Accueil > Adtechs & Martechs > Happydemics veut s’imposer comme le partenaire des agences dans la mesure du ROI des campagnes plurimédia Happydemics veut s’imposer comme le partenaire des agences dans la mesure du ROI des campagnes plurimédia L'adtech parisienne spécialisée dans la mesure publicitaire, fondée en 2015, mise sur la collecte de données déclaratives pour mesurer l'impact des campagnes sur les différents leviers médias, online et offline. Elle a développé une plateforme de post-tests, qui comparent sur différents indicateurs le "brand lift" entre population exposée et non-exposée. Par Raphaële Karayan. Publié le 31 mai 2024 à 11h02 - Mis à jour le 31 mai 2024 à 11h02 Ressources Le concept Sur un marché de l’analytics en pleine transformation sous l’effet de la disparition progressive des cookies publicitaires, la start-up parisienne Happydemics, fondée en 2015, redonne de la valeur aux bons vieux post-tests. Son concept est simple : il s’agit de mesurer l’efficacité d’une campagne de publicité – le “brand lift” – en comparant, sur les indicateurs recherchés (intention d’achat, considération…), les écarts existants entre consommateurs exposés et non exposés ; puis à suggérer des pistes d’optimisation. Pour cela, elle se base sur les données déclaratives collectées lors de très courts sondages en ligne, diffusés auprès des personnes exposées et non exposées. “Cela permet de vraiment savoir si une campagne a fonctionné, contrairement aux seuls indicateurs de conversion ou de visibilité”, déclare à mind Media Tarek Ouagguini, fondateur et CEO de Happydemics. “Nous achetons de l’espace en programmatique pour diffuser les sondages directement dans les encarts publicitaires. Nous le faisons sur des millions de personnes, donc nous avons une base de benchmark pour se comparer, composée de plus de 15 000 critères. Entre 3 et 5 % des internautes répondent au sondage”, ajoute-t-il. En mars 2024, Happydemics a lancé un nouveau produit, le “brand lift plurimédia”, pour analyser les performances d’une campagne active sur plusieurs leviers à la fois (DOOH, CTV, vidéo, audio, in-game, display, radio, TV, influence, réseaux sociaux), mais avec la même méthodologie pour chaque média et des indicateurs harmonisés. “Quand on investit par exemple un budget d’un million d’euros sur du display, de l’audio digital et de la CTV, au lieu d’avoir à mesurer l’efficacité de chacun de ces leviers isolément avec une méthodologie propre à chacun d’entre eux, et donc de vouloir comparer leurs ROAS non comparables, nous avons mis au point une technologie pour avoir une méthodologie unique qui permet d’avoir une vision d’ensemble de la performance, et ainsi faire des arbitrages rationnels pour orienter les investissements là où ils fonctionnent le mieux. C’est important pour les agences, qui sont vraiment challengées sur les analytics aujourd’hui”, explique le fondateur. Les utilisateurs peuvent ainsi identifier le média ayant permis de générer le plus d’intention d’achat ou d’attribution, et réconcilier les performances de l’ensemble des leviers online et offline. L’équipe Le fondateur de la start-up, Tarek Ouagguini, a travaillé durant cinq ans en agence de publicité, du côté créatif, chez TBWA, McCann, et DDB. “En étant confronté à la diversification des investissements médias sur les différents leviers, j’ai compris que la publicité devenait de plus en plus une affaire de données, d’outils, d’efficacité. Ce n’est certes jamais que cela, mais si on le prend en compte, on fera mieux notre métier de publicitaire. Avant aussi nous avions des données, notamment de la part du planning stratégique, mais ce qui a changé c’est la vitesse à laquelle on les obtient et la facilité d’accès. Mais le travail reste de s’adapter aux contraintes des clients. Le challenge est de s’approprier les nouvelles sources de données et les outils, mais cela ne change pas fondamentalement le métier créatif”, commente-t-il. Il a été rejoint par deux associés : le directeur général adjoint Guillaume Laborde, qui a un parcours en agences médias ; et Lucie Chardin, COO, arrivée en 2022 de chez Stellantis. La technologie Happydemics a développé une technologie propriétaire pour recibler les exposés réels aux campagnes, en utilisant dans la création diffusée, lorsque c’est possible, un pixel ou un tag permettant d’identifier l’adresse IP. À défaut de quoi elle calcule une exposition probable à l’aide d’une méthodologie cookieless reposant sur la construction de deux échantillons de répondants : ceux qui se souviennent d’avoir été exposés à la publicité, et les autres. Pour la publicité extérieure, un croisement est effectué avec les données de géolocalisation. La plateforme mise à disposition des clients, collaborative, permet de lancer des modèles de sondages prédéfinis en autonomie, et propose aussi de les personnaliser. L’annonceur sélectionne ses indicateurs en fonction de ses objectifs. L’outil génère les reportings et les insights en temps réel, par tranches socio-démographiques. Il peut s’intégrer dans les DSP via une API. La participation aux sondages est aléatoire, anonyme et non rémunérée. Les questionnaires sont diffusés au sein des environnements médias de manière automatisée, en fonction du contexte (centres d’intérêt), d’une liste de mots-clés pertinents, et de bassins d’audience aux ID anonymisés. L’algorithme détecte les réponses de mauvaise qualité en se basant sur le texte, la vitesse et les marqueurs de comportement du répondant, afin d’éliminer par exemple les robots et les