Accueil > Financement > Defacto décroche l’agrément de société de financement Defacto décroche l’agrément de société de financement Soutenue par Citi et Viola Credit, la plateforme de crédit de trésorerie Defacto rehausse son profil en termes de conformité avec un agrément de société de financement. Fondée en 2021, la plateforme a déjà octroyé 400 millions d'euros de prêts en creusant le sillon de la finance embarquée. Par Antoine Duroyon. Publié le 19 mars 2024 à 10h55 - Mis à jour le 28 mars 2024 à 9h14 Ressources Après Alma en 2021 et Lydia en 2023, Defacto est la troisième fintech française et le premier acteur BtoB à avoir décroché un agrément de société financière auprès de l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR). Jusqu’à présent, la société octroyait des prêts participatifs. “Ce n’est pas un modèle viable car la dette est subordonnée. De plus, l’article de loi applicable date de 1978 et fait potentiellement courir un risque réglementaire et l’instrument n’implique pas d’exigences en termes de KYB“, souligne Charlotte Gounod, directrice de la conformité. Defacto a choisi le modèle bancaire et d’originer sur son bilan, à la différence du modèle fonds qui s’appuie sur une société de gestion. “Cela nous offre plus de souplesse dans nos décisions et dans l’adaptation du produit. Nous pouvons internaliser toute la compliance sans dépendre d’un tiers“, complète la responsable. Après un premier fonds de 40 millions d’euros avec Viola Credit, un fonds commun de titrisation (FCT) pouvant atteindre 167 millions d’euros a été mis en place en 2023 avec Citi comme prêteur senior et Viola Credit en tant qu’investisseur mezzanine. Une capacité annuelle d’un milliard d’euros Avec une maturité moyenne des prêts de deux mois, Defacto estime sa capacité de financement annuelle à un milliard d’euros. Ce FCT rachète les créances originées par Defacto. “C’est un moyen de refinancement et de portage de notre portefeuille de prêts. Mais nous avons la liberté d’originer des prêts qui ne sont pas éligibles au FCT pour innover et créer plus rapidement de nouveaux produits“, précise Charlotte Gounod. Pour se différencier, la plateforme de crédit de trésorerie pour les PME s’appuie sur trois piliers. D’abord, elle se positionne sur le créneau de la finance embarquée, en développant des intégrations par API ou en no code (lien de recommandation) avec une quinzaine de partenaires : des néobanques (Qonto), des acteurs de la comptatech (Pennylane), des marketplaces (Malt), des logiciels de facturation (Sellsy). La fintech commence aussi à travailler avec des prestataires de service de paiement (PSP). Au-delà de ces intégrations plus ou moins poussées (avec ou sans redirection), la fintech offre une interface sur son site internet où les PME ont accès à une offre en self-care. “Il était important pour nous d’avoir aussi une approche semi-intégrée afin de nous différencier des plateformes de Banking-as-a-Service. L’embedded demande des développements et une réflexion sur le produit, donc il nous semblait judicieux de laisser la possibilité de tester la solution avant“, explique Jordane Giuly, cofondateur, aux côtés de Morgan O’hana et Marc-Henri Gires, et président de la société. Élargissement de l’éligibilité Ensuite, avec l’appui de l’open banking, Defacto a développé sa propre solution de scoring, qui porte non pas sur le risque de contrepartie mais sur la PME elle-même, afin de pouvoir rendre un résultat d’éligibilité en quelques secondes. “Nous réussissons à élargir l’éligibilité offerte par les sociétés d’affacturage traditionnelles, grâce à des données plus récentes issues de l’open banking. Nous venons ainsi compléter les solutions bancaires existantes“, note Jordane Giuly, qui a cofondé Spendesk. À la différence de l’affacturage, Defacto ne prend pas de collatéral et ne rachète pas la créance sous-jacente. Parmi les cas d’usage évoqués, la solution peut notamment répondre aux enjeux des délais de paiement dans le BtoB. Un créneau sur lequel est aussi positionné un acteur comme Qashflo auprès des marchands sur les marketplaces. Côté tarification, après avoir expérimenté une grille variable en fonction de la durée de remboursement, la plateforme applique désormais un taux forfaitaire de 0,05 %, payable mensuellement et sans abonnement. Comment Qashflo accélère les délais de paiements des marchands sur Rue du Commerce Enfin, la société a fortement développé ses capacités d’automatisation des processus (souscription, conformité…), ce qui lui a permis d’octroyer à quelque 10 000 entreprises plus de 40 000 prêts pour un total de 400 millions d’euros, tout en ne comptant que 22 collaborateurs. Antoine Duroyon crédit en lignefinance embarquée Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Start-up à la loupe Comment Pennylane veut devenir l’outil de gestion financière tout-en-un pour les PME Qonto s'allie à Defacto, Karmen et Silvr pour financer ses clients Confidentiel [Info mind Fintech] Passé de l’affacturage digital au BNPL BtoB, Finexkap mord la poussière