Alan lève 40 millions d’euros auprès d’Index Ventures et DST Global

Alan annonce ce 18 février une levée de fonds en série B de 40 millions d’euros, dix mois après un tour de table de 23 millions d’euros. L’opération porte à 75 millions d’euros les fonds levés par la société depuis sa création en 2016. DST Global et Index Ventures apportent chacun la moitié du financement. Les investisseurs historiques (Open CNP, Partech, p3VC, Index Ventures et Xavier Niel) n’ont pas pu participer pour éviter la dilution : “le tour était extrêmement compétitif, raconte Jean-Charles Samuelian, cofondateur et CEO : nous nous étions fixé un montant maximum à lever et tous les investisseurs souhaitaient apporter la totalité. Finalement nous avons trouvé un compromis avec DST et Index et nous avons expliqué aux historiques qu’ils ne pourraient pas participer, ce qu’ils ont accepté.” L’équipe et les salariés détiennent toujours plus de 50% du capital.

La majorité des fonds sera investie dans le recrutement : Alan veut passer de 65 à 175 collaborateurs d’ici la fin de l’année. Les embauches porteront pour moitié sur les équipes tech et produit : “nous voulons continuer à améliorer drastiquement l’assurance santé, la tarification, les délais et l’expérience globale, énumère le CEO. Et nous voulons aussi investir dans l’expérience de la santé en général, pour aider nos clients à prendre de meilleures décisions en la matière. La téléconsultation [annoncé en octobre avec le service suédois Livi, ndlr] et Alan Map [carte interactive pour estimer ses frais de santé lancée en juillet 2018, ndlr] n’en sont que les prémices.” Des commerciaux et des collaborateurs dédiés au service client ou à la partie assurance seront également recrutés pour accompagner la croissance de l’insurtech.

22 millions d’euros de primes annualisées

Alan compte 2 200 entreprises clientes et 27 000 assurés (contre 7 000 en mars 2018), dont 13% d’indépendants. Objectif : 100 000 assurés d’ici deux ans, même si le CEO glisse que la société devrait les atteindre avant. Dans un post de blog publié le 7 janvier 2019, Alan expliquait compter 260 sociétés de plus de 20 salariés, contre 40 seulement début 2017 – elle s’est donné pour objectif d’en recruter 1 000 avant mi-2018.

La société revendique actuellement 22 millions d’euros de primes annualisées (contre 6 millions en mars 2018) et vise les 100 millions d’ici deux ans. Alan sera “quasiment à l’équilibre en février”, prévoit Jean-Charles Samuelian. L’insurtech, qui assurait jusqu’ici dépenser peu en acquisition, va augmenter ses budgets marketing cette année.

Plateforme de santé

Le ratio sinistres sur primes grimpe autour de 70% pour 2018, contre 64% en 2017. Le service de téléconsultation lancé en novembre 2018 compte quelques centaines de rendez-vous par mois, révèle le CEO. La démarche pour l’obtention de la certification d’hébergeur de données de santé est également en cours. Le post de blog publié en janvier 2019 soulignait la volonté de l’entreprise de “créer une plateforme de santé” et de donner accès à des conseils de prévention, des réponses à des questions de santé et même fournir directement une partie des services de santé.

Si l’envergure des fonds Index et DST est internationale, la levée doit permettre d’accélérer la croissance dans l’Hexagone. “Le marché français de la prévoyance est énorme : il pèse 50 milliards d’euros par an en France”, rappelle Jean-Charles Samuelian. Alan restera en France en 2019 mais “on ne s’interdit pas de réfléchir à un lancement à l’international un peu plus tard”, élude le CEO.