Accueil > Médias & Audiovisuel > Amazon valorise ses droits TV sur la Ligue 1 et la Ligue 2 avec des partenariats avec L’Equipe et TF1 Amazon valorise ses droits TV sur la Ligue 1 et la Ligue 2 avec des partenariats avec L’Equipe et TF1 A la différence de Mediapro, l'ancien titulaire des droits de retransmission audiovisuelle des championnats de football en France, Amazon s'appuie sur des acteurs TV locaux pour mettre en valeur les deux compétitions et promouvoir son offre auprès d'un large public. Par Jean-Michel De Marchi. Publié le 04 novembre 2021 à 19h18 - Mis à jour le 04 novembre 2021 à 19h18 Ressources En officialisant fin octobre un nouvel accord, cette fois avec TF1, pour intégrer des images de Ligue 1 et Ligue 2, dont il détient les droits, à son émission du dimanche matin, Amazon poursuit sa stratégie de mise en avant de son offre. Il tend aussi la main à certains diffuseurs du sport en France. Le groupe américain d’e-commerce avait créé la surprise en remportant mi-juin la majorité des droits de diffusion audiovisuelle des championnats de football de Ligue 1 et de Ligue 2 durant trois saisons, entre juillet 2021 et mai 2024, mis aux enchères par la Ligue de football professionnel (LFP). L’essentiel de la diffusion du football en France acquis par Amazon Depuis juillet 2021, pour chacun des deux championnats de football, Ligue 1 et Ligue 2, Amazon possède les droits TV exclusifs de 80 % des rencontres, soit 8 matches sur 10 de journée (302 matchs par saison, dont les 10 meilleures affiches pour la Ligue 1), ainsi que des magazines du dimanche proposant les résumés des matchs et des analyses de joueurs, staffs et experts. L’investissement est modéré pour Amazon : 259 millions d’euros par saison versés à la Ligue de football professionnel, soit un contrat total de 777 millions d’euros (auxquels s’ajoutent notamment les 332 millions d’euros par saison versés par Canal+ pour diffuser deux matchs par journée). Lors du précédent appel d’offres il y a trois ans, Mediapro, qui a fait faillite depuis, l’avait emporté pour 800 millions d’euros par saison (un contrat à 2,4 milliards d’euros sur trois ans, non exécuté). Avec cet investissement, Amazon poursuit son entrisme dans les droits audiovisuels sportifs développé tout au long de ces trois dernières années dans différents pays. La plateforme s’attache à choisir les sports les plus populaires au niveau local : en Inde, la compétition professionnelle de cricket, aux Etats-Unis la diffusion exclusive des matchs de rugby de la NFL (rugby) du jeudi pendant dix ans – un contrat dont le montant peut atteindre 14 milliards de dollars -, en Italie et en Allemagne la Ligue des champions de football, au Royaume-Uni 20 matches de Premier League (football) et l’US Open de tennis. Enfin en France, le groupe américain avait déjà acquis mi-2019 une partie des droits de diffusion du tournoi de tennis de Roland Garros pour la période 2021-2023. L’objectif, à chaque fois, est d’enrichir Amazon Prime, son offre d’abonnement (49 euros par an, ou 5,99 euros par mois) qui permet d’accéder à des services supplémentaires sur sa marketplace et des contenus musicaux et vidéo. Pour accéder au football, il faut y ajouter 12,99 euros par mois, soit un abonnement mensuel total de 18,98 euros. Le groupe, dont la stratégie et les accords concernant les droits sportifs sont gérés en Europe par Alex Green, managing director d’Amazon Prime Video (sa fiche LinkedIn), développe ainsi ses revenus payants, mais surtout fidélise des abonnés par des contenus attrayants et accumule des données sur les utilisateurs. Améliorer la visibilité du produit En France, Amazon s’est associé à deux acteurs historiques du sport, L’Equipe et TF1, pour diffuser le football. Avec le premier, un partenariat de diffusion et de production a été noué dès juillet, quelques semaines seulement avant les début des compétitions. Amazon a concédé à L’Equipe la diffusion intégrale et gratuite de ses huit matches de Ligue 2 le samedi sur sa plateforme numérique pendant les 10 premières journées (jusqu’à fin septembre 2021), tandis que la chaîne de télévision L’Equipe diffuse le multiplex de chaque journée de championnat. Les deux acteurs gardent pour l’instant pour eux les chiffres d’audiences. “Mais nos résultats sont très bons ; la diffusion de la première journée du championnat le 24 juillet a réuni 645 000 téléspectateurs en moyenne selon Médiamétrie”, nous indiquait récemment Laurent Prud’homme, directeur général du groupe L’Equipe. Celui-ci, en poste depuis le printemps, a été directeur d’Eurosport en France et directeur adjoint