui rend compte de l’actualité du secteur et permet d’accroître l’audience et la visibilité de l’offre. Les trois fondateurs conserveront environ 60 % du capital Lors de son lancement, la société avait déjà levé 350 000 euros auprès de business angels, dont Gonzague Grandval, Jean Michel Pailhon, Marc Menasé et Frédéric Montagnon, contre environ 15 % du capital. Soit une valorisation de plus ou moins 2,3 millions d’euros. “J’ai été convaincu à la fois par l’équipe – que je connaissais déjà en partie -, le projet et le contexte de marché : internet aborde une phase de décentralisation, et le Web3 et les cryptomonnaies vont devenir incontournables, pour des raisons techniques et de souveraineté. Nous avons en France un écosystème déjà florissant, avec beaucoup de start-up de qualité et d’expertises. L’ambition de The Big Whale s’inscrit parfaitement dans cet écosystème”, indique Frédéric Montagnon pour justifier son investissement. Celui-ci, qui avait cofondé Overblog en 2004 puis participé à la direction de Wikio/Ebuzzing, a investi dans près de 200 start-up du Web3 ces dernières années, généralement via des tickets uniques autour de 30 000 euros. Il est par ailleurs cofondateur d’Arianee, société fondée en 2017 qui propose des solutions d’infrastructure technique basées sur la blockchain. Cette première augmentation de capital de The Big Whale avait été complétée par des emprunts de l’ordre de 250 000 euros. Depuis lors, Grégory Raymond, Raphaël Bloch et Dimitri Granger détiennent environ 28 % du capital chacun. Ils veulent cette fois aller plus loin et faire passer un cap à la société en visant un million d’euros de financements. Une deuxième levée de fonds, de l’ordre de 750 000 à 800 000 euros, doit être finalisée en septembre, sur une valorisation de leur entreprise à 4 millions d’euros. L’opération sera majoritairement effectuée auprès de petits investisseurs particuliers en direct. Leur nombre final sera compris entre 100 et 150, avec des tickets variables, d’au moins 2 500 euros, et parfois en cryptoactifs. Ils seront accompagnés par un ou deux business angels dont le ticket sera plus important. Ce tour de table sera complété par des emprunts compris entre 200 000 et 250 000 euros. A l’issue de l’opération, les trois fondateurs conserveront environ 20 % du capital chacun. Ils assurent que ces investisseurs ne pourront pas influer sur les articles publiés, “comme c’est déjà le cas actuellement”. Plus de contenus avec un nouveau modèle Ces nouveaux fonds seront fléchés en large partie vers les contenus. La société, dont les revenus plafonnent, estime que l’augmentation de son chiffre d’affaires passe dans un premier temps par davantage de contenus. Tout en conservant son positionnement – la production d’informations et d’analyses fiables, pointues et utiles à la compréhension de l’écosystème et à la prise de décision pour les professionnels et les investisseurs, petits et grands -, l’entreprise veut à la fois étoffer et élargir sa production éditoriale, tout en conservant une structure légère. La société comprend actuellement huit salariés, dont les trois fondateurs. Plutôt que d’alourdir sa masse salariale en internalisant de nouveaux journalistes, elle veut constituer un pool d’une cinquantaine de contributeurs, essentiellement des analystes complétés par de journalistes spécialisés indépendants, qui seront rémunérés. Après les NFT en 2022 et 2023 et le paiement de l’abonnement en cryptoactifs, elle continuera d’expérimenter différents modèles commerciaux et financiers “innovants” pour développer ses revenus. Un secteur qui doit encore se stabiliser et s’institutionnaliser La société va également prospecter en dehors des frontières françaises, notamment en Suisse. Son objectif : devenir le média référent sur le Web3 en Europe. Lors de son lancement à la fin du premier semestre 2022, The Big Whale a pu surfer sur la médiatisation des métaverses et l’explosion des investissements dans les cryptoactifs. Depuis, l’engouement pour le secteur est largement retombé, avec le retrait de nombreux particuliers, la chute des cours d’une majeure partie des cryptoactifs – en dehors du Bitcoin et de l’Ethereum -, la faillite de plusieurs sociétés et plateformes d’échanges (FTX…), et parfois des malversations. Mais en parallèle, des investisseurs institutionnels parmi les plus importants dans l’économie et la finance mondiales (BlackRock, Morgan Stanley, Goldman Sachs, JPMorgan…) ont confié leur optimisme sur le Bitcoin et pris des positions, rejoignant des structures déjà présentes, comme le fonds Andreessen Horowitz et le groupe MicroStrategy qui investit massivement sa trésorerie dans l’achat de bitcoins. Surtout, les premières régulations et les prémisses d’un encadrement voient progressivement le jour, et d’autres sont désormais sérieusement évoqués, en Europe et aux Etats-Unis. Ainsi l’autorisation récente des ETF spot pour Bitcoin et Ethereum par le régulateur boursier américain (SEC). En Europe, la réglementation MiCA (Markets in crypto-assets), qui harmonise et encadre les cryptoactifs, a déjà un impact sur le marché depuis son entrée en application en juin 2023. Les professionnels voient dans cette régulation l’occasion d’asseoir davantage la respectabilité du secteur, attirer les très grands investisseurs, et redynamiser les flux financiers. Ce qui rend optimistes les fondateurs de The Big Whale, à la fois sur le besoin d’informations fiables tout au long des prochaines années et pour le développement de leur projet. Le média fait face, en France, à la concurrence d’éditeurs plus généralistes et gratuits, comme Les Échos, Le Figaro et BFM Business, qui ont eux aussi lancé des offres éditoriales via des rubriques dédiées aux cryptomonnaies et au Web3, certes pour un public plus large. The Big Whale affronte aussi une concurrence plus frontale, avec une newsletter payante préexistante, lancée dès l’automne 2020 par Capital (Prisma Media) sous le nom de 21 Millions et renommée Wall3t en avril dernier. Jean-Michel De Marchi cryptoactiflevée de fonds Besoin d’informations complémentaires ? 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