Accueil > Investissement > Plum lance les ETF en France Plum lance les ETF en France La solution d’épargne britannique Plum complète son offre d’investissement avec des ETF dans huit de ses marchés intra-UE. Ex-cliente de Railsr, la fintech a dû revoir sa feuille de route, et notamment l’octroi de cartes de débit. Par Caroline Soutarson. Publié le 04 juin 2024 à 9h00 - Mis à jour le 04 juin 2024 à 16h27 Ressources Neuf mois après avoir annoncé son partenariat avec la plateforme d’Investment-as-a-Service allemande Upvest, la solution d’épargne britannique Plum déploie son offre de 47 fonds indiciels cotés (ETF) dans huit de ses neufs marchés intra-Union européenne (UE), dont la France. “Nous ne sommes pas en mesure de proposer des ETF en Belgique actuellement, mais nous y travaillons. Le cadre réglementaire lié à la fiscalité y est différent”, précise à mind Fintech Victor Trokoudes, cofondateur et CEO de Plum. Solution d’épargne à l’origine (avec un algorithme d’épargne automatisée, des règles d’épargne, des pockets…), Plum glisse vers l’investissement depuis quelques années et permet d’effectuer des placements en actions, cryptoactifs et fonds monétaires, via des partenariats avec Alpaca, Bitpanda et BlackRock respectivement. Au Royaume-Uni, son marché domestique, la fintech permet à ce titre d’investir dans des enveloppes spécifiques (ISA, GIA et SIPP). “Nous construisons une application patrimoniale”, affirme désormais Victor Trokoudes. Une carte de paiement disparue En septembre 2022, Victor Trokoudes indiquait à mind Fintech vouloir couvrir l’ensemble du parcours des économies. “L’idée de départ de Plum était bien d’aider les gens à économiser. [Mais] l’épargne n’est pas une fin en soi. La deuxième étape est de faire croître ses économies [grâce à l’investissement, Ndlr]. [...] Enfin, la troisième étape consiste à contrôler ses dépenses, d’où le lancement de la carte de paiement.” Victor Trokoudes (Plum) : “Nous lançons l’investissement en actions et une carte de paiement dans nos pays européens” Toutefois cette volonté s’est heurtée aux déboires de sa plateforme de Banking-as-a-Service Railsr (ex-Railsbank), dont l’agrément d’établissement de monnaie électronique (EME) a été révoqué par la banque centrale lituanienne pour cause de “violations sérieuses, multiples et systématiques” de la réglementation. PayrNet, entité qui opérait les services pour tous les clients de Railsr dans l’UE, a en conséquence dû cesser toutes ses activités financières. Cette fermeture s’est notamment traduite par l’arrêt temporaire de l’onboarding de nouveaux clients dans l’UE. “L’activité de BaaS était toujours disponible au Royaume-Uni”, complète Victor Trokoudes. Mais aussi par l’interruption de la distribution de cartes de débit, toujours dans l’UE. “Nous en avons proposé durant huit à dix mois”, à cheval sur 2022 et 2023, confie le dirigeant. Le produit est toujours présent outre-Manche, distribué par PayrNet - bien que Plum ait migré sur la plateforme estonienne Modulr (ex-Modularbank) pour le reste des services. La société dénombre “environ 100 000 détenteurs d’une carte Plum au Royaume-Uni. Il est important de noter que la carte n'est pas disponible pour tous les utilisateurs, mais pour ceux qui ont souscrit à certains abonnements payants et qui doivent alors choisir de l'utiliser. Nous travaillons à l'élaboration d'une offre de carte plus complète à l'avenir”. Du côté de l’UE, “nous essayons de trouver un moyen de distribuer des cartes à nouveau”, promet Victor Trokoudes. À noter que Modulr connaît également quelques perturbations outre-Manche puisque la FCA lui a demandé de cesser d’intégrer de nouveaux clients, car elle n’était pas en conformité avec de nouvelles exigences réglementaires. 130 000 clients actifs en France Plum complète son offre tout en se développant en Europe. En janvier 2023, la fintech a annoncé ouvrir cinq nouveaux pays (Pays-Bas, Italie, Portugal, Grèce et Chypre - où la société est basée dans l’UE et d’où le cofondateur est originaire), en plus du Royaume-Uni, France, Espagne, Irlande et Belgique. Aujourd’hui, “nous nous concentrons sur trois marchés : la France, la Belgique et la Grèce. L’Allemagne pourrait suivre”, assure Victor Trokoudes. “Nous observons une traction naturelle en France, les gens se soucient de leur argent”, argumente-t-il. Présente dans l’Hexagone depuis 2021, la fintech assure y compter 130 000 clients actifs, c’est-à-dire “onboardés et dont le compte bancaire est activement lié à Plum” (contre “près de 100 000” en septembre 2022). Parmi les chantiers en cours pour le marché français : l’Iban français (pas d’horizon de temps donné avant son arrivée), ainsi que la connexion avec la néobanque Nickel, dont les clients se plaignent sur le Play Store de Plum de ne pouvoir accéder aux services de la fintech britannique. “Le sujet est bien identifié côté Nickel. Les équipes travaillent dessus pour une mise à disposition d'ici la fin de l'année”, indique la société française à mind Fintech. Quant à la Grèce, le focus est dû à un partenariat effectué avec la banque hellénique Eurobank. Entré au capital de la fintech fin 2023 via un investissement de 10 millions d’euros, l’établissement de crédit et Plum “se référencent mutuellement auprès de leurs clients. Grâce à ce partenariat, nous souhaitons atteindre 700 000 clients actifs en Grèce d'ici 2027”, affirme le dirigeant de la fintech. Au total, Victor Trokoudes dénombre fin mai 2024 “plus de 2 millions de clients onboardés sur la plateforme, dont la plupart sont Britanniques” (contre 1,3 million en septembre 2022). En adoptant cette stratégie d’acquisition de clients plus ciblée et poussée “par le lancement de nouveaux produits”, Plum espère pouvoir accueillir “plus de nouveaux clients en stabilisant ses dépenses en marketing”, indique Victor Trokoudes à mind Fintech. L’objectif : “atteindre la rentabilité début 2025, en contrôlant nos coûts et en augmentant nos revenus”. Comme en septembre 2022, Plum revendique 30 % de clients payants, toutes géographies confondues. Le dirigeant ne donne aucun chiffre sur l’année 2023, mais assure que les revenus ont doublé par rapport à 2022. Selon son dernier rapport annuel, clos il y a plus de deux ans (au 31 mars 2022), Plum enregistrait un chiffre d’affaires de près de 4 millions de livres pour près de 612 000 utilisateurs actifs. Caroline Soutarson banking-as-a-serviceépargneinvestissementpartenariat Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Dossier En attendant Robinhood, les néocourtiers européens affinent leurs stratégies Plum affiche près de 4 millions de livres de revenus au titre de son exercice 2021-2022 ABN Amro acquiert le néocourtier Bux Robinhood lancera sa solution de trading crypto dans l’UE dans les prochaines semaines BlackRock mise sur l’Allemand Upvest Plum dévoile un service d'épargne rémunérée Plum élargit son offre aux ETF et actions en Europe