Accueil > Services bancaires > Les banques européennes dépensent chaque année jusqu’à plus de 50 millions de dollars pour leur conformité Les banques européennes dépensent chaque année jusqu’à plus de 50 millions de dollars pour leur conformité Alors que la fraude et la criminalité financière se complexifient, la bataille que livrent les institutions financières pour leur mise en conformité se chiffre en moyenne entre 41 et 53,8 millions de dollars par an pour un établissement d'Europe de l’Ouest, selon LexisNexis Risk Solutions. Par Caroline Soutarson. Publié le 07 avril 2020 à 12h44 - Mis à jour le 23 novembre 2021 à 9h37 Ressources Le coût total de mise en conformité pour lutter contre le crime financier s’élève à 180,9 milliards de dollars (166,36 milliards d’euros) dans le monde, selon un rapport de LexisNexis Risk Solutions publié le 7 avril 2020. Ces charges sont tirées par le Royaume-Uni et l’Allemagne, suivis par les Etats-Unis, la France et l’Italie. L’étude souligne notamment que les institutions financières comptant plus de 10 milliards de dollars d’actifs totaux au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, en Italie et aux Pays-Bas dépensent en moyenne de 41 à 53,8 millions de dollars (37,7 à 49,4 millions d’euros) par an, soit sept fois plus que leurs homologues d’Amérique Latine. L’enquête a été réalisée auprès de 898 décideurs chargées des opérations de conformité et de lutte contre la criminalité financière dans des entreprises de quatre régions du monde : l’Asie-Pacifique (Malaisie, Philippines, Singapour, Indonésie), l’Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA – France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Pays-Bas, Afrique du Sud), l’Amérique latine (Brésil, Mexique, Argentine, Chili, Colombie) et l’Amérique du Nord. Le RGPD alourdit les dépenses en Europe L’Europe et États-Unis représentent les marchés de conformité les plus importants, notamment parce que ces régions comptent un nombre plus élevé que les autres d’institutions financières. Les États-Unis, par exemple, en regroupent à eux seuls plus de 6 000. Quelle que soit la région, la structure de coûts reste relativement similaire : en tête, le travail représente de 47% (Amérique latine) à 62% (EMEA) de la dépense, et la technologie de 37% (EMEA) à 47% (Amérique du Nord). LexisNexis Risk Solutions justifient les dépenses européennes supplémentaires en salariat par le défi du Règlement général de la protection des données (RGPD) et la complexification globale de la régulation. Ces deux facteurs ont mené à l’embauche en plus grand nombre de personnel plus qualifié. Malgré cet effort, les processus de due diligence ont augmenté, pour passer de 20 à 30 heures de vérification pour une petite ou moyenne entreprise nationale, et de 30 à 47 heures pour une grande entreprises étrangère (dans les deux cas, de 2017 à 2019). Enfin, si chaque région doit gérer des risques qui lui sont spécifiques, certains se retrouvent aux quatre coins du globe. Les fournisseurs de services de paiement qui ne sont pas des institutions bancaires créent de nouvelles problématiques dans la gestion du risque et de la conformité, notamment au Canada et en Amérique latine. Pour y répondre, les différents acteurs interrogés ont mis au point des solutions mêlant renforcement des effectifs et déploiement de solutions technologiques. Dans la zone EMEA, par exemple, LexisNexis Risk Solutions relève que 45% des acteurs interrogés ont intégré des solutions de fintech spécialisées (54% en Italie), 46% utilisent des algorithme d’intelligence artificielle actifs en temps réel (60% en Allemagne) et 39% ont mis en place des formations dédiées pour leurs équipes. Caroline Soutarson conformitégestion du risquelutte anti-blanchimentregtech Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Comment Bertin IT assiste Crédit Agricole CIB sur la conformité dans les salles de marchés Entretien Ludovic de Carcouët (Digitemis) : “Les grands groupes ont une problématique de vision d’ensemble dans la gestion de leur conformité et leur (cyber)sécurité” Anti-blanchiment : HSBC va intégrer la solution big data Quantexa cette année Entretien Carine Cartaud (LexisNexis Risk Solutions) : “Nous sommes capables de reconnaître 1,5 milliard d’identités numériques”