Accueil > Financement et politiques publiques > Organisation métier > Comment le Mipih passe d’une messagerie sécurisée à une plateforme de services Comment le Mipih passe d’une messagerie sécurisée à une plateforme de services La messagerie sécurisée de santé du Mipih, Medimail, est née d’une initiative entre le GIP et les médecins libéraux d’Occitanie en 2009. Elle est aujourd’hui implantée dans cinq régions de France où les ARS la prennent en charge. Fort de ce succès, le Mipih propose désormais Medipeps, une plateforme d’une dizaine de services de coordination entre la ville et l’hôpital. Par . Publié le 01 juillet 2019 à 17h16 - Mis à jour le 01 juillet 2019 à 17h16 Ressources Medipeps et son bouquet de services ont été présentés à l’occasion du salon Health-IT (HIT) de la Paris Healthcare Week le 22 mai 2019. Cette offre du Mipih vise à faciliter le partage et l’échange de données de santé entre la ville et l’hôpital, et ainsi fluidifier le parcours de soins du patient. À l’origine de cette plateforme, a d’abord été conçue une messagerie sécurisée de santé, que le groupement d’intérêt public commercialise depuis 2009. Elle est utilisée aujourd’hui par environ 520 structures (établissements de santé, associations, réseaux de soins…), soit 27 000 comptes à la fois en hôpital et en libéral. “Tous les mois, nous comptons à peu près 180 000 ouvertures de messages sur le système”, indique Éric Mésère, chef de produit marketing du Mipih. L’idée provient du terrain, lorsqu’en 2009 l’union régionale des professionnels de santé (URPS) médecins d’Occitanie (à l’époque union régionale des médecins libéraux (URML) de Midi-Pyrénées) a contacté le Mipih. “À l’époque, rappelle Éric Mésère, aucune solution n’était préconisée (par les autorités). L’URPS souhaitait alors construire avec nous une messagerie sécurisée.” Le Dr Maurice Bensoussan, psychiatre et président de l’URPS Occitanie, a témoigné via une vidéo diffusée sur le salon Health-IT (HIT) qu’il souhaitait une messagerie qui “respecte les règles de confidentialité permettant d’échanger entre médecins des données sensibles”. “De notre côté, poursuit Éric Mésère, le Mipih était alors une structure encore très hospitalocentrée. Faire le lien avec la médecine de ville ne faisait pas partie de notre métier.” Ainsi est née Medimail. Dans un premier temps commercialisée auprès de médecins libéraux et d’hôpitaux, elle est progressivement montée en charge. “En 2012, la région Midi-Pyrénées, via l’agence régionale de santé, a proposé à tous les acteurs publics et privés de la région une messagerie sécurisée de santé. C’était Medimail”, souligne Nicolas Kuntz, ingénieur commercial au Mipih. Un choix que l’ARS a alors financé et que Nicolas Kuntz explique notamment par la compatibilité de Medimail avec les autres solutions de messageries sécurisées identifiées par l’Agence des systèmes d’information partagés de santé (Asip santé), l’espace MSSanté. Un succès qu’Éric Mésère attribue également au statut d’établissement public du Mipih, un statut “rassurant”. En 2015 la région Provence-Alpes-Côte d’Azur a ainsi adopté à son tour Medimail, avant les Hauts-de-France, et “Microsoft a contacté le Mipih pour développer un module technique permettant d’utiliser Medimail à travers Office 365”, fait savoir Éric Mésère. Nicolas Kuntz détaille : “ce module permet une connexion sécurisée entre le poste du client qui a Office 365 et les data centers français du Mipih (le Mipih est certifié hébergeur de données de santé depuis juin 2018, ndlr). Les messages ne transitent plus par les serveurs européens de Microsoft, à l’époque installés à Dublin”. Enfin, en 2018, Medimail s’est étendue aux établissements publics de Corse puis à la Guyane. Dans toutes ces régions, ce sont les ARS qui prennent en charge Medimail. Le Mipih la met à disposition en mode SaaS, moyennant un abonnement annuel : “soit à la boîte aux lettres, soit en licence par structure, par groupement hospitalier de territoire (GHT), par établissement ou par territoire, selon la présentation du projet”, décrit Nicolas Kuntz. 12 services désormais proposés par Medipeps Avec l’utilisation de Medimail, de nouvelles demandes ont petit à petit émané du terrain. Éric Mésère raconte : “des établissements avaient besoin d’alimenter le dossier médical partagé (DMP), un autre souhaitait une messagerie instantanée… Notre offre s’est alors diversifiée”. Après Medimail, “la première brique”, ont ainsi été développés Infinity, une messagerie instantanée sécurisée, ainsi que des services d’alimentation du DMP, d’éditique, de téléconsultation, de SMS et de paiement en ligne, un chatbot, des portails métiers, une borne d’accueil, une imprimante virtuelle, des annuaires et un module pour le consentement du patient. Soit 12 services rassemblés au sein d’une plateforme baptisée Medipeps en cours d’expérimentation. Tous ont été développés en interne – “une trentaine de personnes ont été impactées par la mise en place de la solution Medipeps”, selon Éric Mésère -, à l’exception du chatbot pour lequel le Mipih travaille avec BOTdesign et sa solution Earlybot. Nicolas Kuntz décrit le service d’éditique : “l’établissement nous confie son flux, son message ou des compte-rendus à envoyer et nous nous chargeons de l’acheminer par le meilleur canal. Soit une messagerie sécurisée de santé, soit, en dernier recours en l’absence de correspondant dématérialisé, nous matérialisons le flux en l’imprimant et nous l’envoyons par courrier postal”. À la suite d’un appel d’offres, c’est Acceprint qui a été sélectionné parmi quatre à cinq structures comme prestataire pour l’impression, le routage et l’envoi postal, un groupement d’intérêt économique qui appartient au groupe nehs. Les 11 services qui sont venus s’ajouter à Medimail “existent déjà techniquement”, ont fait l’objet de POC (proof of concept), et l’ensemble de l’offre sera généralisée à partir de septembre 2019. Éric Mésère ajoute que “la téléconsultation est, elle, déjà testée auprès de 12 000 médecins libéraux d’Occitanie. Tous les utilisateurs de Medimail se retrouvent dans la sphère Medipeps et peuvent très facilement adhérer à ces options. Soit un coût connecteur, soit un abonnement au service sera tarifé, au cas par cas, selon le nombre de régions et de licences. Nous calibrons le prix selon les usages puis les services sont mis à disposition en utilisation illimitée.” Une version patient de Medimail dès 2020 Medipeps pourrait encore s’élargir : le Mipih planche déjà sur une nouvelle brique, Medimail patient, qui sera généralisée début 2020. “Parce qu’aujourd’hui Medimail dialogue uniquement entre professionnels de santé des établissements vers d’autres professionnels, y compris du secteur social et médicosocial et à l’étranger. Ce qui nous est désormais demandé, c’est de permettre un dialogue des professionnels vers les patients”, expose Nicolas Kuntz. Un test pourrait être réalisé à compter de septembre à travers Earlybot, pour détecter les troubles autistiques en crèche : “pour communiquer avec le chatbot, les équipes utiliseront Infinity, les échanges passeront par nos datacenters et son moteur de chiffrement utilisé entre autres pour Medimail et, en cas de suspicion, le médecin de la crèche pourra envoyer le compte-rendu de son rendez-vous avec les parents aux centres de la région via Medimail et prévenir les parents à travers Medimail patient”, dépeint Nicolas Kuntz. Entre autres projets, la téléexpertise est également dans le viseur du Mipih. chatbotDMPDonnées de santéHôpitalmédecinmessagerie sécuriséePatientPlateformestéléconsultationTélémédecine Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind