Voiture connectée : quelles perspectives pour le paiement embarqué ?

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Les voitures ne sont plus seulement un moyen pour aller d'un point A à un point B mais seront bientôt un endroit où l'on pourra aussi effectuer des achats, payer et jouer. Christian Delord, strategic business development chez Ingenico, se penche sur les opportunités offertes par la connectivité et le paiement embarqué.
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D’ici 2025, près d’un milliard de véhicules connectés seront en circulation. Parallèlement, les experts s’attendent à ce que des voitures entièrement autonomes arrivent simultanémentsur le marché, et ces technologies complémentaires offriront de véritables opportunités pour l’industrie des paiements. Qu’entend-on exactement par voitures connectées ? Pourquoi les constructeurs automobiles s’efforcent-ils de développer des capacités de paiement embarqué ?

IoT et automobile : un marché estimé à 7 milliards de dollars d’ici 2050

Les services automobiles basés sur l’IoT comprendront la navigation, les communications, la sécurité, la surveillance et l’entretien. Plus important encore pour le secteur des paiements, l’IoT permettra également la vente de services et de produits dans les voitures, dont le potentiel augmentera de manière exponentielle au fur et à mesure que les voitures autonomes deviendront monnaie courante et que les conducteurs deviendront plus libres de leur mouvement.

Un rapport d’Intel et de Strategy Analytics prévoit que les passagers de cette nouvelle économie pourraient représenter un marché s’élevant à 7 milliards de dollars d’ici 2050, contre 800 millions de dollars en 2035. Ces revenus proviendront principalement de l’utilisation des services de mobilité, car les véhicules autonomes libéreront 250 millions d’heures de temps de déplacement par an dans les villes où le trafic est le plus dense.

Les services embarqués du futur comprendront : des salons d’esthétique, des tables à écran tactile, des contenus multimédias personnalisés adaptés aux différents temps de parcours, de la publicité localisée et même des hôtels mobiles. Dans son rapport de juillet 2017, Intel écrit : « les véhicules deviendront des nacelles d’expérience de transport« . Son CEO Brian Krzanich met en garde : « les entreprises devraient commencer à réfléchir dès maintenant à leur stratégie autonome ».

Les constructeurs automobiles multiplient les partenariats

Les constructeurs automobiles ont annoncé une série d’acquisitions et de partenariats liés à la connectivité et aux paiements embarqués au cours des 18 derniers mois. En Juin 2016, Alibaba Chine s’est associé à SAIC Motor Corp pour dévoiler le RX5, une voiture intégrant le service de paiement Alipay, permettant aux conducteurs de payer leur stationnement et faire le plein d’essence depuis l’habitacle. « Les données deviennent un nouveau carburant et les systèmes d’exploitation intelligents deviennent le deuxième moteur », avait alors déclaré Jian Wang, président du comité de pilotage technologique d’Alibaba.

En janvier 2017, le CES de Las Vegas avait été le théâtre d’annonces de partenariats similaires : Visa et Honda ont annoncé un véhicule connecté « proof-of-concept » qui proposait des fonctionnalités similaires à celles du RX5 ; Ford avait annoncé l’intégration d’Alexa d’Amazon dans certains de ses modèles de véhicules ; Hyundai et Google Assistant ont également annoncé un partenariat.

En décembre dernier, Volkswagen a fait l’acquisition de PayByPhone, une application permettant le paiement du stationnement via un smartphone et un mois plus tard, le concurrent Daimler a acheté PayCash Europe, fournisseur de services de paiement électronique, pour lancer « Mercedes Pay », qui fournira divers services de mobilité, y compris la plate-forme de covoiturage car2go et l’application mytaxi.

L’acceptation de paiement pour créer un écosystème plus large

L’intégration des véhicules connectés et autonomes dans le retail et l’e-commerce offre un potentiel énorme, selon un rapport 2015 commandé par Ingenico. A plus long terme, les véhicules autonomes permettront une intégration encore plus poussée que ce soit avec les magasins (click-to-destination) ou le e-commerce (livraison automatisée).

D’une manière générale, il y aura deux types de paiements à bord du véhicule : ceux liés à la conduite et à la voiture elle-même – tels que le stationnement, les péages, la billetterie et l’info-divertissement – et ceux dans lesquels le véhicule est intégré à un environnement plus large – tels qu’être le point de destination des livraisons ou l’utilisation des clés du véhicule en tant que dispositif de paiement en dehors de la voiture. Outre les trajets domicile-travail, l’un des trajets les plus fréquents est celui vers les magasins, et les spécialistes du marketing voient donc un grand potentiel dans la possibilité d’offrir de la publicité géolocalisée et des bons de réduction ou des offres spéciales lorsqu’un véhicule est à proximité d’une rue commerçante ou d’un centre commercial.

Vers une réduction de la notion de possession du véhicule

Alors que certaines de ces idées peuvent sembler encore utopiques, d’autres sont déjà bien réelles. A Göteborg, en Suède, Volvo propose des livraisons de voitures à partir de magasins sélectionnés, tandis qu’en Allemagne, Audi s’est associé à Amazon et DHL dans la création d’un service pilote pour offrir des livraisons Amazon Prime à son parc de voitures de Munich. La tendance croissante du covoiturage, en particulier chez les jeunes, pour réduire les coûts et l’impact environnemental, entre également en ligne de compte. Une plus grande autonomie des véhicules réduira la notion de possession du véhicule et à l’avenir, les gens pourront louer des voitures autonomes que ce soit pour effectuer un simple trajet ou pour des périodes plus longues.

Les véhicules autonomes et l’augmentation du covoiturage révolutionnent l’ensemble de l’industrie automobile et l’expérience du voyage en soi. Par exemple, que feront les passagers lorsqu’ils partagent un même trajet dans un véhicule autonome ? Une entreprise pourrait utiliser une voiture de société pour proposer aux employés desservices embarqués via leur badge d’entreprise. Les usagers des transports urbains pourraient également utiliser leur carte de transport, pour payer la location de voitures et les services en voiture. Pour les touristes, la location d’un véhicule pourrait également comprendre des itinéraires pré-installés tels qu’une visite de Paris avec les principales attractions et les données de trafic urbain.

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