L’AP-HP renforce son ancrage dans l’innovation avec Campus BOpEX et Prim3D

L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP) a la volonté d’être aux avant-postes de l’innovation en chirurgie, l’inauguration du Campus BOpEx, son tiers lieu d’expérimentation du bloc opératoire, en est une nouvelle preuve. Cette structure, inaugurée le 27 mars, est dédiée au développement et à la diffusion d’innovation et interviendra en parallèle de la chaire d’innovation BOPA, axée sur la recherche et développement.

“L’idée de BOpEX est de constituer un espace d’échange, de collaboration et de permettre aux innovateurs d’accéder facilement aux expertises de l’AP-HP ainsi que d’exposer les équipes de l’AP-HP à l’innovation. La troisième dimension est de renforcer le rôle de prescripteur que peut avoir l’AP-HP dans la façon dont l’innovation numérique se développe. L’arrivée à l’hôpital public est souvent la condition de la pérennité d’un marché pour un acteur du numérique et, par conséquent, il faut qu’il soit capable d’y arriver dans de bonnes conditions. Nous sommes très bien placés pour donner un avis, guider et faire en sorte que les projets qui passent chez nous, portés par des acteurs de l’AP-HP ou des acteurs extérieurs, soient des succès car ils sont adaptés à notre environnement”, décrit Pierre-Yves Brossard, le COO de BOpEX. 

BOpEX, accompagner l’innovation numérique au bloc

BOpEX a vocation à accompagner les porteurs de projets de l’AP-HP ou extérieurs développant des solutions pour le numérique au bloc opératoire (chirurgie, anesthésie, organisation). L’accompagnement peut porter sur la contextualisation du projet, son développement (développement d’interfaces utilisateurs, génération de sets de données) ou la validation de la solution. BOpEX sélectionne ensuite les experts au sein de l’AP-HP pour répondre à ces problématiques. “Sur la phase de cadrage, nous travaillons en partenariat avec Medicen, l’enjeu est d’être en capacité in fine de vendre un projet réaliste à des investisseurs”, précise Pierre-Yves Brossard.

BOpEX travaille déjà avec les sociétés Caresyntax  (compte rendu opératoire augmenté), Surgar (jumeau numérique pour la chirurgie hépatique mini invasive), Revinax (contenus immersifs pour la formation), Alphabrain (logiciel d’IA pour personnaliser le dosage des médicaments d’anesthésie au bloc) et Visionerves pour accompagner le développement de leurs solutions. BOpEX permet également de tester en conditions réelles l’impact des solutions sur les équipes de bloc. Ce protocole d’évaluation peut être réalisé en prémarquage CE ou post marquage CE. Medtronic sera la première entreprise à bénéficier de cet accompagnement pour sa solution de planification opératoire. L’objectif de BOpEX n’est pas de se limiter à une relation bilatérale avec les industriels, la structure souhaite également faire part de ses retours aux pouvoirs publics si elle constate le bénéfice organisationnel de certaines solutions. 

Prim3D, un laboratoire interne pour l’impression 3D

Prim3D fait suite à la ferme d’impression 3D ouverte à Port Royal durant la période Covid qui a permis de produire 35 000 objets. Ce laboratoire a pour objectif de concrétiser les idées innovantes des équipes de l’AP-HP et de répondre aux besoins de pièces spécifiques en produisant des microséries et des pièces uniques. “Plus de soixante soignants de l’AP-HP travaillent actuellement sur des projets avec Prim3D, avec une forte demande en pédiatrie et gériatrie“, précise Delphine Prieur, directrice exécutive de Prim3D.

Avec ce laboratoire, l’AP-HP ambitionne de devenir fabricant de dispositifs médicaux (DM).  L’objectif fixé est d’être en 2024 fabricant de DM de classe I (type modèles patients spécifiques) puis d’étendre ensuite cette fabrication à certains DM de niche de classe I puis IIA.

Nicolas Revel, directeur général de l’AP-HP, a également livré des informations sur le calendrier du campus chirurgical du Grand Paris : “Nous en sommes en train de vivre une véritable révolution. Et dans cette révolution, l’AP-HP a vocation, de par son histoire et ses forces, à être aux avant-postes et doit se donner les moyens pour assumer ce rôle. C’est le sens des investissements que nous avons pu faire et que nous allons poursuivre, par exemple en matière de robotique chirurgicale, et c’est le sens extrêmement fort apporté à l’innovation dont ces deux structures sont de très beaux exemples. Mais c’est aussi le sens du grand projet que nous portons avec l’ensemble des universités franciliennes pour faire naître ici sur ce site le campus chirurgical du Grand Paris, dont nous avons besoin pour former les nouvelles générations de chirurgiens et de professionnels du bloc opératoire. Les premiers locaux sont prévus en 2026 avant la mise en service complète de l’école en 2027. C’est environ 24 millions d’euros qui seront investis sur le seul plan immobilier par l’AP-HP et les universités franciliennes avec un soutien de l’État et de la région sur la partie équipement.”