Accueil » Responsabilité sociale des entreprises » Initiatives des pouvoirs publics et autres parties prenantes » Devoir de vigilance (2/2) : les grands groupes français ne sont plus seuls Devoir de vigilance (2/2) : les grands groupes français ne sont plus seuls Depuis le début de l’année, le devoir de vigilance ne se limite plus à la France avec l’entrée en vigueur de la loi allemande et les discussions pour l’adoption d’une directive européenne avant la fin 2023. Dans les entreprises, si les plans de vigilance sont souvent lacunaires et le devoir de vigilance tarde à devenir effectif, de plus en plus d’acteurs se l’approprient. Et il devient un sujet de coopération entre multinationales comme de dialogue social en leur sein. Retours d’expérience chez Engie, Vinci et Carrefour. Par Antoine Piel. Publié le 24 mai 2023 à 14h05 - Mis à jour le 24 mai 2023 à 14h58 Ressources Si les entreprises françaises soumises au devoir de vigilance depuis 2017 affichent leur bonne volonté à l’appliquer, leurs représentants sont moins enthousiastes en coulisses. Selon des documents que s’est procurée l’ONG Corporate Europe Observatory, ces derniers, via l’Association française des entreprises privées (AFEP) qui représente les multinationales et le Medef, étaient à l’avant-garde du lobbying exercé sur la Commission européenne pour tenter de limiter la portée de la proposition de directive publiée en février 2022. En particulier, le rapport cite les tentatives de promouvoir les initiatives sectorielles volontaires (plutôt que faire porter le devoir de vigilance sur les sociétés elles-mêmes) et de limiter le nombre d’entreprises concernées en imposant un seuil élevé de salariés. Sans succès sur ce point : alors qu’il était de 5 000 en France, la Commission a retenu le nombre de 500. Devoir de vigilance (1/2) : six ans après la loi française, l’essentiel reste à construire Une directive européenne pour une sécurité juridique renforcée Quatorze mois plus tard, les députés européens ont même proposé un seuil encore plus ambitieux de 250 salariés. Si celui-ci est choisi et que le texte est adopté, le devoir de vigilance va concerner un nombre démultiplié d’entreprises d’autant plus en étant appliqué au niveau européen. La directive, que Bruxelles espère voir adoptée d’ici la fin de l’année à l’occasion de la présidence espagnole de l’Union, doit apporter un autre élément crucial : l’instauration d’autorités administratives indépendantes nationales chargées du contrôle des entreprises et dotées d’un pouvoir de sanction. “La création de ces autorités est une bonne nouvelle parce que cela va permettre d’accompagner les entreprises, d’harmoniser les pratiques et de créer une interprétation publique des obligations”, se félicite l’avocate Charlotte Michon. “L’article 10 dispose que le dispositif de vigilance fasse l’objet d’une politique formalisée. Nous le demandons depuis plusieurs années alors que les principes directeurs sont rarement exposés dans les plans de vigilance”, ajoute Patrick Viallanex. L’initiative est également saluée par Agathe Grossmith, directrice de projets RSE chez Carrefour : “La France est un petit marché au regard de ce que peut faire l’Europe quand elle agit de concert.” “La directive va permettre de parler un langage commun entre les différents pays”, abonde Sarah Tesei, directrice de l’engagement sociétal de Vinci. Quelques entreprises se réjouissent également en “off” de voir ces dispositions contraignantes appliquées à leur tour à leurs concurrents européens. Les co-législateurs doivent toutefois encore s’accorder en trilogue sur un texte commun alors que les positions s’affrontent sur les seuils,… Cet article est reservé aux abonnés Déja abonné ? Connectez-vous Vous n’êtes pas encore inscrit ? 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