BPCE lance un vaste projet d’unification de ses systèmes d’information

Le groupe BPCE dévoile Orion, un vaste projet de rationalisation des systèmes d’information des Banques Populaires et des Caisses d’Épargne. Objectifs : moderniser les paiements, accélérer la digitalisation et renforcer la cybersécurité. Un chantier estimé à 750 millions d’euros, qui s’étendra jusqu’en 2028.

En marge de la publication de ses résultats 2024, le groupe BPCE a dévoilé, le 5 février, un chantier d’envergure : la construction d’une plateforme technologique commune aux Banques Populaires et aux Caisses d’Épargne. L’objectif affiché est de répondre à “des enjeux essentiels tels que la modernisation des paiements, la digitalisation des usages, le développement de l’intelligence artificielle, ainsi que la cybersécurité“, au bénéfice des 35 millions de clients des banques régionales et des 100 000 collaborateurs du groupe.

L’établissement précise avoir retenu, comme solution technique pour cette plateforme, l’utilisation d’une souche enrichie de MySys, le système d’information des Caisses d’Épargne, maintenu jusqu’alors par BPCE Solutions informatiques (aux côtés d’Equinoxe, le SI des Banques Populaires). “Cette infrastructure formerait la colonne vertébrale informatique de la banque de proximité et de l’assurance de demain, plus simple à maintenir et à faire évoluer“, souligne BPCE.

La migration doit se dérouler en trois vagues distinctes d’ici 2028. “Le protocole de prise en charge financière entre les établissements et la mise à disposition de ressources humaines et matérielles feront l’objet de consultations dans chaque établissement des réseaux concernés“, indique le Syndicat Unifié-Unsa, qui se dit “attentif” aux impacts qui pourraient en découler pour les salariés.

Un projet piloté par Ludovic Favarette

La direction de ce projet, baptisé Orion, a été confiée à Ludovic Favarette, précédemment directeur général adjoint de la Banque Populaire Aquitaine Centre Atlantique. Placé sous la responsabilité de Laurent Benatar, directeur général technologies et opérations, il intègre le comité exécutif du groupe. Le coût est estimé entre 700 et 750 millions d’euros, avec des économies d’échelle attendues à 140 millions d’euros par an, rapporte L’Agefi.

Dépourvu d’un pure player numérique dans le retail (après l’échec du projet Fidor), à l’image de BoursoBank chez Société Générale et d’Hello Bank! chez BNP Paribas, le groupe BPCE sait que sa performance à long terme passera par une rationalisation et une modernisation de ses systèmes centraux. Dans le domaine stratégique des paiements, BPCE et BNP Paribas ont dévoilé en juin 2024 le projet de création d’un processeur commun dont la plateforme permettra de traiter l’ensemble de leurs paiements par carte en Europe. Un chantier estimé à 200 millions d’euros sur la période 2024-2028.