Accueil > Investissement > Structures d'investissement > Les sorties se compliquent pour les fintech européennes Les sorties se compliquent pour les fintech européennes Les exits de fintech européennes ont drastiquement diminué depuis mi-2022, révèle une étude de la banque d’affaires Avolta Partners. Les multiples de chiffre d’affaires ont particulièrement chuté dans le domaine des paiements et des services bancaires, tandis qu’ils ont augmenté pour les solutions de gestion financière. Par Aude Fredouelle. Publié le 20 juin 2023 à 7h00 - Mis à jour le 21 juin 2023 à 14h59 Ressources Si les banquiers d’affaires prévoient une reprise des opérations de fusion-acquisition dans le secteur fintech au second semestre (lire notre article à ce sujet), les exits de fintech européennes sont à l’arrêt depuis mi-2022, dans un contexte économique difficile. Selon une étude réalisée par Avolta Partners et basée sur les données de PitchBook et dealroom.co, seules 34 exits de fintech ont été recensées au premier trimestre 2023 en Europe et 27 au dernier trimestre 2022. Par comparaison, Avolta en a comptabilisé 50 au premier trimestre 2022 et 52 au second. Le nombre de sorties de fintech européennes est en chute libre depuis le dernier trimestre 2021 Quant aux introductions en Bourse, elles sont “quasi-inexistantes” depuis 2022, note la banque d’affaires. Les opérations de consolidation par des entreprises ont représenté plus de 85 % des sorties en 2022 et les opérations de private equity plus d’une dizaine de pourcents. Le private equity enregistre un regain depuis début 2023, avec plus de 25 % des opérations. Aucune IPO de fintech européenne n’a été recensée depuis début 2023 En 2022, les sociétés ayant racheté des fintech étaient à plus de 70 % européennes, contre une vingtaine de pourcents d’acquéreurs d’Amérique du Nord, note l’étude. Mais le montant global des acquisitions réalisées par les entreprises nord-américaines surpasse légèrement celui des européennes. À noter toutefois que la tendance s’est inversée début 2023 : si les entreprises nord-américaines sont toujours aussi présentes en nombre d’opérations, le montant des rachats représente moins de 10 % du total. Depuis début 2023, l’écrasante majorité des acheteurs de fintech européennes sont basés dans le continent L’étude montre par ailleurs que les multiples de chiffres d’affaires des exits de fintech ont chuté : le multiple médian des valorisations était monté à 5,9 fois le chiffre d’affaires en 2021 (contre 3,7 en 2019 et 2020) et il est retombé à 3,5 fois en 2022. Il décline particulièrement dans le domaine du paiement (3,5x en 2022, contre 12,9x en 2021), des services bancaires (1,9x en 2022, contre 7,6x en 2021) et de la regtech (7,2x en 2022 contre 23,5x en 2021). Par contre, il est passé de 5,2x en 2021 à 10,6x en 2022 pour les solutions de gestion financière, qui ont le vent en poupe; et de 0,3x à 3,8x dans l’assurance. Le multiple médian de l’Ebitda, lui, grimpe de 12,9x à 13,6x entre 2021 et 2022 – preuve de l’importance accordée aux entreprises rentables. La banque d’affaires note par ailleurs que les sociétés financées par des fonds de capital-risque présentent de meilleurs multiples lors de leur sortie que celles qui se sont auto-financées. Sur les 24 derniers mois, Avolta recense un multiple du chiffre d’affaires de 10,5x pour les premières, contre 3,3x pour les secondes. Les solutions de gestion financière ont enregistré les plus forts multiples en 2022 Parmi les sorties notables de fintech européennes en 2022, Avolta cite le rachat de Penta par Qonto, dont la banque d’affaires révèle qu’il a eu lieu pour un montant de 200 millions d’euros. L’étude se penche par ailleurs sur les levées de fonds des fintech, et relève la chute du nombre d’opérations et de leurs montants depuis le second trimestre 2022. Sur les 24 derniers mois, la banque d’affaires constate des multiples de 42,5x le chiffre d’affaires pour les Séries D et au-delà, de 21,1x sur les Séries C, 13,7x sur les Séries B, 17,6x sur les Séries A et 12x en amorçage. Notre Essentiel “L’investissement en capital-risque dans les fintech et insurtech” Les valorisations des tours de table au-delà de la Série D sont les plus impactées Aude Fredouelle acquisitioncapital-risque Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind