Covid-19 : 10 chiffres sur les effets de la crise sanitaire et économique sur les fintech et les services financiers

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La crise sanitaire et économique déclenchée par le Covid-19 en mars 2020 aura des conséquences profondes sur les industries de la fintech et des services financiers. mind Fintech a sélectionné 10 chiffres pour en prendre la mesure.
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Levées de fonds et valorisation

– 88 %
Le capital-risque retient son souffle. Alors que les start-up françaises du numérique avaient levé 114 millions d’euros par semaine en 2020, en moyenne, jusqu’au 13 mars, ce chiffre est tombé à 13 millions au cours des cinq semaines qui ont suivi le confinement, selon les chiffres de la banque d’affaires eCap Partner. Soit une baisse de 88 %. Heureusement, la semaine du 13 avril a laissé entrevoir une embellie. Interrogés par mind Fintech, les VCs assurent que les opérations en cours de finalisation devraient être bouclées, mais les banquiers d’affaires conseillent aux start-up qui démarrent leur roadshow d’attendre juin ou même septembre si elles le peuvent, car de nombreux VCs ont gelé leurs investissements.


– 27,5 %
La crise du coronavirus a encore freiné les levées de fonds des fintech dans le monde, qui enregistraient déjà une baisse progressive depuis huit mois, annonciatrice d’un dégonflement de la bulle fintech. CB Insights rapporte en effet que le nombre d’opérations bouclées dans le monde est passé de 196 en février 2020 à 142 en mars (- 27,5 %). Elles n’avaient déjà levé que 6 milliards de dollars au premier trimestre, un plancher jamais atteint depuis 2017, contre 11 milliards fin 2019. Pour CB Insights, “lever des fonds devrait devenir excessivement difficile et cher. (…) Les sociétés fintech devront se serrer la ceinture et se concentrer davantage sur la rentabilité et les flux de trésorerie positifs que sur la croissance à tout prix. C’est une révolution par rapport à la décennie passée, qui a vu ces sociétés lever des montants massifs de capitaux sans avoir à démontrer leur rentabilité”.

– 76 millards de dollars
Alors que la valorisation des fintech a considérablement enflé et que le nombre de licornes s’est multiplié ces dernières années, la crise sanitaire et économique pourrait stoper cette dynamique. C’est du moins la prédiction du courtier américain Rosenblatt Securities, qui a mené un sondage en octobre 2019 auprès des principaux investisseurs du secteur afin de connaître leur réaction en cas de retournement de marché et comment cela impacterait la valorisation des fintech. Sur la base de ces enseignements, il estimait fin mars que les 58 licornes mondiales de ce secteur seraient les plus durement touchées, puisqu’elles verraient leur valorisation moyenne fondre d’environ 15 %, soit une perte de 76 milliards de dollars sur 510 milliards au total au moment de l’étude.

Mesures de soutien

3,2 milliards d’euros
Après avoir promis en mars d’apporter 200 millions d’euros au fonds de solidarité mis en place par les pouvoir publics pour soutenir les petites entreprises et indépendants, les assureurs français ont porté leur engagement à 400 millions d’euros en avril. A l’occasion d’une conférence de presse mercredi 15 avril, la Fédération française de l’assurance (FFA) a précisé que “l’effort global se chiffre à pas moins de 3,2 milliards d’euros d’engagement” : 1,75 milliard d’euros de mesures extra-contractuelles et de solidarité et 1,5 milliard d’euros d’investissements dans les PME et ETI. Par ailleurs, mind Fintech liste certaines initiatives prises par une douzaine d’assureurs.

