Accueil > Services bancaires > Paiements > EPI dans la dernière ligne droite des négociations ? EPI dans la dernière ligne droite des négociations ? La société provisoire EPI, initiative de banques européennes qui vise à faire émerger une solution de paiement paneuropéenne unifiée, peine à boucler le tour de table de sa future entité. Martina Weimert, CEO, indique que cinq banques sont encore en cours de négociation. Par Aude Fredouelle. Publié le 01 février 2022 à 18h06 - Mis à jour le 02 février 2022 à 9h45 Ressources “Le tour de table est en cours de finalisation mais de dernières négociations sont en cours”, a révélé Martina Weimert, CEO d’EPI, lors d’un webinar organisé ce 1er février par Partelya Consulting. “Des considérations de dernière minute sont apparues chez certains actionnaires et il faut les prendre en compte pour les garder à bord dans la mesure du possible, sans faire de concessions inacceptables pour les autres. Nous espérons conclure dans les prochaines semaines.” Selon elle, cinq banques sont hésitantes, “parmi lesquelles peu d’établissements critiques pour la réussite” du projet. Une société provisoire avait été créée en octobre 2020, avec en ligne de mire une entrée en phase opérationnelle en 2022. Mais les tractations entre actionnaires s’éternisent. Adopter d’autres moyens de paiement pour proposer des coûts compétitifs EPI a déjà réussi à réunir “une masse critique d’actionnaires en France, Belgique et Allemagne”, mais “dans d’autres marchés, c’est plus aléatoire, et il sera difficile d’imposer la nouvelle solution sur un marché dans lequel nous n’avons pas la masse critique”, reconnaît-elle. Ces trois pays représentant plus de 50 % des transactions électroniques en Europe, “c’est la masse critique dont on a besoin, mais cela serait plus simple si nous avions aussi l’Espagne et les Pays-Bas par exemple”. Elle ajoute que les tractations se jouent à différents niveaux selon le pays : au Pays-Bas, par exemple, EPI a des échanges avec les régulateurs, dont l’accord est nécessaire. Martina Weimert a également évoqué le business model de la future entité : l’un, pour la carte, basé sur l’interchange ; et l’autre, sur le virement instantané (SCT Inst), avec un “business model alternatif et un découpage de tous les flux économiques : une commission pour la fraude, pour le processing et pour le scheme”. Un fonctionnement selon elle “plus fragmenté mais aussi plus transparent”. Interpellée sur la nécessité de proposer des coûts compétitifs pour favoriser l’adoption des futurs moyens de paiement, elle a indiqué qu’EPI “est bien conscient de la concurrence mais doit récupérer une marge pour s’assurer de la rentabilité. Le payback n’est pas facile à trouver et ce ne sera pas un retour sur investissement rapide, et c’est d’ailleurs pour cela que certains actionnaires hésitent et veulent laisser la première prise de risque à d’autres. Mais nous pouvons tracer la base de coûts : frais de migration, de mise en place, de développement, de branding… Le plus cher ne sera pas de créer une nouvelle plateforme mais de mettre en place le réseau d’acceptation, avec les mises à jour de software, remplacement de POS, intégration chez les e-commerçants…” Ceci, sans compter les coûts des chantiers internes des banques. “Il faut être attractif pour les consommateurs et commerçants, et EPI est un paquebot difficile à naviguer dans ces contraintes”, a conclu la CEO. Aude Fredouelle carte bancairepaiement en lignepaiement en magasinpaiement entre particuliers Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Sept pays européens appellent leurs homologues à rejoindre EPI Request to Pay : quels cas d’usage et business model ? Confidentiel [Info mind Fintech] EPI crée une société provisoire dotée de 25 millions d’euros L’European Payments Initiative (EPI) devrait être annoncée cette semaine Le standard SEPA Request To Pay sera lancé le 15 juin 2021