Accueil > Industrie > Accès au marché > Prévention : La MGEN présente les résultats et les objectifs de son programme Vivoptim Prévention : La MGEN présente les résultats et les objectifs de son programme Vivoptim En 2015, la MGEN créait le programme digital de prévention Vivoptim à destination de ses assurés. Aujourd'hui, elle le commercialise à d'autres acteurs. Retour sur la création et la mise en place de ce service avec Virginie Femery, directrice santé et prévention du groupe Vyv MGEN. Par . Publié le 18 juin 2018 à 9h39 - Mis à jour le 18 juin 2018 à 9h39 Ressources Avec l’évolution du métier et la progression des paniers de soin et du reste à charge zéro, la différenciation entre assureurs se fait de plus en plus par les services supplémentaires proposés aux adhérents. Partant de ce constat, la MGEN a conçu en 2013 un programme, s’appuyant principalement sur des outils digitaux, de prévention dans les maladies cardiovasculaires. Ces pathologies provoquent 140 000 morts par an et leur coût est estimé à 25 milliards d’euros au niveau national. “Nous avons observé que les grands messages de prévention généraux ne suffisent pas et sont inefficaces sur les déterminants de santé. Nous avons surfé sur la vague du numérique et de la santé connectée pour proposer une prévention plus ciblée et personnalisée, et donc plus engageante”, explique Virginie Femery, directrice santé et prévention du groupe Vyv, qui comprend la MGEN. Le projet comptait à l’époque deux grands sponsors : le directeur général de la MGEN d’alors Thierry Beaudet et son adjointe Isabelle Hebert, désormais directrice générale. “Ils avaient à coeur que le groupe ne reste pas sur ses acquis et se renouvelle”, se souvient Virginie Femery. D’autant que la moyenne d’âge des adhérents de la MGEN vieillit de six mois tous les ans et que la prévention est un moyen de limiter le nombre d’hospitalisations et les dépenses de santé. Le projet a été validé en juillet 2013 en assemblée générale et une équipe a été constituée pour le piloter. Virginie Femery a alors été recrutée comme directrice de projet et a créé une équipe de huit personnes, composée d’experts de la e-santé, d’assistants à la maîtrise d’ouvrage et de chef de projets. L’assemblée générale a également voté un budget : 3 millions d’euros sur quinze mois pour l’investissement en infrastructure et en ressources humaines, en plus du budget d’exploitation de la solution, qui comprend notamment l’hébergement des données et le coût des professionnels de santé qui assurent la plateforme téléphonique de coaching. Un budget de départ de trois millions d’euros L’équipe de Virginie Femery, qui travaille avec de nombreux services dans le groupe, dont les directions du digital, juridique et des achats, a décidé de déployer la solution sous forme de test dans un premier temps. “Une première phase de pilote, fixée à deux ans, a permis d’identifier le public et à prouver l’efficacité du programme sur les déterminants de santé”, indique Virginie Femery. Vivoptim repose sur un bouquet de services, disponibles via un site web et une application. Elle propose à l’utilisateur de définir son profil de risques dans les maladies cardiovasculaires et lui présente en fonction différents programmes de coaching visant à réduire ce risque. Une fois le programme choisi, l’adhérent est accompagné sur une période de six à douze mois, via des objectifs à tenir, des rappels (par notification, SMS…) et un coaching assuré par des professionnels de santé. Au delà de cette période, l’application assure un suivi plus distant, au long cours. “Les solutions d’e-santé purement digitales ont une durée de vie d’environ trois mois et sont peu impactantes, c’est pour cela que nous avons voulu y associer une plateforme téléphonique avec des professionnels de santé”, explique Virginie Femery. Le test a débuté en 2015 dans deux régions pilotes, Midi-Pyrénées et Bourgogne. La communication a été assurée par la revue mensuelle de la MGEN envoyée à ses adhérents, des campagnes d’emailing, de l’affichage dans les établissements scolaires (l’éducation nationale est le premier client de la MGEN), et des pages publicitaires dans la presse régionale. En deux ans, 8 500 personnes ont suivi le programme, dont 41 % présentaient un risque faible de maladie cardiovasculaire, 18 % un risque modéré et 41 % un risque élevé. Au lancement du programme en novembre 2015, la MGEN affichait l’objectif était d’inclure 20 000 à 40 000 adhérents dans le programme. Selon l’assureur, l’application a permis d’augmenter l’activité physique de ces personnes de 2 000 pas par jour en moyenne et, sur les patients aux risques les plus élevés, a permis d’éviter 29 incidents cardiaques et 13 décès. Pour les patients aux risques élevés, la moyenne d’âge était de 63 ans. “Nous avons démontré que l’âge n’est pas un frein à la e-santé”, affirme Virginie Femery. Elle estime cependant que l’application a perdu 20 % de candidats à cause de leurs difficultés techniques à utiliser l’outil et 20 % à cause de la crainte de partager des données de santé avec sa mutuelle. Des enjeux techniques importants Aucune donnée n’était pourtant partagée à la MGEN, assure Virginie Femery. “Cela représente d’ailleurs un coût supplémentaire car il a fallu développer des environnements techniques totalement extérieurs à ceux utilisés par la mutuelle”, précise-t-elle. En 2014, onze prestataires avaient été sélectionnés pour assurer le fonctionnement du programme. “Il n’y avait alors pas d’acteurs suffisamment spécialisés dans la e-santé, capables de nous fournir l’ensemble des outils informatiques et techniques. Cela a été une difficulté dans la coordination et la conception globale de l’écosystème”, explique Virginie Femery. Après un pilote jugé réussi, le groupe prévoit désormais la généralisation de la solution à l’ensemble de ses adhérents pour cet été. Un nouvel appel d’offres a été lancé, afin de réduire le nombre de prestataires techniques. Trois ont été retenus : Medialab pour la plateforme médicalisée, Maincare Solutions pour le système d’information et un consortium constitué de Stratelis et Publics Health Expertise pour la partie évaluation. La solution a été enrichie par une meilleur ergonomie, une sélection plus personnalisée des contenus et une gamification un peu plus poussée. L’objectif est de maintenir un taux de suivi du programme compris entre 3 et 5 % des adhérents. La rentabilité visée d’ici cinq ans Parallèlement, l’assureur souhaite commercialiser la solution à d’autres mutuelles, voire à des sociétés d’autres secteurs. Il a pour cela créé une filiale commerciale, dirigée par Virginie Femery et baptisée Vivoptim Solutions. “Nous pourrions par exemple vendre la solution à une société de l’électroménager connecté, qui proposerait le programme en complément”, imagine Virginie Femery. Elle compte déjà un client : une mutuelle belge, Solidaris. Le modèle de vente est basé sur un coût au bénéficiaire, par an. Vivoptim souhaite également étendre son programme à de nouvelles pathologies chroniques, ainsi qu’intégrer des données extérieures, sur la pollution de l’air par exemple. “Nous aimerions faire appel à davantage d’intelligence artificielle dans l’application”, ajoute Virginie Femery. La filiale vise l’équilibre économique d’ici cinq ans, grâce aux revenus directs issus de la vente de la solution mais aussi aux économies réalisées sur les remboursements de soins. Les chiffres clés Lancement en 2015 Budget d’investissement de 3 millions d’euros 8500 personnes ont utilisé le dispositif dans les deux régions pilotes 63 ans de moyenne d’âge pour les utilisateurs 41 % présentaient un risque faible de maladie cardiovasculaire, 18 % un risque modéré et 41 % un risque élevé Les maladies cardiovasculaires tuent 140 000 personnes par an en France Application mobileMutuellePrévention Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind