Le coût de production de l’information estimé à 3 milliards d’euros par an pour les éditeurs médias en France

Combien coûte l’information en France et comment est-elle financée ? Le groupe de travail dédié à “l’avenir des médias d’information et du journalisme” au sein des États généraux de l’information a présenté jeudi 4 avril les résultats de son étude réalisée entre décembre et mars pour tenter d’y répondre.

L’étude, pilotée par deux de ses membres (Christopher Baldelli, président du groupe, et Philippe Bailly, président de NPA Conseil), met en exergue les moyens techniques et humains mobilisés pour produire l’information, les ressources disponibles et leurs affectations, de façon globale et en distinguant presse écrite, audiovisuel public et audiovisuel privé, à partir d’un questionnaire adressé au secteur. 370 marques médias ont répondu.

Parmi les chiffres à retenir de cette étude – dont les auteurs admettent des biais dans le périmètre et des résultats perfectibles -, “le coût annuel de la production de l’information est de l’ordre de 2,4 milliards d’euros pour les médias d’informations grand public, et plus de 3 milliards d’euros, en y intégrant la presse professionnelle et les agences de presse”, a indiqué lors d’une conférence de presse Christopher Baldelli, par ailleurs président de Public Sénat. Ces chiffres englobent les coûts salariaux, les coûts internes directs (frais de reportage, assurances…), les coûts externes directs (abonnements à des agences, achats de reportages…), et les coûts techniques (liaisons, informatique, matériel…), pas les loyers immobiliers par exemple.

Les coûts salariaux représentent plus de 70 % du coût de production de l’information, offrant “peu de possibilités d’optimisation des coûts par l’automatisation”, selon l’étude. La contribution des consommateurs au financement de l’information (essentiellement les abonnements et les ventes au numéro de la presse) représentent près du quart des revenus globaux des médias d’informations (23 %), la publicité 38 % et les financements publics (aides directes à la presse et concours à l’audiovisuel public) 32 %, relève l’étude, qui note une baisse au cours des cinq dernières années. Le groupe de travail va proposer que cette étude soit prise en main par un organe légitime (la DGMIC ?) et pérennisée après les Etats généraux de l’information.

Par ailleurs, Google a indiqué lors de son audition auprès de ce groupe de travail avoir versé un total d’environ 100 millions d’euros par an aux médias d’informations en France, droits voisins et accords commerciaux particuliers réunis. “C’est très peu”, eu égard à son rôle et son poids économique, a commenté Christopher Baldelli.