Accueil > Financement et politiques publiques > Services aux particuliers > Après un boom pendant le confinement, la téléconsultation marque le pas Après un boom pendant le confinement, la téléconsultation marque le pas Les premières semaines du confinement en France en mars et avril 2020 ont vu le nombre de consultations s’effondrer tandis que la téléconsultation a connu un pic d’usage. Depuis, l’engouement semble s'être dissipé. Une tendance illustrée par les chiffres d’un baromètre exclusif du GERS Data pour mind Health. Par Aurélie Dureuil. Publié le 18 juin 2020 à 16h58 - Mis à jour le 18 juin 2020 à 16h58 Ressources “Nous avons connu l’explosion de l’utilisation de la téléconsultation avec un développement exponentiel dans les jours qui ont suivi le confinement puis nous sommes vite arrivés à un plateau qui s’est avéré être un plafond”, observe David Syr, directeur général adjoint de GERS Data (filiale de Cegedim). En effet, la téléconsultation qui représentait à peine 0,1 % des consultations de médecine générale début mars 2020 a atteint un pic de 27 % début avril, selon le suivi de GERS Data via sa base de données en vraie vie THIN. GERS Data livre pour mind Health un baromètre exclusif sur l’usage de la téléconsultation dans l’Hexagone du 16 mars au 31 mai 2020. Data Retrouvez dans notre espace Data tous les baromètres de la téléconsultation réalisés avec GERS Data Une décroissance progressive à partir de mi-avril Le poids de la téléconsultation dans les consultations a atteint un plafond de 27 % avant de décroître progressivement. – Source : GERS Data Cette forte croissance de la part de la téléconsultation dans les consultations est à mettre en rapport avec la chute du nombre de consultations en présentiel au début du confinement. La semaine 13 (du 23 mars, première semaine pleine après le début du confinement) a vu le nombre de consultations chuter de près de 38 % par rapport à la moyenne des années 2017 à 2019. La semaine suivante a accusé une baisse de 41 % par rapport à la période de référence. Les téléconsultations ont alors pris une plus grande importance. La hausse se confirme aussi par le nombre d’actes de téléconsultation facturés par l’Assurance maladie. Ainsi, alors que moins de 10 000 actes étaient facturés en début d’année chaque semaine, l’Assurance maladie a enregistré plus de 486 000 téléconsultations facturées la semaine du 23 mars et un pic a été atteint la semaine du 6 avril avec 1 118 175 actes de téléconsultation facturés. Pour aller plus loin [Dossier] Qui sont les 141 acteurs de la téléconsultation et du télésuivi recensés par le ministère de la santé ? Alors que la part de la téléconsultation diminue, le nombre de consultations revient à son niveau d’avant la pandémie. – Source : GERS Data Depuis mi-avril, l’engouement pour ce mode de consultation semble se dissiper peu à peu. “La part de la téléconsultation s’effrite jour après jour avec une accélération après le déconfinement”, constate David Syr. Le 8 juin, la part de la téléconsultation chez les médecins généralistes s’établit à 7 %. Un chiffre à mettre en regard de l’augmentation du nombre global de consultations revenu la semaine du 25 mai à un niveau similaire aux années précédentes. Ces chiffres comprennent les consultations en présentiel et les téléconsultations. “Pendant les principales semaines pour la téléconsultation, nous étions autour d’un million d’actes par semaine. Depuis le déconfinement, nous sommes entre 500 000 et 600 000 téléconsultations par semaine”, précise David Syr. Des différences d’usage en fonction des spécialités médicales Les psychiatres sont les plus gros utilisateurs de la téléconsultation. – Source : GERS Data Le baromètre GERS Data s’est également intéressé à l’usage de la téléconsultation en fonction des spécialités médicales. Entre le 16 mars et le 31 mai 2020, les psychiatres ont été les plus grands utilisateurs de ces consultations à distance : 36 % des consultations y ont été réalisées via la téléconsultation. Devant les endocrinologues (22 %) et les médecins généralistes (15 %). À l’inverse des cardiologues et gynécologues dont la pratique ne représente respectivement que 4 % et 5 % des consultations. “Toutes les spécialités ne sont pas égales face aux appareillages, aux technologies pour réaliser les consultations à distance, note David Syr. Il est peut-être plus simple de faire une téléconsultation pour un psychiatre que pour d’autres spécialités. C’est d’ailleurs cette profession qui a le plus maintenu la fréquentation de la consultation par rapport à l’année passée pendant la période.” Méthodologie GERS Data est une filiale de Cegedim en charge du recueil et de traitement des données de santé au sein du groupe Cegedim. Elle est composée d’une équipe de 50 personnes réparties notamment entre les activités commerciales, institution, étude et services clients, indique David Syr, son directeur général adjoint. GERS Data remonte les données de différentes bases : hospitalières (StatHop), de prescription (THIN, sélectionnée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour le suivi de l’analyse de la prescription par les médecins généralistes et spécialistes, indique GERS Data) et d’achat et de distribution des officines (Sell In, SOG Now, SOG Early, Sell Out et GERS Rupture). David Syr estime à plusieurs millions le nombre de données recueillies chaque jour. Outre les chiffres pour la France, GERS Data collecte les données pour le Royaume-Uni, la Roumanie et la Belgique. L’Espagne, l’Italie et l’Allemagne devraient les rejoindre prochainement, indique le directeur général adjoint. Pour sa base de données THIN, Cegedim indique qu’il s’agit de données anonymisées émanant de plus de 56 millions de patients sur sept pays européens. Aurélie Dureuil EtudetéléconsultationTélémédecine Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind