Accueil > Financement et politiques publiques > Politique de santé > Le Health data hub sélectionne ses dix premiers projets Le Health data hub sélectionne ses dix premiers projets Dix projets, sur les 189 reçus, ont été sélectionnés pour participer au Health data hub. Leur présentation, en présence d’Agnès Buzyn, a été l’occasion pour la ministre de la Santé et des Solidarités de détailler ses objectifs : une création définitive de ce Health data hub d’ici au 31 octobre 2019 et des premiers résultats des dix projets d’ici à la fin de l’année. Par Aurélie Dureuil. Publié le 17 avril 2019 à 16h48 - Mis à jour le 17 avril 2019 à 16h48 Ressources Le premier appel à projets du Health data hub semble avoir été victime de son succès. Lancé le 31 janvier, il a reçu 189 candidatures, soit près de quatre fois plus qu’anticipé. Face à une période de soumission qualifiée de brève (elle s’est achevée le 9 mars), le ministère de la Santé attendait “moins d’une cinquantaine de projets”. Comme le confirme Jean-Marc Aubert, directeur à la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en charge de la création du Health data hub, “nous espérions une cinquantaine de projets. Nous avons été débordés. Nous avons décidé d’en poursuivre dix comme prévu. Mais nous allons essayer d’en aider beaucoup plus”. Le partage des données comme critère clé de sélection Les projets sélectionnés ont été dévoilés ce 16 avril 2019 en présence de la ministre de la Santé et des Solidarités, Agnès Buzyn. Avant de détailler chacun d’entre eux, le président du jury, Bernard Nordinger, s’est félicité “de leur qualité, de leurs origines très variées et des participations de beaucoup d’acteurs majeurs de la santé en France”. La sélection semble avoir reposé essentiellement sur la notion de partage. Bernard Nordinger a ainsi rappelé l’attention particulière des membres du jury à certains critères : “bien entendu la pertinence des projets, l’intérêt de les développer au sein du Health data hub et puis, surtout, un engagement qui nous paraissait essentiel : que les porteurs de projets s’engagent à partager leur données dans le cadre du hub”. Stéphanie Combes, cheffe de la mission d’administration des données de santé et responsable du projet Health data hub à la Drees, a notamment confié qu’“environ un quart des projets concernait l’accès aux données du SNDS (système national des données de santé, ndlr), ce qui est déjà faisable, un certain nombre de projets voulait créer des bases de données, ce qui n’était pas l’objet de cet appel à projets, et il y avait des projets où le partage était un peu flou. Nous voulions que ce soit clair”. Les premiers résultats attendus d’ici la fin 2019 Après une première phase de sélection, 21 dossiers ont été retenus puis ont soutenu les 10 et 11 avril 2019 devant le jury. Débute maintenant la phase d’accompagnement par le Health data hub, Agnès Buzyn ayant rappelé l’importance que “les calendriers présentés en octobre dernier soient respectés”. “Dans le prolongement de la loi que je porte aujourd’hui sur la transformation des systèmes de santé, je souhaite que le hub soit définitivement créé avant le 31 octobre prochain et que nous puissions disposer des résultats des projets menés avant la fin de l’année.” Un calendrier que détaille Stéphanie Combes : “la phase de cadrage pourra durer de quelques semaines à un ou deux mois”. Avant d’ajouter que l’identification des bases de données est parfois déjà réalisée tandis que pour d’autres cela reste à faire. Ensuite, elle estime que la procédure réglementaire dure normalement trois mois mais peut faire l’objet d’un deuxième passage. “Nous pouvons espérer avoir les données sur la plateforme dès la fin de l’année pour que les porteurs de projet commencent à travailler.” Sur l’accompagnement, Stéphanie Combes signale qu’il sera surtout humain et juridique et pourra parfois être financier. Il s’appuiera notamment sur l’équipe qui est en train d’être constituée. Le Health data hub est d’ores et déjà doté d’un directeur scientifique dont la nomination a été annoncée le 16 avril. Et des recrutements sont attendus en 2019. Stéphanie Combes estime qu’“une dizaine de personnes” devrait être recrutée pour accompagner