Les trois syndicats (CFDT, CFE-CGC et CFTC) et les organisations patronales (Medef et la CPME), qui participent encore à la concertation sur les retraites, ont défini le 10 avril une note d’objectifs, qui ouvre de nouvelles pistes de travail pour rétablir l’équilibre financier du système par répartition français. Selon le premier rapport présenté par la Cour des Comptes le 20 février, celui-ci serait confronté à un déficit qui pourrait atteindre 30 milliards d’euros en 2045, si rien n’est fait d’ici là pour redresser la barre. À cette fin, les partenaires sociaux s’accordent sur l’idée que “les efforts à consentir à court et moyen termes devront être partagés entre les parties prenantes”. Cela implique aussi “d’élargir le débat actuel, concentré sur les paramètres d’âge et de durée”, souligne la note.
Des divergences sur les pistes de progrès à envisager
Les discussions porteront sur la “diversification des sources de financement” et notamment sur le développement d’outils de retraite par capitalisation, sur l’éventualité d’une redistribution des ressources entre les différents systèmes de protection sociale (branches retraites, maladie et famille) et sur une possible hausse des cotisations. Ce à quoi le Medef s’est opposé farouchement jusqu’à présent. “Pour le Medef, s’accorder sur les modalités d’équilibre du système, sans augmentation des cotisations patronales et salariales, est un préalable à l’examen nécessaire de tous les autres sujets”, a-t-il prévenu dans un communiqué le 8 avril. La CFTC refuse quant à elle l’idée d’une redistribution des régimes de solidarité. Après les syndicats CGT, FO et l’U2P côté patronal, elle pourrait quitter à son tour la table des négociations. Les partenaires sociaux n’entendent toutefois pas “refonder totalement le système”. Malgré les divergences, les négociateurs se donnent deux mois pour trouver un consensus sur le financement et le pilotage du système, l’objectif étant d’aboutir à un accord avant le 28 mai.