Qonto accompagne sa croissance avec la start-up de santé mentale moka.care

Créée en 2016, Qonto compte déjà plus de 1 100 salariés et est vite passée du stade de start-up à celui de scale-up, avec une présence dans cinq pays. “Nous sommes conscients que ce contexte de croissance, dans la tech, est très exigeant donc nous avons voulu offrir un espace de parole sécurisé et sécurisant où les salariés puissent s’exprimer”, explique Margaux Reboul, senior lead people experience. L’entreprise a donc fait le choix dès 2019, alors qu’elle ne comptait que 150 collaborateurs, d’une collaboration avec moka.care (start-up spécialisée en santé mentale qui a levé 15 millions d’euros en 2022). Les salariés bénéficient d’un total de quatre séances d’une heure par an, offertes, auprès d’un professionnel labellisé : psychologue, thérapeute ou coach. Ils peuvent demander à en bénéficier après avoir créé leur compte sur la plateforme moka.care et un éventuel appel d’orientation pour définir les besoins. À ce jour, 505 salariés l’ont fait (et 449 ont été accompagnés individuellement), “notamment grâce aux communications ciblées”, explique la responsable RH.

Équilibre entre vie professionnelle et vie privée

L’utilisation de la plateforme et la mesure de la consultation des contenus RH servent également de baromètres, en complément des études d’engagement annuelles de Qonto. “Nous ne pouvons pas encore cibler une équipe en particulier, mais les données recueillies nous permettent de savoir les thèmes les plus populaires, à la fois en termes de préoccupation ou de professionnels consultés. Cela nous donne une bonne idée de ce que les salariés rencontrent et du soutien qu’ils recherchent”, précise Margaux Reboul. Un thème est particulièrement ressorti : l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. “C’est un outil, en tant que responsable RH, que nous poussons lorsque nous rencontrons des situations de souffrance individuelle ou des cas compliqués à gérer, complète-t-elle. Si un manager me prévient qu’une personne travaille tard le soir ou le week-end et ne sait pas fixer ses propres limites, je peux aller voir le salarié ou suggérer au manager de lui proposer un coaching via moka.care.” Au niveau de l’entreprise, le département RH et le comité de direction ont mis en place un plan d’actions, comprenant notamment une formation du management sur le sujet et une réflexion sur les outils de communication professionnels. “Nous avons un environnement de travail très sollicitant et fragmenté, avec les emails, Notion, Slack et nous sommes en phase de réflexion sur les manières de mieux le rationaliser. Ce qui peut passer par une réglementation des usages ou de nouveaux outils qui permettent une meilleure mémorisation et une capacité de concentration accrue”, détaille la dirigeante RH. “Première fintech” à signer le pacte Parental Act (offrant un mois de congé au second parent, avant l’obligation légale en 2021), l’entreprise réfléchit également à mettre en place des solutions pour les salariés aidants.

Ateliers de prévention

En 2022, la collaboration s’est encore renforcée avec la création de la mental health academy. Avec 14 ateliers dédiés à différents thèmes de la santé mentale (prévention du burn-out, déconnexion, charge mentale, gestion des conflits dans une équipe, lutte contre le syndrome de l’imposteur, etc.), 296 salariés ont été formés dès la première année, sur la base du volontariat (en ciblant les managers). La formation consiste en trois sessions d’1h30, en présentiel, avec des experts de la start-up : la première de sensibilisation, la deuxième de partage de bonnes pratiques et la troisième, quelques semaines après, d’échanges autour d’un premier retour d’expérience. “Nous constatons une réelle montée en compétences grâce à des tests du niveau de connaissances sur le thème donné réalisés avant l’atelier puis après, se félicite Margaux Reboul. Même si tout le monde n’y participe pas, car ceux-ci ont lieu sur le temps de travail, nous encourageons à ce que chacun en fasse part dans son équipe.” La mental health academy a toutefois soulevé une problématique de communication interne. “Les Qontoers n’osaient pas s’inscrire parce qu’il s’agit de santé mentale, qu’ils ont peur du regard de leurs collègues et qu’une participation aux ateliers laisse imaginer un souci chez eux, témoigne-t-elle. Nous avons donc changé le nom en wellness boost et le niveau de participation a augmenté très nettement.” C’est aussi désormais un enjeu de marque employeur, alors que 88 % des salariés considèrent leur entreprise “responsable de leur bien-être mental au travail” (selon le baromètre 1er semestre 2023 d’Alan) et que les troubles psychologiques suscitent 22 % des arrêts de travail de longue durée, quatre points de plus qu’en 2019 (observatoire 2023 de l’absentéisme Axa). L’accompagnement par moka.care est donc désormais mentionné sur les offres d’emploi de la fintech.

Ce contenu a été réalisé par la rédaction de mind RH (une publication du groupe mind), service d’information professionnelle consacré aux pratiques RH, droit du travail, relations professionnelles, problématiques RSE…