Accueil > Services bancaires > Banque au quotidien > Margo Bank devient Memo Bank, décroche son agrément et lève 20 millions d’euros Margo Bank devient Memo Bank, décroche son agrément et lève 20 millions d’euros Margo Bank, projet français de banque pour les PME initié en 2017, a finalement décroché son agrément d’établissement de crédit et prévoit un lancement auprès de premiers clients en septembre. Par Aude Fredouelle. Publié le 23 juin 2020 à 16h53 - Mis à jour le 23 juin 2020 à 16h53 Ressources Margo Bank va enfin voir le jour. Le projet de banque pour les PME initié en 2017, et dont le lancement était initialement prévu en 2019, a mis plus de temps que prévu à obtenir son agrément d’établissement de crédit de plein exercice. La demande avait été déposée auprès de l’ACPR en février 2018, après un an de discussions. La société vient finalement de décrocher l’agrément auprès de l’ACPR et de la Banque Centrale européenne, a annoncé le 23 juin Jean-Daniel Guyot, CEO. Elle sera donc la première, parmi les nouveaux acteurs français s’attaquant à la banque pour les particuliers ou PME comme Qonto, manager.one ou Shine, à proposer des comptes en propre. Du côté des acteurs venant de l’étranger, N26 et Revolut, qui ont levé respectivement 783 et 903 millions de dollars, disposent eux aussi de l’agrément d’établissement de crédit. Mais ils se positionnent pour l’instant sur les particuliers et les indépendants. Le lancement de Margo Bank aura donc lieu à la rentrée auprès de premiers clients, et débutera en région parisienne, avant un déploiement dans la région lyonnaise d’ici la fin de l’année puis dans les autres grandes villes françaises l’année prochaine. À terme, assure le CEO, “l’ambition est européenne”. Margo Bank devient d’ailleurs Memo Bank, un nom “plus propice à l’internationalisation”, selon le dirigeant. Chargés d’affaires mobiles et financements en ligne La banque vise les PME enregistrant plus de 2 millions d’euros de chiffres d’affaires et comptant plus de 10 salariés, soit environ 150 000 sociétés en France (6% des entreprises). “Notre objectif n’est pas de remplacer le banquier par des robots ou de l’intelligence artificielle, mais de recréer le lien distendu entre banques et clients et d’apporter la technologie au service d’une fluidité et simplicité dans les échanges”, commente Jean-Daniel Guyot. Les PME seront donc en lien avec des chargés d’affaires – trois aujourd’hui, mais l’équipe grandira en même temps que la société. “Ils se déplaceront chez les clients, et nous n’avons pas encore décidé si nous aurons aussi des locaux pour les recevoir.” Le CEO dévoile encore peu de détails sur l’offre, si ce n’est que Memo Bank proposera “une tarification transparente” et moins élevée que celle des acteurs traditionnels, “un compte intuitif” et “des solutions de financement simples, sans papier, avec un process d’octroi de crédit efficace en quelques jours et des garanties adaptées”. Il s’agira notamment de financement d’actifs immatériels, comme du logiciel par exemple. “Ce sont des financements assez mal assurés aujourd’hui par les banques”, souligne Jean-Daniel Guyot. Enfin, le dirigeant annonce vouloir “accompagner les entreprises dans le défi de la transition numérique, simplifier leur vie administrative, financière et comptable, et apporter une attention particulière à la protection et la souveraineté de leurs données”. Les services coeur devraient être développés en interne, même si la société n’exclut pas des partenariats. Objectif : 4 000 clients en 4 ans Memo Bank vise 4000 clients en 4 ans. “Nous nous adressons à d’assez grosses PME”, explique Jean-Daniel Guyot, qui rappelle que son objectif à terme est de devenir “LA banque des PME en Europe”. Il assure que l’acquisition clients sera réalisée principalement en direct, et avant tout “par le bouche-à-oreille”. La société devra compter sur la concurrence des nouveaux entrants, comme Qonto, qui revendiquait plus de 65 000 clients en février mais recrute aussi bien des freelances que des PME, manager.one ou Anytime (lire notre dossier sur les néobanques pour les entreprises). Ces derniers ne peuvent cependant pas proposer de crédits en propre, puisqu’ils ne sont pas agréés établissements de crédit. Les néobanques lancées par les banques traditionnelles, comme Prismea par le Crédit du nord et Blank par le Crédit Agricole, visent quant à elles davantage les indépendants et les TPE. Mais Memo Bank devra surtout recruter des clients sur un segment où l’acquisition est difficile et coûteuse. “Nos futurs clients seront déjà détenteurs d’un autre compte chez une banque traditionnelle et nous espérons qu’ils migreront progressivement de plus en plus de flux vers leur compte Memo Bank en constatant la qualité du service”, argue Jean-Daniel Guyot. Pour les convaincre, Memo Bank mise sur son agilité. La société a développé son propre core banking system et fera en sorte de “maîtriser la donnée du client de bout en bout”. Elle fait appel à deux fournisseurs de cloud, AWS et Azure, mais “toutes les données hébergées chez eux sont chiffrées pour que les fournisseurs n’y aient pas accès”, souligne le CEO. La société, qui compte 40 collaborateurs, avait annoncé une première levée de 6,4 millions d’euros en 2018 auprès du fonds Daphni et de business angels, destinée à financer l’obtention de l’agrément et ses développements techniques. Elle a depuis levé 20 millions d’euros supplémentaires, faisant entrer à son capital BlackFin Capital Partners, Bpifrance et Founders Future, venture studio de Marc Menasé. Ronan Le Moal, ex-DG d’Arkéa, a par ailleurs accepté de prendre la présidence du conseil de surveillance de Memo Bank. Aude Fredouelle banque de détailchallenger Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Le compte professionnel Monaize placé en liquidation judiciaire La banque pour les PME manager.one lève 3 millions d’euros