Accueil > Services bancaires > Open banking > Open banking : le spin-off européen de PSG prend le contrôle de Budget Insight Open banking : le spin-off européen de PSG prend le contrôle de Budget Insight PSG Equity investit 35 millions de dollars pour racheter la majorité du capital de Budget Insight, mais le Crédit Mutuel Arkéa demeure actionnaire. Surtout, la société de capital-investissement a prévu une enveloppe substantielle pour réaliser des opérations de croissance externe en Europe. Par Aude Fredouelle. Publié le 04 avril 2022 à 9h00 - Mis à jour le 10 mai 2022 à 12h58 Ressources Le marché de l’open banking est en mouvement. Quelques semaines après les investissements de Truffle et BPCE au capital de Bridge, c’est au tour de Budget Insight de bouleverser son actionnariat. La plateforme d’open banking française, rachetée à 80 % par le Crédit Mutuel Arkéa en 2019, change de mains. PSG Equity, spin-off européen de Providence Strategic Growth (PSG), acquiert la majorité du capital – la part exacte n’est pas divulguée -, en rachetant pour 35 millions de dollars une partie des titres détenus par le Crédit Mutuel Arkéa, qui reste cependant au capital aux côtés des actionnaires historiques. “Le marché s’est beaucoup accéléré et européanisé depuis le rachat par le Crédit Mutuel Arkéa, commente Romain Bignon, cofondateur et président de Budget Insight. PSG est un partenaire financier qui porte au-delà des frontières françaises, avec une envergure européenne et une stratégie de croissance externe qui correspond à celle que l’on souhaitait adopter. Le marché est trop tendu pour se reposer sur une croissance organique.” Une enveloppe “substantielle“, selon les opportunités, est en effet prévue par PSG pour réaliser des acquisitions en Europe. “Nous espérons réaliser un premier rachat d’ici la fin de l’année, expose Romain Bignon. Nous étudions deux types de cibles potentielles. D’abord, des acquisitions horizontales, pour améliorer la couverture européenne de notre technologie AIS [d’accès aux comptes bancaires, ndlr]. Nous viendrons la compléter avec nos technologies de scraping pour continuer à nous différencier en proposant des connexions plus profondes et plus larges que nos concurrents. Ensuite, des acquisitions verticales qui nous permettraient d’étendre notre palette de services, par exemple pour la récupération et l’enrichissement de données via des technologies d’OCR. Dans ce cas, nous nous attacherons à gagner en valeur ajoutée, mais sans entrer en concurrence avec nos clients puisque notre valeur ajoutée est d’être agnostique et universel.” Expansion européenne Face à l’intensification de la concurrence étrangère en 2021 – avec les lancements de Tink, Plaid, TrueLayer et Salt Edge en France, le rachat de Tink par Visa, les levées de 70 millions puis de 130 millions de dollars de TrueLayer et celle de 425 millions de dollars de Plaid-, Budget Insight souhaite accélérer son expansion européenne. La société compte 250 clients, dont l’écrasante majorité se situe pour l’instant en France. Notre benchmark sur les plateformes d’open banking en France Elle a cependant commencé à se déployer à l’étranger, en testant ses connecteurs avec des clients français présents à l’international, comme en Italie avec Agicap ou en Espagne avec Paylead. “Nous avons déjà amorcé notre expansion en Belgique, au Luxembourg et en Italie fin 2021, puis en Espagne début 2022, décrit Bertrand Jeannet, directeur général de Budget Insight. Le Portugal suivra puis, idéalement via notre stratégie de croissance externe, l’Allemagne, les Pays-Bas, le Royaume-Uni et les pays nordiques.” Klarna crée une entité dédiée à l’open banking Pour se différencier, comme en France, Budget Insight mise sur la qualité de ses connecteurs. “Nous nous connectons aux API DSP2 si elles sont de qualité et nous complétons avec du scraping si besoin, notamment en Espagne, poursuit Romain Bignon. Contrairement à nos concurrents, nous ne nous plaçons pas en situation de dépendance vis-à-vis des API des banques.” Tink, TrueLayer, Plaid ou encore Yapily se contentent en effet des seules API DSP2. “En Europe, peu d’acteurs ont réussi à sortir de leur marché