Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Comment Archipels s’appuie sur la blockchain pour répondre aux enjeux de l’identité numérique Comment Archipels s’appuie sur la blockchain pour répondre aux enjeux de l’identité numérique Née en 2020, la plateforme Archipels développe différentes solutions pour la vérification et la certification d’attributs d’identité d’individus et d’entreprises. Sa vision à plus long terme est de contribuer à l’émergence d’une identité numérique auto-souveraine. Retour avec Hervé Bonazzi, CEO d’Archipels, sur cette initiative de consortium. Par Antoine Duroyon. Publié le 22 novembre 2022 à 10h34 - Mis à jour le 22 novembre 2022 à 11h16 Ressources Les points clés Archipels fournit des services de vérification et de certification d’attributs d’identité basés sur une blockchain permissionnée. La plateforme fait état de 7 millions de documents ancrés chaque mois et de plus de 60 millions de documents vérifiés et certifiés depuis son lancement. La société prévoit de réaliser un pilote à grande échelle dans le cadre de l’appel à projets lancé par la Commission européenne autour des portefeuilles d’identité décentralisés. C’est en mai 2019, lors du dernier Vivatech pré-Covid, qu’est présenté le premier démonstrateur fonctionnel de la solution Archipels. Ce MVP [minimum viable product, Ndlr] développé autour de la certification de documents et d’informations via la blockchain est né d’une collaboration entre quatre acteurs industriels et financiers : le groupe La Poste, Engie, EDF (via sa division d’investissement EDF Pulse) et la Caisse des dépôts. “La réaction du marché a été positive, ce qui a poussé les quatre partenaires à créer la société Archipels. L’entité a vu le jour en septembre 2020 et a hérité de la propriété intellectuelle de ce MVP”, raconte Hervé Bonazzi, CEO d’Archipels. Les quatre actionnaires ont apporté 3 millions d’euros au total lors de la création de la société. C’est d’ailleurs ce socle fonctionnel qui a donné naissance au premier produit (Archipels Verify) en janvier 2021. “Il a permis de répondre à un cas d’usage lié à la vérification des justificatifs de domicile, très vite exploité par des acteurs du KYC [connaissance client, Ndlr] bancaire”, indique Hervé Bonazzi. Layer 2 Pour faire fonctionner cette solution de vérification instantanée, la plateforme repose sur une blockchain permissionnée et souveraine. Elle s’appuie sur le Layer 2 Ethereum, une surcouche qui conserve les ancrages des données considérées comme des données personnelles. Cette approche permet de répondre à des enjeux majeurs : conformité au RGPD, respect de la confidentialité ou encore scalabilité en termes de volume de transactions. Début 2022, la société a opéré une refonte partielle de ses statuts conduisant à la création d’organes consultatifs. Un comité technique a notamment pour mission “d’échanger sur les évolutions du marché en rapport avec la technologie et sur les problèmes rencontrés par la société pendant la constitution de son infrastructure”. Par ailleurs, un comité blockchain est chargé de formuler des propositions pour assurer le bon fonctionnement de la blockchain Archipels (règles de sécurité, d’accès ou de mise à jour du protocole, modification éventuelle de la convention technique de gestion des nœuds…). Ses recommandations sont soumises au conseil stratégique composé de huit membres désignés par les associés. Certification des bulletins de paie Archipels propose également une solution de certification de documents et de données à valeur probante (Archipels Certify). Dans ce cadre, l’entreprise a annoncé en 2022 qu’elle certifiait les bulletins de paie reçus chaque mois par plus de 3 millions d’utilisateurs de Digiposte, le coffre-fort numérique proposé par La Poste. Archipels a par ailleurs étendu son empreinte au-delà du secteur financier, en assistant par exemple les greffiers des tribunaux de commerce dans leur mission de vérification des justificatifs de domiciliation d’entreprise (attestations de contrat de téléphone, facture gaz, électricité, eau). La solution permet de répertorier l’empreinte numérique cryptographique de chaque justificatif. Aimé Cenac (Docaposte) : “Le coffre-fort numérique Digiposte accélère le processus de capture des pièces” Enfin, une troisième brique est en cours de finalisation autour de l’identité numérique auto-souveraine, c’est-à-dire en vertu de laquelle seul le détenteur des clés privées de chiffrement peut réaliser diverses opérations (souscription à un service, authentification auprès de différents services, preuve d’éligibilité, validation d’un engagement contractuel…). “Notre rôle consiste à fournir de la donnée certifiée (preuves de domicile, de revenus, de qualifications professionnelles…) pour des portefeuilles d’identité numérique, avec l’objectif d’apporter encore plus de confiance grâce à la blockchain, résume Hervé Bonazzi. Le potentiel est énorme pour le secteur financier dans une perspective de fluidification des services et de mise à disposition quasi-immédiate”. Cette offre (Archipels Connect), actuellement en cours d’expérimentation, n’est pas encore commercialisée. La start-up prévoit de réaliser un pilote à grande échelle dans le cadre de l’appel à projets lancé en février 2022 par la Commission européenne autour des portefeuilles d’identité décentralisés. Objectif : encourager le développement et le déploiement de cas d’usage transnationaux d’un wallet d’identité numérique européen impliquant des acteurs publics et privés. Dans sa vision pour la transformation numérique de l’Europe d’ici à 2030, présentée en 2021, la Commission européenne estime que 80 % des citoyens utiliseront l’identification numérique à la fin de cette décennie. Vers une convergence du Web2 et du Web3 “Au-delà de la sphère régalienne, il y a un cas d’usage important pour le secteur bancaire”, estime Hervé Bonazzi. Dans une vision de long terme, Archipels entend participer à un mouvement de convergence du Web2 et du Web3. “C’est le wallet qui assurera cette convergence en permettant de recevoir des tokens ERC-20 ou des NFT Solana, de stocker des données d’identité, etc. La convergence pourra aussi être amenée par le cas d’usage du paiement, à la fois en euros et en cryptoactifs”, anticipe Hervé Bonazzi. Comprendre les crypto-actifs La société compte aujourd’hui une quinzaine d’employés, dont des spécialistes en cryptographie et blockchain, des commerciaux et des experts du marketing. Archipels fait état de 7 millions de documents ancrés chaque mois et de plus de 60 millions de documents vérifiés et certifiés depuis son lancement. Antoine Duroyon blockchainidentité numériqueKYC Besoin d’informations complémentaires ? 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