300 milliards d’euros
Dans l’arsenal mis en place par le gouvernement pour soutenir les entreprises pendant la crise du coronavirus figure le prêt garanti par l’Etat (PGE), qui peut être accordé aux entreprises et professionnels. En une semaine, plus de 40 000 demandes ont été déposées auprès des banques, pour un montant moyen de 135 000 euros. De quoi noyer des agences et centres d’appels fonctionnant déjà en mode dégradé. Pour y faire face, les banques ont dû réorganiser le fonctionnement des chargés d’affaires et des équipes de back et middle office et modifier en profondeur leurs processus habituels d’octroi de crédits. Chez BNP Paribas, des modules de robotisation ont été développés en interne, en urgence. D’autres outils ont été conçus pour mieux gérer l’acte de crédit, une fois la décision de PGE accordée. Pendant ce temps, les néobanques, qui se sont vues interdire de proposer des PGE, sont contraintes de pousser des solutions alternatives moins intéressantes financièrement.

103 888
Pour faire face à la crise sanitaire et économique, de nombreuses fintech ont eu recours au chômage partiel. Selon l’association France Fintech, 20 % des effectifs de ses 185 membres étaient ainsi dans cette situation fin mars. Le secteur financier n’est toutefois pas celui qui utilise le plus ce dispositif. Au 14 avril 2020, la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (Dares) avait reçu 904 000 demandes d’activité partielles (+ 31 % en une semaine) pour 8,7 millions de salariés (+ 38 % en une semaine). 22 673 demandes (2,5 % du total, + 30 % en une semaine) ont été faites par les entreprises du secteur de la finance et de l’assurance et 103 888 salariés sont concernés (1,2 % du total, + 34,7 % en une semaine).

58
L’écosystème de la fintech (acteurs du prêt, du paiement, de la gestion de trésorerie, etc.) s’est rapidement mobilisé pour faire émerger des initiatives en réaction à la crise du COVID-19. Soutien aux entreprises, guides pédagogiques, services gratuits ou encore sessions d’échanges, les modalités d’intervention sont variées. mind Fintech a recensé celles de 58 sociétés.

Moyens de paiement

-20 %
Le confinement et la fermeture de nombreux magasins a stoppé, au moins temporairement, la progression du paiement sans contact en France (28,2 % des transactions par carte bancaire fin 2019, selon l’observatoire CB). Selon un communiqué de presse du GIE Cartes Bancaires, le nombre de transactions réalisées de cette manière a ainsi reculé de 20 % au 26 mars, alors qu’il progressait de 40 % par mois en 2019. Cet usage, perçu comme plus hygiénique que l’échange d’espèces, résiste toutefois mieux que les transactions réalisées par carte au global (- 30 % en volume). Il a même progressé dans certains commerces encore ouverts, comme les boulangeries (+ 5 points entre le 23 mars et le 5 avril) et les pharmacies (+ 10 points). Profitera-t-il du rehaussement de son plafond ?

76 %
Les acteurs du paiement en ligne observent avec attention la santé du e-commerce, alors que 11,5 % des paiements sur les sites marchands ont été réalisés avec un portefeuille numérique en 2018. Quel a été l’impact du Covid-19 sur leur activité ? La Fevad, l’association professionnelle qui réunit les acteurs français de ce secteur, a interrogé 136 de ses membres entre le 23 et le 25 mars. Il ressort notamment de son étude qu’ils sont 76 % à avoir enregistré une baisse des ventes à partir du 15 mars. Pour la moitié d’entre eux, ce recul est de plus de 50 % (mode, équipement de la maison…). Seuls 18 % des sites ont un chiffre d’affaires en hausse (alimentation, téléphonie-informatique, produits culturels et éducatifs…).

-85 %
Les retraits en espèce ont connu de fortes évolutions à la hausse puis à la baisse dans les jours qui ont entouré le début du confinement, lundi 16 mars. Fin mars, Lydia rapportait par exemple que le volume de retraits en espèce était supérieur de 93 % aux niveaux habituels le 16 mars, avant de chuter jusqu’à -85 % quatre jours après (voir graphique). De même, Orange Bank a mesuré un pic des retraits en espèces de 46 % le 16 mars, avant de baisser entre -50 et -60% sous leur niveau habituel.

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