réponses multiples. Le positionnement Happydemics se positionne comme un tiers de confiance sur la mesure et l’analyse des campagnes, et s’adresse aujourd’hui uniquement au secteur de la publicité (régies, DSP, agences médias), après avoir également ciblé le secteur des études de marché pendant quatre ans. La start-up travaille notamment avec Dailymotion, Rakuten Advertising, Dentsu, Publicis Media, Havas, Alliance Gravity, Magnite, Broadsign, The Trade Desk, Clear Channel Espagne, ShowHeroes et Ogury. Le modèle La solution d’Happydemics est vendue sous forme d’abonnement, dont le montant varie en fonction du nombre de campagnes, de 50 000 euros par an environ à plus de 500 000 euros. En 2023, la société indique avoir dégagé un revenu annuel récurrent d’une dizaine de millions d’euros, enregistré une croissance de 107 %, et avoir atteint la rentabilité en fin d’année. Le marché La start-up d’une cinquantaine de personnes revendique une centaine de clients. 70 % de son chiffre d’affaires est réalisé à l’étranger (Royaume-Uni, États-Unis, Dubai, et depuis peu Inde et Japon). “Dubai Tourisme nous a imposés à l’ensemble de ses partenaires cette année”, illustre Tarek Ouagguini. Liens avec l’écosystème Parmi les projets d’Happydemics : travailler sur les intégrations avec ses partenaires. “Nous discutons actuellement avec Yahoo pour fournir notre outil au niveau mondial, et avec Displayce (DOOH programmatique, ndlr)“, confie le patron de la société. Avec le lancement du “brand lift plurimédia”, elle souhaite par ailleurs développer ses partenariats avec les agences médias, “tout particulièrement confrontées à cet enjeu de calcul du ROI par média” lorsqu’elles déploient des campagnes 360° pour leurs clients. Pour s’adresser à cette cible stratégique, elle a recruté en février un VP partnerships, en la personne de Maxime Dauphin. Les levées de fonds dans les médias, la publicité et la culture ont chuté de 65 % en France en 2023 Les perspectives Happydemics prévoit de continuer son expansion internationale, et d’investir dans la R&D pour affiner son outil d’analyse et d’optimisation, en s’appuyant notamment sur l’IA pour développer une méthodologie prédictive de l’impact des campagnes publicitaires. Le projet est de lancer cette nouvelle solution fin 2024. Mais son dirigeant confie que cela dépendra du financement qu’elle parvient à mobiliser. La start-up a levé 2 millions d’euros en 2017 auprès de l’accélérateur Axeleo, Starquest Capital et de business angels ; 1,2 million en 2018 auprès de Kima Ventures et de business angels ; et 8 millions d’euros en 2020 auprès du multi-family office Fair/e, du fonds Adelie et du cabinet de conseil Sia Partners. Raphaële Karayan AgencesMesure média Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Attention publicitaire : FranceTV Publicité publie les résultats de son étude couvrant TV et vidéo Dossiers Fin des cookies tiers : quel bilan pour les tests de Privacy Sandbox ? Analyses Mesure de l'attention : iProspect déploie la solution d'IAS Google repousse au T1 2025 la fin des cookies tiers dans Chrome Nicolas Rieul lance une start-up dédiée à l'analyse prédictive de la satisfaction client Retail media : Publicis et l'Ilec veulent faire adopter un nouvel indicateur de mesure essentiels Nos synthèses et chiffres sur les principales thématiques du marché L’essentiel sur les identifiants publicitaires La transformation du marché publicitaire en 2024 2023 : le marché publicitaire doit se préparer à la fin du tracking utilisateur Comment l’intelligence artificielle générative bouleverse les médias Les enjeux réglementaires des médias en 2023 Intégrer la transition écologique dans les performances des médias et de la publicité Les enjeux réglementaires de la publicité en ligne en 2023 2023 : la transformation du marché publicitaire analyses Les articles d'approfondissement réalisés par la rédaction ENQUÊTE - La régie publicitaire du Monde a réduit ses effectifs de 8 % INFO MIND MEDIA - Le CESP va lancer sa certification Retail Data Trust Agence79 officialise la consolidation du budget média numérique de Carrefour Publicis et Omnicom, champions de la croissance au premier semestre 2024 INFO MIND MEDIA - Une levée de fonds d’environ 750 000 euros en vue pour le nouveau média The Big Whale Google reconnu coupable de monopole dans la recherche en ligne : ce qu'il faut retenir 24 lobbys enjoignent Bruxelles d’harmoniser le RGPD Outbrain acquiert Teads sur une valorisation d’1 milliard de dollars : les détails de l’opération Fin des cookies tiers : derrière l’annonce de Google, la méfiance du marché INFO MIND MEDIA - Marketing des abonnements : TBS Group rachète OwnPage data Les baromètres, panoramas et chiffres sur l'évolution du marché IA générative : quels éditeurs français bloquent les robots d’OpenAI et Google, lesquels ont adopté le protocole TDMRep ? Le panorama des sociétés spécialisées dans les technologies de l’e-retail media La liste des outils utilisés par les équipes éditoriales, marketing et techniques des éditeurs français Digital Ad Trust : quels sites ont été labellisés, pour quelles vagues et sur quel périmètre ? Panorama des offres AVOD alternatives Le détail des aides à la presse, année par année Ads.txt : la liste des relations établies entre les éditeurs français et les vendeurs et revendeurs programmatiques Les indicateurs financiers des grands groupes de communication Les levées de fonds des start-up des médias, du marketing et de la culture en France Les principales solutions de paywall dynamique