Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Lydia s’appuie sur la rémunération des dépôts pour installer sa néobanque Lydia s’appuie sur la rémunération des dépôts pour installer sa néobanque Baptisée Sumeria, la nouvelle offre bancaire de Lydia se concentre sur l’activité de dépôt. Ses marqueurs : la rémunération du compte courant et un design minimaliste qui simplifie l’expérience utilisateur. Par Antoine Duroyon. Publié le 15 mai 2024 à 14h33 - Mis à jour le 16 mai 2024 à 9h56 Ressources Lydia met en action sa stratégie de segmentation dévoilée il y a quelques semaines. Le service historique de la fintech créée en 2011 – paiement entre particuliers et cagnotte – bénéficie désormais d’une application dédiée sous la bannière Lydia. Et l’activité bancaire, au cœur de la nouvelle stratégie de l’entreprise, hérite d’une application remaniée (renommée temporairement Lydia Comptes) et d’une nouvelle marque : Sumeria. En référence à Sumer, qui a donné naissance à l’écriture comptable, et à l’acronyme IA (intelligence artificielle), l’objectif est de repositionner la tenue de compte au centre de la proposition de valeur. “L’activité de dépôt a été vue par les banques comme un mal nécessaire et un métier non rentable. Nous voulons revenir aux origines de la banque”, souligne Cyril Chiche, cofondateur et président de Lydia. Pour bousculer ce segment, la fintech met en avant la rémunération des dépôts sur les comptes de paiement à hauteur de 2 % (4 % jusqu’à fin août dans le cadre d’une offre promotionnelle). “Nous voulons mettre fin à un tabou français. La possibilité de rémunérer les dépôts dont on a privé les Français pour des questions de coûts existe depuis 2004. Et les taux d’intérêt ont constitué selon moi une bonne excuse pour les banques françaises. Aujourd’hui, ce sont près de 500 milliards d’euros qui dorment sur les comptes courants de particuliers”, estime Cyril Chiche. Comment Lydia a fait sa mue en 2023 Cette activité bancaire réunit aujourd’hui 2 millions de clients en France, sur un total de 8 millions d’utilisateurs (même si ce chiffre devrait être affecté par une évolution de la réglementation en matière de KYC), et elle est rentable, assure le dirigeant. “Nous avons prouvé notre capacité à opérer ce type d’activité à l’échelle. La production de marge unitaire est faible [comparé à d’autres acteurs qui favorisent le multi-équipement, Ndlr] mais elle se fait à une échelle immense et avec une structure de coûts frugale”, précise-t-il. Un design minimaliste et élégant Au-delà de cet argument de la rémunération des dépôts, la néobanque entend réinventer la relation des Français avec la gestion quotidienne de leur argent. Cela passe par un design “minimaliste et élégant” de l’espace bancaire, accessible depuis une application mobile ou un ordinateur. Des widgets permettent notamment de consulter son solde sans ouvrir l’application ou même de déverrouiller son téléphone et la carte peut être associée à un compte donné en un clic, par exemple un compte projet ou un compte d’aide à l’épargne. “La notification d’un paiement intègre le solde du compte mis à jour en temps réel, complète Antoine Porte, cofondateur et chief product officer de Lydia. Pour susciter la confiance, nous avons aussi reproduit des aspects du monde matériel dans l’univers numérique comme l’apparence du reçu papier ou un porte-cartes au style personnalisable”. Le classement des néobanques et banques en ligne qui ont le plus de clients en France Dans cette logique de viser l’épure, bien loin de la stratégie de super app qui a un temps prévalu, les fonctionnalités d’épargne et de gestion de budget sont logées au sein d’un programme optionnel payant (4,90 euros par mois) : Sumeria+. Celui-ci permet de créer des règles d’épargne (arrondi à l’euro supérieur, virement de début de mois…) et des comptes dédiés à des projets. Les autres services Lydia restent intégrés à l’application Sumeria, dont le paiement entre amis, les crédits et l’investissement avec Bitpanda. 100 millions d’euros investis sur 3 ans Sur le plan tarifaire, Sumeria se limite à deux offres, contre quatre précédemment. L’offre classique gratuite inclut une carte Visa physique et sans frais à l’étranger. Une offre premium (anciennement Lydia Black +) avec un engagement de 12 mois, facturée 9,90 euros par mois, propose une carte noire Visa Debit avec des plafonds relevés, des garanties d’assurance, une conciergerie et un service client joignable par téléphone. Pour accompagner cette nouvelle stratégie, Lydia Solutions prévoit d’investir 100 millions d’euros sur trois ans et de recruter 400 personnes. La fintech vise pour Sumeria 5 millions de clients en 2027. “Après le dépôt, Sumeria abordera directement le sujet du crédit [traité jusqu’ici via un partenariat avec Floa, Ndlr]. C’est pourquoi nous avons entamé les démarches pour obtenir notre agrément d’établissement de crédit”, annonce Cyril Chiche. La société détient aujourd’hui des agréments d’établissement de monnaie électronique et de société de financement. Une fois la licence bancaire décrochée, l’expansion européenne sera amorcée en commençant par l’Allemagne. Antoine Duroyon application mobilenéobanque Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Clients des banques en ligne et des néobanques : BoursoBank continue de creuser l’écart avec ses concurrentes Tarifs, modes de facturation, type de carte… Quelles offres les banques en ligne et les néobanques proposaient-elles fin 2023 ? Comment Lydia, Kard, Pixpay et consorts se sont adaptés à de nouvelles obligations de KYC