Accueil > Industrie > Comment Cegedim utilise la cooptation pour recruter et fidéliser ses salariés Comment Cegedim utilise la cooptation pour recruter et fidéliser ses salariés Le groupe français des services et de la santé Cegedim (6 500 salariés) fait appel à la solution Basile pour combler une partie de son recrutement par la cooptation. Une manière d’améliorer le taux de réussite des embauches mais également de récompenser les collaborateurs, en suivant quelques règles. mind RH - la verticale du groupe mind dédiée aux politiques sociales, RH et RSE - revient sur le fonctionnement et les objectifs de cette initiative originale. Par Antoine Piel. Publié le 14 mai 2024 à 22h00 - Mis à jour le 14 mai 2024 à 16h52 Ressources Jusqu’à 2 500 euros donnés à un salarié pour le recrutement d’un autre. C’est la somme que Cegedim est prête à payer à ses collaborateurs pour lui avoir soumis les candidatures adéquates. Qu’est-ce qui a poussé la direction RH de l’entreprise à dépenser de l’argent pour lâcher une partie de sa mission régalienne de recrutement au profit de l’ensemble de son personnel ? Si l’entreprise reconnaît des difficultés d’embauches jusqu’en 2022, ce ne serait plus le cas aujourd’hui : “Il y a des métiers de développeurs ou d’experts de niche pour lesquels le recrutement reste complexe mais globalement, le marché de l’emploi est moins sous tension et il est plus aisé de recruter. », explique la DRH du groupe Anne-Louise Senne. En revanche, Cegedim connaît une forte croissance (6 % en 2022 et 11 % en 2023) qui l’a amenée à réaliser près de 2 000 recrutements l’année dernière. De nombreux atouts Pour répondre à une partie des besoins, Cegedim fait appel à la cooptation : “Nous avions déjà travaillé sur le sujet, nous savions très bien qu’intégrer un collaborateur qui avait été recommandé et qui était accompagné par une autre personne en plus de son manager était un atout non seulement dans l’identification du potentiel mais également dans la réussite de l’intégration. C’est la raison pour laquelle nous avons cherché une solution dédiée en 2022”, confie Anne-Louise Senne. Elle a alors décidé de faire appel à la start-up Basile – qui revendique une centaine de clients grands comptes – créée en 2018 et rachetée en 2022 par le groupe Hellowork. Depuis le début de la collaboration, l’ensemble des postes sont ouverts à la cooptation. Les collaborateurs peuvent déposer directement des CV sur un portail dédié auquel ils ont accès depuis l’intranet de l’entreprise. Outre les offres proposées par les équipes de recrutement, ils peuvent soumettre une cooptation spontanée en indiquant le poste recherché, s’ils ont déjà travaillé avec la personne, d’où ils la connaissent… Dans le cas où la candidature est acceptée, la prime est versée en deux fois : la moitié au moment de l’embauche et l’autre au moment de la validation de la période d’essai. Le taux de validation des périodes d’essai serait supérieur à celui des candidats non cooptés, même si l’entreprise ne calcule pas encore l’indicateur. Plus que la qualité des profils, c’est la rapidité de l’intégration qui serait démultipliée : “Pour savoir où aller déjeuner, que faire pour un souci de PC ou comment faire une demande de congé, la jeune recrue va savoir vers qui se tourner et cela fait un relai supplémentaire qui est souvent assez bénéfique à l’intégration”, constate-t-elle. Une démarche de communication interne La part de la cooptation dans le recrutement de Cegedim, en croissance constante, atteint aujourd’hui 20 % en France. “L’excellent taux de retour montre la satisfaction par rapport au dispositif. Je demande à mes équipes que les CV cooptés soient traités rapidement. Le cooptant a d’ailleurs la visibilité sur l’ensemble du processus du recrutement grâce au portail.”, se félicite la DRH. Ce succès est dû à l’intérêt des collaborateurs pour la démarche, notamment dans une période d’inflation, mais aussi au programme de communication mis en place : “Ce qui nous a plu avec Basile, c’est que cette start-up a très vite compris que le plus important, c’était la communication auprès des collaborateurs et l’animation de la cooptation, vante Anne-Louise Senne. Au-delà de la simplicité de l’outil, la démarche est facile à transposer dans l’entreprise, pour les DRH.” Conjointement avec l’entreprise de technologies et de services, Basile a participé à une campagne de communication comprenant des mails, des affiches, des réunions spécifiques aux collaborateurs et aux managers et une présence sur les écrans dans les différents sites. Ensuite, des newsletters sont envoyées régulièrement pour faire part des offres disponibles, dans le but de renforcer encore la participation. La gamification, l’utilisation de mécanismes de jeu, est même utilisée à certaines périodes : “Dans notre contrat, nous avons le droit à 3 challenges cooptation par an. Ils nous permettent de booster encore plus la cooptation. Nous le faisons à des moments stratégiques pour nous et les candidats. Nous amplifions la communication à ces moments, et selon les challenges des lots peuvent être attribués en plus de la prime de cooptation, celle-ci peut être renforcée, de 500 euros ou davantage, ou bien des dons peuvent être reversés à une association. Pendant ces périodes, nous constatons qu’encore plus de CV nous sont transmis.”, détaille Marie Morin, responsable ressources humaines et référente du programme de cooptation. En pouvant atteindre plus de 2 500 euros au moment des challenges et pour les postes les plus recherchés, Cegedim se place largement au-dessus de la moyenne du montant des primes de cooptation que les entreprises accordent à leurs salariés. Pourtant, le coût resterait équivalent à celui de l’utilisation d’un cabinet de recrutement, auquel le groupe fait toujours appel pour les hauts postes ou des gros volumes. Le groupe a fait appel à la cooptation pour des postes de développeurs et de recherche et développement mais aussi pour les commerciaux, les équipes de gestion de projet, les formateurset téléconseillers, qui sont moins pénuriques. “Mais avec cet outil, nous valorisons l’interne, nous donnons de l’information de l’entreprise et nous récompensons les collaborateurs plutôt que de faire appel à des cabinets, ce que je préfère. C’est est un outil de fidélisation”, se félicite la DRH. Seuls le comité de direction, le management et les équipes RH sont exclus du dispositif. “Pour éviter les déceptions et faire en sorte que le fonctionnement soit clair pour tout le monde, grâce à Basile, nous avons établi une charte de la cooptation, disponible sur le portail, précisant notamment les règles qui permettent d’obtenir ou non la prime”, précise enfin Marie Morin. Un outil “interopérable” Côté prise en main par les équipes RH, Basile s’intègre aux principaux outils de gestion de recrutement du marché (Workday, Cegid Talentsoft, SmartRecruiters…). Les candidatures cooptées peuvent y être directement déposées avec une “étiquette” précisant leur statut et sont publiées sur le portail auquel ont accès l’ensemble des salariés. Enfin, les recruteurs bénéficient de rapports réguliers pour suivre les performances du programme. Antoine Piel éditeurInteropérabilitéPartenariatRessources humaines Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind