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Comment les fintech évoluent du service de niche à la super app

Lancées avec des solutions répondant à des besoins spécifiques non couverts par les acteurs financiers traditionnels, les fintech ont depuis ajouté plusieurs autres services à leurs offres. Certaines sont même allées au-delà des seules fonctionnalités financières pour proposer une expérience utilisateur globale et fluidifiée. De WeChat à Lydia, en passant par Alipay, PayPal ou encore Revolut, l’avènement vers la super app est devenu pour certaines fintech une stratégie à part entière.
Par Caroline Soutarson. Publié le 12 juillet 2023 à 16h58 - Mis à jour le 26 septembre 2023 à 12h10
Synthèse

Le contexte

Paiement de compte à compte (A2A), transfert d’argent à l’international, compte courant pour les exclus bancaires, paiement fractionné (BNPL)… Lorsque les start-up s’intéressent aux services financiers, elles s’attaquent généralement à un pan spécifique mal adressé par les acteurs bancaires traditionnels. Puis, dès lors que la solution a été éprouvée et acceptée, d’autres services se greffent à la fonctionnalité initiale pour étoffer l’offre. Un phénomène double auquel la journaliste américaine Christine Hall a associé les expressions “unbundling” (dégroupement, littéralement) et “rebundling” (regroupement). Ce processus s’illustre notamment sur le segment des services bancaires pour les professionnels où la plupart des fintech (néobanques, solutions de gestion des dépenses professionnelles et notes de frais ou de comptabilité…) complètent progressivement leurs offres et marchent de plus en plus sur les plates-bandes des unes et des autres. Elles se rapprochent ainsi progressivement de la panoplie de services offerte par les acteurs traditionnels, afin de les confronter presque à armes égales.

La genèse des super apps

Certaines sociétés ont même décidé d’aller au-delà de l’offre financière existante et de rendre les frontières entre secteurs poreuses. Les meilleurs exemples de “super applications” se trouvent en Asie, avec les Chinoises Alipay, WeChat et Meituan, la Singapourienne Grab, l’Indienne Paytm, l’Indonésienne Goto (fusion de Gojek et Tokopedia en 2021), la Vietnamienne Zalo ou encore la Coréenne Kakao. Généralement parties de services uniques (messagerie, livraison, e-commerce, VTC…), elles ont progressivement installé dans leur application plusieurs produits éloignés de leur activité de départ, développés en interne ou intégrés des services existants par ailleurs.

“Quand WeChat et Alipay ont été créées, elles n’avaient pas l’objectif d’être des super apps. À son lancement en 2003, Alipay souhaitait être un intermédiaire de confiance entre un acheteur et un vendeur, un peu à la manière de PayPal. Puis plusieurs fonctionnalités ont été développées parmi lesquelles le service d’épargne Yu’e Bao, qui a rencontré un énorme succès”, désigne Yassine Regragui, spécialiste de la fintech en Chine et ancien salarié d’Alibaba. Yu’e Bao offrait “un rendement annuel de l’ordre de 6 %,…

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