les projets et le recrutement d’experts au sein des différentes équipes devrait concerner “au moins une vingtaine de personnes d’ici la fin de l’année”. Quelques acteurs privés parmi les porteurs de projet Sur les dix projets, Malakoff Médéric Humanis se distingue comme le seul porteur de projets du monde mutualiste. Le projet Arac vise à “permettre, en complétant les données de l’Assurance maladie (SNDS) avec des données de remboursements complémentaires, de calculer les restes à charge finaux réels des patients dans le modèle de protection sociale français”. Malakoff Médéric Humanis souligne alors les potentiels pour “l’écosystème des économistes de la santé”, notamment pour “interroger les modes de financement des dépenses de santé, éclairer les questions de pouvoir d’achat et de solvabilisation du recours aux soins, etc.” D’autres projets sont portés par des acteurs privés. À l’exemple de Vidal avec le projet Pimpon. Il vise à “remonter aux prescripteurs des alertes pour les interactions médicamenteuses dangereuses” et ce, en mobilisant “les données du SNDS pour estimer la prévalence réelle des complications liées aux interactions médicamenteuses afin d’identifier des alertes nécessitant une mise en valeur particulière du fait de leur impact”. La société Epiconcept porte, elle, Deep.Piste. Le projet, qui sera mené avec le Centre régional de coordination des dépistages des cancers en Occitanie et l’Institut Curie, concerne l’évaluation de l’apport de l’intelligence artificielle dans le dépistage organisé du cancer du sein. Dernier acteur privé portant un projet, la start-up Implicity retenue pour Hydro, avec l’objectif de prédire les crises d’insuffisance cardiaque pour les patients porteurs de pacemaker. La société prévoit de croiser “des données des dispositifs de plus de 8 000 patients en soin courant avec celles du SNDS afin d’entraîner des modèles prédictifs sans avoir à labéliser manuellement les épisodes d’intérêt”. Et des acteurs du public Une partie des projets sélectionnés est portée par des organisations publiques. Ainsi, le projet Ordei a été soumis par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) et propose de “quantifier la proportion de patients touchés par un effet indésirables”. Le projet NS-Park, présenté par Jean-Christophe Corvol, professeur de neurologie à la Pitié-Salpêtrière, et soutenu par l’Institut du cerveau et de la moëlle épinière (ICM), l’Inserm et F-Crin, vise à “prédire les trajectoires individuelles des patients Parkinsoniens” afin “de mettre en œuvre des mesures préventives appropriées”. La question des stratégies thérapeutiques est également au coeur du projet Deepsarc, porté par le centre Léon Bérard et le réseau Netsarc, avec le centre de lutte contre le cancer de Bordeaux et l’université de Rennes. Dans le traitement du sarcome, il prévoit d’“étudier l’impact des différents traitements sur données de vie réelle afin de déterminer le schéma thérapeutique le plus pertinent”. De son côté, le projet Rexetris, porté par le CHU de Limoges en collaboration avec l’Inserm et la société Optim’Care, veut “mesurer l’impact à long terme de l’exposition aux médicaments immunosuppresseurs des patients greffé rénal”. Sous la houlette de la direction Appui, traitements et analyses des données de l’Agence nationale de santé publique, en collaboration avec la Fedoru, et des équipes du registre AVC de Brest et Reperes de l’université de Rennes, le projet Oscour entend améliorer la surveillance sanitaire en s’appuyant sur les données sur les passages aux urgences de la base Oscour avec celles du SNDS. La première expérimentation s’intéressera aux AVC. Enfin, le projet Parcours IDM en IDF, piloté par l’ARS Île-de-France avec le Samu 78 et le GCS Sesan, vise à “évaluer et améliorer les parcours de soins après un infarctus du myocarde”. L’accompagnement de ces projets par le Health data hub est prévu pour un an. Aurélie Dureuil Données de santéHealth data hubMinistèrePublic/Privé Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Mouvement Emmanuel Bacry nommé directeur scientifique du Health data hub Le Health data hub et l’espace numérique de santé recadrés à l’Assemblée nationale Le Health data hub décodé