domestique. Avec le soutien de PSG, nous avons une vraie place à prendre, notamment par exemple en Italie ou Espagne où il n’y a pas encore de TPP [Third Party Provider agréé DSP2, ndlr] qui s’est imposé en termes de qualité et où des concurrents abandonnent le marché lorsqu’ils s’aperçoivent que les API ne sont pas pleinement fonctionnelles”, conclut le directeur général. Budget Insight revendique une couverture des comptes de paiement de 99 % en France, 90 % en Italie, au Luxembourg et en Belgique (contre 80 % en novembre 2021), 70 % en Espagne (contre 50 % en novembre 2021) et 40 % au Portugal (pas encore lancé fin 2021). Elle propose aussi une bonne couverture patrimoniale et crypto au Luxembourg, en Belgique, en Italie et en Espagne. Initiation de virement : s’intégrer à des PSP Budget Insight prévoit aussi des développements commerciaux sur le volet de l’initiation de paiement (PIS). “La diversification des revenus viendra du paiement, note Bertrand Jeannet. Nous ne souhaitons pas approcher en direct des e-commerçants, mais plutôt intégrer notre solution déjà opérationnelle à des PSP existants pour dégager rapidement du volume et éprouver notre technologie.” Une stratégie bien différente de celle de Bridge (Bankin’), dont mind Fintech a révélé le 10 mars la séparation des activités BtoC et BtoB. La plateforme open banking Bridge voit Truffle Capital et le groupe BPCE investir aux côtés du groupe Casino et focalise son développement sur une solution de paiement en ligne pour les e-commerçants et les entreprises. Un axe également poursuivi par TrueLayer et Fintecture. “BPCE et Truffle Capital investissent dans Bridge, l’activité BtoB de Bankin’” La solution PIS de Budget Insight englobe pour l’instant la France, la Belgique et l’Italie et “la couverture va continuer à croître”, assure le directeur général. Elle est déjà utilisée par des acteurs comme Docaposte, Lydia, Tiime, iPaidThat, Brightweb ou encore Voxpay. “Nous sommes aussi en discussions avec des PSP, mais aussi des instances gouvernementales”. Fin 2020, Budget Insight avait réalisé 54 500 initiations de virements pour un montant cumulé de 11,5 millions d’euros. Un peu plus d’un an plus tard, la société a passé la barre des 200 000 initiations et des 50 millions d’euros de volume. “Nous observons une forte accélération et c’est pour nous un axe stratégique majeur”, conclut Bertrand Jeannet. 8 millions d’euros d’ARR fin 2021 Parmi les 250 clients de Budget Insight figurent notamment les groupes BPCE, BNP Paribas, Crédit Mutuel Arkéa, Crédit Mutuel Euro-information, AXA, MAIF, Harvest, Groupama, Docaposte, Lydia, Aumax pour moi, Alma, Finfrog, Joko, Moka, Agicap, iPaidThat, Jedéclare, Tiime, Finary, Yeeld, Cashbee, Dougs, Paylead, Lucca, iBanFirst, WeSave, Matera, Libeo, Intuit, Premista ou encore Spaycia (ex-Transaction Connect). En novembre 2021, les dirigeants indiquaient à mind Fintech que 50 clients représentaient entre 60 % et 70 % du CA. Parallèlement à une acquisition par des commerciaux, la société travaille sur un parcours d’oboarding en self-service pour passer à l’échelle et recruter plus facilement de “petits clients”. Budget Insight a enregistré un chiffre d’affaires de 6,7 millions d’euros en 2021, selon ses dirigeants, contre 4,8 millions en 2020. “Notre ARR [annual recurring revenue ou revenu annuel récurrent, ndlr] a atteint 8 millions d’euros fin 2021 et nous passerons la barre symbolique des 10 millions d’euros dans quelques mois”, commente Bertrand Jeannet. La société compte 110 collaborateurs et a déjà ouvert 50 recrutements sur 2022 pour “venir étoffer ses équipes techniques, produits et commerciales”. Aude Fredouelle acquisitionagrégateurDSP2open banking Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Confidentiel [Info mind Fintech] BPCE et Truffle Capital investissent dans Bridge, l’activité BtoB de Bankin’ Mohsen Dajani : “La plateforme d’open banking Yapily vise 20 clients en France d’ici fin 2022” Open banking : les plateformes cherchent la croissance dans l’initiation de paiement DSP2 : l’EBA veut empêcher les banques de multiplier les demandes d’authentification forte Mouvement Clément Coeurdeuil quitte Budget Insight