Accueil > Industrie > SantExpo 2023 : la conciliation médicamenteuse en guest star SantExpo 2023 : la conciliation médicamenteuse en guest star Lors du salon SantExpo 2023, qui se tenait du 23 au 25 mai dernier à Porte de Versailles, la lutte contre la iatrogénie médicamenteuse était à l’honneur, avec pas moins de quatre annonces de partenariats entre des éditeurs et des fabricants de solutions numériques de conciliation médicamenteuse. Signe d’une tendance de fond et d’un marché en plein essor. Par Romain Bonfillon. Publié le 30 mai 2023 à 8h41 - Mis à jour le 22 avril 2024 à 17h02 Ressources Ce 30 mai, l’Association du Bon Usage du Médicament (ABUM) rassemblait experts, institutionnels, professionnels de la santé et du médicament, innovateurs et représentants de patients autour d’une problématique qui prend de plus en plus de poids : la iatrogénie médicamenteuse. Désignant l’ensemble des effets indésirables provoqués par la prise d’un ou plusieurs médicaments, cette iatrogénie serait responsable de près de 200 000 hospitalisations chaque année (source : étude Iatrosat). Un problème de santé publique, révélé également par un article paru dans le National Institutes of Health montrant que la prévalence globale des prescriptions potentiellement inappropriées est estimée à 56,7% chez les personnes de 65 ans et plus. Quatre partenariats stratégiques Le 23 mai dernier, l’une des start-up les plus en pointe dans le secteur de la conciliation médicamenteuse, Synapse Medicine, a annoncé un partenariat d’importance avec l’éditeur CompuGroup Medical (CGM). Les logiciels de ce dernier, dédiés notamment à la gestion de cabinets de médecine de ville, équipent environ 1,6 million de professionnels de santé dans le monde. “En France, cela représente environ 100 000 professionnels, dont un gros tiers des médecins généralistes exerçant en ville”, explique Franck Frayer, Senior Vice President Europe de CGM. Interrogé par mind Health sur la nature de ce partenariat, il ajoute : “il s’agit d’une intégration fine dans nos interfaces, avec un workflow sans couture pour le professionnel de santé. Concrètement, deux solutions de médecine de ville sont actuellement concernées par ce partenariat : AxiSanté et HelloDoc. Dans le futur, cela concernera aussi la nouvelle génération de produits qui est en cours de développement et qui devrait arriver sur le marché durant l’été 2024”. Parmi les autres partenariat du secteur annoncés lors du salon SantExpo, citons également celui entre ExactCure et la base de données médicamenteuses Claude Bernard. La start-up ExactCure a développé un jumeau numérique du patient, qui biomodélise l’effet des médicaments dans le corps en fonction des caractéristiques personnelles d’un individu. Sa solution de sécurisation de la prescription viendra enrichir les informations que la gigantesque base de données Claude Bernard (anciennement BCB) propose (l’ensemble des spécialités pharmaceutiques autorisées et disponibles en France y sont référencées). Sur le même modèle, mais sur un périmètre plus restreint (l’insuffisance rénale chronique), VIDAL et GPR ont également officialisé leur partenariat. Concrètement, VIDAL intègrera l’outil GPR dans sa solution d’information et d’aide à la décision des professionnels de santé, pour leur permettre d’estimer la fonction rénale et d’adapter la posologie des médicaments en fonction de leur toxicité rénale. Enfin, plus discret puisque non officiel, un dernier partenariat n’aura pas échappé à l’œil de mind Health : celui entre la solution DPI Osoft et la start-up Posos. Le logiciel de Nehs Digital, Osoft, déployé essentiellement dans les cliniques, va déployer en option pour ses clients l’outil de retranscription automatisée des prescriptions de Posos, “initialement surtout sollicité par les anesthésistes” précise à mind Health Emmanuel Bilbault, CEO de Posos. Face à l’urgence, la filière s’organise Quelle que soit la technologie sur laquelle elles s’appuient (intelligence artificielle, jumeau numérique, NLP), les solutions de conciliation médicamenteuse sont aujourd’hui pensées comme des briques qui s’ajoutent à des systèmes existants (généralement des bases de données médicamenteuses et/ou des logiciels utilisés en cabinets par les médecins de ville pour prescrire). L’objectif est triple : faire gagner du temps au médecin, sécuriser et personnaliser la prescription. Dans un contexte de vieillissement de la population, d’augmentation des maladies chroniques, mais aussi de meilleur accès aux soins, les risques d’interaction médicamenteuse n’ont jamais été aussi importants. Trois interactions peuvent se produire avec 3 médicaments, 15 interactions sont possibles avec 6 médicaments et 36 interactions médicamenteuses peuvent survenir avec 9 médicaments, indique Médicament Info Service. Dans un rapport dédié à la prise en charge médicamenteuse en Ehpad, la Haute autorité de santé rappelle que 56% des résidents consomment plus de 4 médicaments par jour ; pour 11,7% des Ehpad, 33% des patients consomment plus de 10 médicaments ; et au moins 5% des résidents consomment 15 molécules pour 12,87% des Ehpad. 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