Accueil > Services bancaires > Transfert d'argent > Remitly se lance en France avec de grandes ambitions Remitly se lance en France avec de grandes ambitions Le service de transfert d’argent à l’international américain, qui cible les émigrés dans des pays en développement souhaitant envoyer de l’argent à leur famille, veut devenir un leader du segment en Europe. Par Aude Fredouelle. Publié le 17 avril 2019 à 14h13 - Mis à jour le 17 avril 2019 à 14h13 Ressources La start-up américaine de transferts internationaux Remitly, lancée en 2011 pour les Philippins vivant aux Etats-Unis et souhaitant envoyer de l’argent à leur famille, vient désormais concurrencer les acteurs européens (TransferWise, Azimo, WorldRemit ou encore Orange Money) sur leur marché. Après un lancement au Royaume-Uni, elle se déploie officiellement en France, où elle souhaite “devenir un leader du marché”, indique Elena Novokreshchenova, vice-présidente Europe. Avec, en ligne de mire, les transferts vers le Maroc, la Tunisie, le Vietnam ou encore le Sénégal (voir encadré). La start-up se positionne bien sûr en premier lieu face aux banques et aux acteurs traditionnels des transferts internationaux comme MoneyGram et Western Union, en proposant un service de transfert instantané et transparent et des commissions bien moins élevées. Mais elle devra aussi faire face à des start-up européennes déjà déployées depuis plusieurs années – en particulier WorldRemit et Orange Money qui, comme elle, visent les émigrés de pays en voie de développement et offrent des moyens variés de réception des fonds, du virement au wallet en passant par le retrait ou la livraison d’espèces. 6 milliards de dollars de transactions en 2018 Remitly revendique un million de clients et 6 milliards de dollars de transactions en 2018 (contre 4 milliards en 2017 environ). “Nous devrions atteindre 8 ou 9 milliards de dollars cette année”, prévoit Elena Novokreshchenova. La société est principalement présente aux Etats-Unis, Canada et en Australie et permet d’envoyer de l’argent vers plus de 40 pays en réception. Elle voit désormais dans l’Europe un nouveau relais de croissance. Déjà disponible en anglais, espagnol et français, le site sera bientôt décliné en allemand puis en polonais et roumain. A plus long terme, Remitly envisage des lancements en Asie. Les clients actuels de Remitly envoient régulièrement de l’argent dans leur pays d’origine, pour un montant moyen de 300 ou 400 euros environ. 93% des transactions de Remitly sont ainsi réalisées par des clients existants et la société dispose de 140 000 points de vente partenaire dans les pays destinataires, pour le retrait d’espèces. Au contraire, TransferWise, qui ne propose que des virements de compte à compte, cible par exemple davantage des transferts de gros montants entre pays développés, plus ponctuels. La facturation est composée d’un coût fixe (par exemple, 2,99 euros pour un transfert vers le Maroc, quel que soit le montant) et d’un mark-up sur le taux de change, recalculé toutes les heures pour rester au plus proche du marché. Remitly a noué des partenariats directs avec environ 2 000 banques pour réaliser les transferts à moindre coût. Surtout, la start-up annonce au client avant le paiement l’ensemble des frais, contrairement aux pratiques en vigueur chez les banques. Une nouvelle réglementation européenne sur les paiements transfrontaliers, publiée en mars 2019, impose toutefois davantage de transparence aux banques sur ces opérations. D’après les calculs de la Commission européenne, cette loi pourrait faire économiser 900 millions d’euros par an aux consommateurs européens. Bientôt un DG dans l’Hexagone Si Remitly assure miser avant tout sur les recommandations de ses clients, la société a prévu des dépenses marketing digital pour son lancement en Europe, répartis entre SEO, SEM, réseaux sociaux… Il faut dire que la société a levé 175 millions de dollars depuis sa création pour financer sa croissance. Elle compte 800 collaborateurs, dont plus de 400 dans un centre d’appels basé aux Philippines et une autre partie dans un centre d’appels au Nicaragua. 15 collaborateurs basés à Londres pilotent le lancement en Europe et un directeur général sera bientôt recruté en France. LE MAROC, PREMIÈRE DESTINATION DES TRANSFERTS INTERNATIONAUX FRANÇAIS 19 milliards d’euros ont été envoyés hors de France en 2017, dont 10 milliards vers des pays à revenus modérés et faibles : 2,4 milliards vers le Maroc, 1,1 milliard vers la Tunisie, 700 millions vers le Vietnam et 600 millions vers le Sénégal. Au niveau mondial, les transferts internationaux ont pesé 689 milliards dollars en 2018, en hausse de 10,3% sur un an, dont 528 milliards de dollars vers les pays à revenus modérés et faible (+10,8%). Et “86% des personnes réalisant des transferts internationaux ont accès à Internet”, souligne Elena Novokreshchenova. Les transferts internationaux, souvent facturés 7% à 10% par les acteurs traditionnels comme Western Union ou MoneyGram ou par les banques, représentent 40 milliards de dollars de revenus par an. Aude Fredouelle transfert d'argent Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Comment les applications de transfert d’argent BtoC prennent les banques de vitesse Remitly boucle une levée de 115 millions de dollars