Accueil > Financement et politiques publiques > Le financement du cycle du médicament Le financement du cycle du médicament La mise au point d’une nouvelle molécule représente un investissement colossal et risqué, compte tenu des incertitudes liées au développement d’un médicament. Dans un contexte qui invite à la prudence, l’IA peut aider à sécuriser les investissements, comme l'ont rappelé les experts interrogés sur le sujet lors du mind Health Day qui s'est tenu le 5 juin à Paris" Par Laure Martin avec Romain Bonfillon. Publié le 11 juin 2024 à 23h24 - Mis à jour le 13 juin 2024 à 16h46 Ressources La mise au point d’une nouvelle molécule est un processus coûteux (900 M$ d’après le LEEM). Depuis deux ans, le contexte économique est peu favorable aux biotech, les acteurs du financement se montrant très prudents. Avec l’usage de l’IA, les frontières entre biotech, techbio et santé numérique ne sont-elles pas en train de devenir poreuses ? ″Nous avons toujours eu une interaction écosystémique puisque l’hôpital, centre investigateur pour mener des essais cliniques, permet de faire le lien avec l’industrie pharmaceutique, a rappelé Chahra Louafi, directrice du Fonds Patient Autonome chez Bpifrance. Aujourd’hui, un mouvement beaucoup plus important s’opère en termes d’imbrication, poussé par l’explosion des coûts de santé.″ Ce besoin de créer davantage d’efficacité ouvre les marchés et encourage les sauts technologiques réalisés grâce à la donnée. BPI France finance d’ailleurs les acteurs de la drug discovery (molécule et technologies), avec à la fois des subventions pour accroître la compétitivité de la France, et en capital afin de massifier l’innovation. ″Pour autant, les entreprises françaises rencontrent des freins pour conquérir les marchés internationaux, notamment américains, qui impliquent des fonds importants et des compétences industrielles″, a pointé Chahra Louafi. Le financement des biotech Cédric Garcia, Partner chez EY En 2023, le financement des biotech françaises ″a été marqué par une baisse aux Etats-Unis et en Europe″, a fait savoir Cédric Garcia, Partner chez EY, précisant que “beaucoup de sociétés européennes, cotées à la fois dans leur marché local et aux Etats-Unis, ont réussi à se refinancer“. Entre 2023 et 2024, la typologie des levées de fonds a également évolué, avec en 2023 peu de levées mais d’importants montants. L’exemple d’Amolyt Pharma, qui a levé 130 millions d’euros sur les 575 millions d’euros levés par la filière, est particulièrement parlant. Quant au premier trimestre 2024, il se caractérise davantage par un nombre d’opérations plus significatif mais des montants moyens plus faibles. ″Les marchés financiers restent complexes, a précisé Cédric Garcia. En Europe, les amorçages sont nombreux mais les levées sont peu significatives, la plupart des fonds réinvestissant dans leur propre portefeuille.″ Financement des biotech françaises : vers une sortie de crise ? TreeFrog Therapeutics, biotech de thérapie cellulaire, a récemment signé un accord commercial et industriel avec l’un des leaders mondiaux du domaine, l’américain Vertex. ″Ce deal est important car il nous permet de valider la plateforme technologique que nous avons créée et surtout il nous soulage financièrement″, a reconnu Jaime Arango, CFO de TreeFrog Therapeutics. L’entreprise a obtenu 25 millions de dollars à la signature de l’accord. En parallèle, Vertex, qui va également entrer dans le capital en participant à une levée de fonds, entend encourager financièrement TreeFrogs Therapeutics à augmenter la capacité de production de sa plateforme (à hauteur de 215 millions de dollars sous condition). ″Grace à ce deal, nous avons une visibilité financière jusqu’à mi-2026″, s’est félicité Jaime Arango. Rendre la France attractive Marco Fiorini, directeur général de la Filière intelligence artificielle et cancer Pour soutenir les biotech, il est nécessaire, d’après Marco Fiorini, directeur général de la Filière intelligence artificielle et cancer (FIAC), de mettre à leur disposition les données des essais cliniques. ″Le leader mondial de la gestion des données d’essais cliniques est français (Medidata, ndlr), a-t-il rappelé. Il stocke plus d’une donnée sur deux de recherche clinique. Il faudrait pouvoir les réutiliser, les partager avec les biotech, pour en faire des modèles d’IA, ces derniers étant le reflet de la valeur des données qui les nourrissent. ″ Et de conclure : ″La recherche clinique coûte chère pour les biotech. S’il existe des modèles leur facilitant les démarches, cela permettrait de pousser leur valeur et aiderait la France à être plus attractive″. À condition d’une acceptation par les autorités réglementaires. Voir la vidéo best of du mind Health Day Laure Martin avec Romain Bonfillon biotechBiotechsFinancementsFonds d'investissementIntelligence ArtificielleLevée de fondsMédicamentsanté numérique Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind