Stellantis met ses usines à l’arrêt au Mexique et au Canada en réaction à l’augmentation des tarifs douaniers américains

Le constructeur automobile Stellantis a annoncé le 3 avril l’arrêt temporaire de la production dans ses usines d’assemblage au Mexique et au Canada. En cause, les droits de douane de 25% imposés par le gouvernement américain sur les véhicules et pièces importés. Durant les fermetures, les salariés seront affectés à la maintenance ou seront en formation. Ces mesures impliquent toutefois environ 900 licenciements dans plusieurs usines américaines.

Après l’instauration de droits de douanes de 25% sur les véhicules importés par les États-Unis, le responsable des activités américaines de Stellantis Antonio Filosa a décidé  de suspendre l’activité de plusieurs sites. “Les mesures immédiates que nous devons prendre comprennent l’arrêt temporaire de la production dans certaines de nos usines d’assemblage canadiennes et mexicaines, ce qui aura une incidence sur plusieurs de nos installations américaines de production de moteurs et d’emboutissage“, explique-t-il dans une note adressée aux salariés le 3 avril, publiée par le journal MTN. Les usines sont celles de Toluca (2.500 salariés) et de Saltillo (1.800 personnes) au Mexique ainsi que Windsor (4.000 salariés) au Canada. Les fermetures prévues seront respectivement d’un mois (4 avril-4 mai), dix jours (4-13 avril) et deux semaines (7-19 avril).

Des syndicats en alerte

Durant la fermeture, les salariés concernés sont affectés à des travaux de maintenance ou bénéficient d’une formation, a assuré l’entreprise. Les syndicats restent toutefois sur leurs gardes : “Nos membres sont inquiets pour leurs emplois et frustrés par l’incertitude que ces tarifs injustes et inutiles créent dans l’ensemble du secteur. Nous sommes prêts à lutter pour nos emplois avec le soutien total des membres d’Unifor partout au pays”, a averti dans un communiqué James Stewart, président de section locale d’Unifor, le plus grand syndicat canadien (320.000 travailleurs). En revanche, environ 900 licenciements sont prévus aux États-Unis dans les usines américaines chargées de la production de moteurs et d’emboutissage. Le président du syndicat United Auto Workers Shawn Fain, qui s’était prononcé en faveur des droits de douane, espérant qu’ils favoriseraient le retour de l’emploi aux États-Unis, a qualifié la décision de Stellantis de “choix inutile” et déclaré qu’il pourrait s’opposer à l’entreprise si les licenciements s’amplifiaient.