des acquisitions de TF1. C’est un spécialiste de l’acquisition de droits TV et de la production audiovisuelle. L’Equipe intègre les flux audio de France Bleu dans sa couverture en ligne des matches de Ligue 1 et Ligue 2 L’Equipe acquiert les droits de diffusion du football belge sur le numérique Les relations entre L’Equipe et le groupe américain sont même plus étroites. Amazon lui a sous-traité pendant trois ans la production technique du multiplex et de deux magazines chaque semaine – les matches, eux, sont produits par la Ligue de football professionnel (LFP) – ainsi que la production éditoriale avec commentaires et analyse des matches. L’Equipe a pour cela créé une filiale, 21 Productions, dont Laurent Prud’homme (sa fiche LinkedIn) est le président et Jérôme Saporito, directeur du pôle TV de L’Equipe, le directeur général (sa fiche LinkedIn). La structure a recruté près de 70 collaborateurs – des journalistes, consultants, techniciens, personnels administratifs – qui travaillent uniquement pour Prime Video. Le montant du contrat est confidentiel, mais on peut l’estimer à quelques dizaines de millions d’euros par saison. Laurent Prud’homme (L’Equipe) : “Nous voulons saisir de nouvelles opportunités de partenariats, à l’image de l’accord de production noué avec Amazon” C’est la même démarche qui a poussé Amazon à trouver récemment un accord avec TF1. Depuis dimanche 24 octobre, le magazine Téléfoot, produit et diffusé sur TF1, peut en effet diffuser dans la matinée des images de la Ligue 1 de football. Le groupe américain, qui n’exploitait pas la possibilité de diffuser un magazine le dimanche matin – option remportée lors de l’appel d’offres au début de l’été – a sous-licencié au groupe audiovisuel les droits de diffusion des temps forts des matches du championnat de France de football. Le contrat porterait sur “moins d’un million d’euros”, selon une source interrogée par le Figaro. Plutôt que de conserver l’exclusivité totale, comme peuvent souvent le faire les chaînes de télévision premium traditionnelles, ou de vouloir imposer des conditions tarifaires élevées, comme l’a fait à ses dépens Mediapro, Amazon s’inscrit à chaque fois dans une logique de diffusion complémentaire, en cédant des droits de retransmission à des chaînes TV gratuites. Téléfoot est regardé par près de 900 000 téléspectateurs en direct chaque dimanche, selon Médiamétrie. Le groupe d’e-commerce souhaite ainsi accroître le plus possible la visibilité du football et donc de son produit Prime Vidéo, dans une logique marketing à moyen terme. Amazon n’a pas souhaité communiqué auprès de nous sur ces accords, ni sur les audiences des matchs diffusés ou le nombre d’abonnés à son offre de football. Le baromètre OTT de NPA Conseil et Harris Interactive, réalisé via un sondage auprès de 3 700 Français, estimait à 1,4 million le nombre de foyers clients début octobre. L’Equipe affiche des ambitions dans la production audiovisuelle L’acquisition de droits TV, la production audiovisuelle, et plus largement la vidéo, représentent des axes stratégiques de pour L’Equipe afin de développer ses audiences et ses abonnements numériques. La nouvelle structure de production, 21 Productions, a-t-elle être développée avec des prestations pour d’autres détenteurs de droits de diffusion qu’Amazon ? “On ne s’interdit rien, nous a répondu Laurent Prud’homme, directeur général du groupe L’Equipe. On est capable de concevoir des produits de très grande qualité, et la structure n’est pas une filiale d’Amazon. 21 Productions est une filiale au sein du groupe L’Equipe, distincte de nos activités, agissant comme prestataire, ce qui garantit une indépendance totale et une qualité irréprochable. Les collaborateurs embauchés par 21 Productions pour travailler pour les émissions de Prime Vidéo sont totalement autonomes au sein du groupe et il y a une séparation totale avec les rédactions de la chaîne L’Equipe et du journal. Aucun journaliste ne travaille pour l’un et l’autre” (son entretien à lire sur notre site). Jean-Michel De Marchi GAFAMSportStreaming vidéoTransformation de l'audiovisuel Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Entretiens Laurent Prud'homme (L'Equipe) : "Nous voulons saisir de nouvelles opportunités de partenariats, à l’image de l'accord de production noué avec Amazon" Droits voisins : l'OGC des éditeurs médias et des agences de presse lancé avec de grandes ambitions Analyses Dossiers Sites d'actualités : les tarifs agressifs sont-ils pertinents pour le développement des abonnements numériques ? 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