Accueil > Médias & Audiovisuel > Recommandation, personnalisation des contenus, services technologiques… Cafeyn veut transformer son offre Recommandation, personnalisation des contenus, services technologiques… Cafeyn veut transformer son offre La société, qui propose une plateforme d’agrégation de titres de presse et de contenus accessibles via un abonnement groupé, veut faire évoluer l’expérience utilisateur de son service et diversifier son activité. Des expérimentations autour de l’affiliation et de la publicité sont également en cours. Par Jean-Michel De Marchi. Publié le 13 septembre 2024 à 12h36 - Mis à jour le 16 septembre 2024 à 11h32 Ressources Cafeyn entame une nouvelle étape de son développement. Après les acquisitions de Blendle aux Pays-Bas et MiLibris en France en 2020, de Kidjo aux États-Unis en 2021, et dernièrement de Toutabo/ePresse en France en 2024, et après l’enrichissement des formats proposés, veut se concentrer sur l’évolution de sa plateforme d’agrégation de contenus proposés avec un abonnement unique (10,99 euros par mois). “Nous sommes à un moment charnière de notre projet de consolidation du secteur des plateformes d’agrégation d’informations pour devenir un champion européen. Nous allons désormais nous attacher à renforcer et étoffer notre produit et notre catalogue au regard des besoins de nos utilisateurs”, indique à mind Media Laurent Kayser, qui a succédé à Ari Assuied il y a un an à la direction générale de l’entreprise. La concrétisation du rachat de l’essentiel du groupe suédois Readly, annoncé fin 2022 pour créer un champion européen des kiosques en ligne, est toujours suspendue au rachat des parts de petits porteurs. En juin dernier, Cafeyn a néanmoins pu acquérir, pour 4,5 millions d’euros, l’activité française du groupe, ePresse.fr / Toutabo. Ses effectifs (une dizaine de personnes) rejoindront prochainement ceux de la société, qui atteindra alors 160 collaborateurs environ, dont la moitié sur les métiers technologiques (développement, design, gestion des données…). Dmitry Shevelenko (Perplexity) : “Nous encourageons les éditeurs français à rejoindre notre programme de partenariats médias” 15 minutes de temps passé par jour par utilisateur La direction ne communique toujours pas les résultats de la société, mais souligne qu’elle peut s’appuyer sur des actifs solides : “une rentabilité depuis sept-huit ans”, le soutien du fonds Bregal Milestone présent à son capital, la capacité à “investir et réaliser des acquisitions comme celle de Readly France (Toutabo / ePresse, ndlr) en 2024”, et un socle d’usagers fidèles. La société revendique deux millions d’utilisateurs “réguliers” dans le monde (effectuant au moins une visite mois) et un temps de lecture moyen de 15 minutes par jour et par utilisateur, avec plusieurs dizaines de titres consultés par mois parmi les 2 500 proposés sur la plateforme dans le monde (70 % sont français), grâce aux partenariats noués avec 500 éditeurs. 50 % des usages se font sur mobile, 37 % sur tablette et 13 % sur tablette et ordinateur. La France représente 70 % des usages. Le Bénélux est le deuxième marché, devant le Royaume-Uni et le Canada. La société est également présente en Italie, en Irlande mais de façon plus marginale. Elle amorce maintenant une transformation majeure de son produit. Le format PDF va perdurer – il reste plébiscité par une large partie des lecteurs de presse et des utilisateurs de la plateforme – mais la version numérique des articles est améliorée. L’objectif est de donner le choix à l’utilisateur, PDF ou numérique, en fonction de ses préférences et de son contexte de lecture. “Pour cela, nous avons amélioré l’expérience utilisateur de l’offre numérique”, indique Laurent Kayser. Déjà envisagé durant les années précédentes, le concept de “Spotify de la presse” devrait donc cette fois trouver sa concrétisation. Alors que la plateforme affichait jusque-là une interface unique pour tous les utilisateurs lisant les articles en ligne, un système de personnalisation est déployé pour adapter les contenus en fonction des intérêts et préférences déclarés. De même, un module de recommandation des contenus doit permettre de renforcer l’engagement et la recirculation au sein de la plateforme. Enfin, Cafeyn veut étoffer son offre avec un ensemble de nouvelles activités et services. “L’objectif est d’avoir une collaboration plus étroite et plus complète avec les éditeurs médias avec lesquels nous travaillons. Cela passe par une meilleure distribution de leurs contenus et de nouveaux services, notamment technologiques”, souligne Laurent Kayser. ENQUÊTE – La régie publicitaire du Monde a réduit ses effectifs de 8 % Des tests sur la publicité et l’affiliation Dans le cadre de ces nouvelles activités, des tests ont été mis en place autour de l’affiliation insérée dans les contenus des pages dédiées aux éditeurs présents sur la plateforme. De même, des expérimentations concernent l’intégration de publicités, cette fois au sein des écosystèmes des éditeurs, via sa solution de liseuse miLibris – et non au sein de la plateforme Cafeyn. La technologie de MiLibris permet en effet de numériser les publicités insérées au sein des PDF. L’objectif est de créer de nouveaux revenus et d’aligner les intérêts, sans cannibaliser les offres et services proposés en direct par les éditeurs. Sur ces nouveaux services, des tests ont été amorcés avec Libération, Le Figaro, Les Échos, L’Express et CMI. Pour industrialiser ce service, “il faut avoir une audience suffisante ; on basculerait donc vers un modèle freemium, ce qui demande une logique différente de l’abonnement qui s’adresse à une communauté plus étroite de lecteurs, avec beaucoup plus d’efforts marketing et d’acquisition d’audience, notamment. On y réfléchit, mais c’est seulement une piste de travail pour le moment”, indique Laurent Kayser. Une autre initiative destinée à la fois à étoffer l’expérience utilisateur et à mieux valoriser les contenus des éditeurs concerne le text-to-speech, pour offrir une lecture audio automatisée aux utilisateurs. Cafeyn teste depuis plusieurs mois cette option sur son service aux Pays-Bas. Elle revendique 7,5 % de taux d’utilisation, là où les éditeurs d’informations français évoquent 1 % maximum pour leurs services. La société explique son chiffre élevé par une appétence particulière des utilisateurs néerlandais de sa plateforme pour l’audio, du fait d’une option pour écouter la lecture de ses articles par des comédiens au sein de Blendle, qui rencontrait ces dernières années un succès très important. Text-to-speech (1/2) : les outils s’installent dans le paysage média français Text-to-speech (2/2) : les éditeurs d’informations dressent un premier bilan satisfaisant Fidéliser les éditeurs médias Parmi les enjeux à surmonter, Cafeyn devra convaincre sur la durée les éditeurs d’informations, dont certains affichent encore des réticences à externaliser leurs offres d’abonnement, ou dont les stratégies en la matière sont fluctuantes. La plateforme, malgré les acquisitions réalisées, doit aussi faire face à une concurrence qui demeure, avec Press Reader sur le marché BtoB, et l’arrivée de PassPress, nouvelle offre principalement BtoC lancée par le groupe Prisma Media. Le groupe dirigé par Claire Léost a d’ailleurs retiré de Cafeyn l’ensemble de ses magazines ; un coup dur pour son offre. Le Monde n’est toujours pas présent, Les Échos non plus, tandis que Le Figaro lui a confié des contenus numériques et son édition Sport pour une distribution en BtoC, mais pas son édition quotidienne, confiée uniquement pour les marchés BtoB et BtoBtoC. Abonnements numériques : comment les éditeurs ont-ils fait évoluer leurs offres en 2023 ? Car outre la distribution de la presse et des contenus en BtoC (au grand public via sa plateforme), Cafeyn exploite aussi – selon l’étendue des partenariats négociés avec les éditeurs – les contenus qui lui sont confiés en BtoB (auprès des bibliothèques et médiathèques, collèges et lycées, des ministères, le Conseil d’Etat, des universités, des CSE d’entreprises…), et en BtoBtoC, via des partenariats noués avec Bouygues Telecom, SFR, Free, O2, Tango, Telus et Vodafone, ou encore avec des banques et assurances. La direction se dit néanmoins confiante et souligne le retour d’éditeurs qui avaient quitté sa plateforme, comme Ouest-France et Le Point. L’Humanité est arrivé et La Croix a élargi sa présence. Ils côtoient des titres phares comme Libération, Elle, L’Express, Challenges, La Tribune Dimanche, Le JDD, Paris Match, Society, So Foot, ou encore The Guardian, The Independant, Newsweek, etc. La consolidation du secteur européen initiée par la société et ces nouveaux développements technologiques lui offrent de nouvelles perspectives. Pour augmenter encore son empreinte et faire connaître son repositionnement, elle va mettre en place du 16 septembre au 6 octobre une campagne de communication, conçue par l’agence Goodangel Media. Jean-Michel De Marchi Abonnements numériquesDistribution des contenusplateformesSites d'actualitéTransformation des médias Besoin d’informations complémentaires ? 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