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Accueil > Parcours de soins > Amaury Martin (Institut Curie) : “Les start-up issues de l’Institut Curie ont levé 148 M€ en 2021”

Amaury Martin (Institut Curie) : “Les start-up issues de l’Institut Curie ont levé 148 M€ en 2021”

L'Institut Curie a vu cette année la création de la 28e start-up issue de son programme d’incubation. L’occasion d’en savoir plus sur ce programme original qui associe chercheurs, médecins et partenaires industriels, et de détailler la feuille de route globale de l’institut pour 2022 avec Amaury Martin, directeur adjoint de l’Institut Curie.

Par Sandrine Cochard. Publié le 11 janvier 2022 à 19h00 - Mis à jour le 26 janvier 2022 à 16h33
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Quel bilan tirez-vous de l’année 2021 pour l’Institut Curie ?

Nous avons initié un chantier majeur sur le volet valorisation et partenariats industriels de l’Institut Curie en 2016, avec la refonte de la stratégie et la restructuration de la Direction en charge de ces sujets. Aujourd’hui, on en voit les résultats. Les start-up issues de l’Institut Curie ont levé 148 millions d’euros en 2021. Mnemo therapeutics, spécialisé dans les CAR-T cells, a levé 75 M€ à peine deux ans après sa création, Egle therapeutics a levé 40 M€ en série A au bout de 18 mois de création. Surtout, ces start-up grandissent vite : en 2021, Mnemo a embauché 15 personnes à Paris et 15 personnes à New York… et envisage d’en embaucher autant en 2022. Cette société va passer d’un à 80 salariés en deux ans ! Ces réussites illustrent que ce que nous avons mis en place fonctionne et se déploie aujourd’hui.

Avec la création de Ribonexus (ex Aglaia Therapeutics), l’Institut Curie signe le 28e spin-off de son programme d’incubation. Quelle est l’ambition de ce programme ?

L’Institut Curie se compose d’un centre de recherche de renommée internationale et du premier centre de lutte contre le cancer de France. Pour autant, amener une découverte issue de nos laboratoires pour soigner nos malades est impossible sans la contribution essentielle des entreprises pour assurer le développement des produits. Avec ce programme d’incubation, nous cherchons à combler petit à petit le manque que l’on avait dans notre modèle. Il faut bien comprendre qu’il s’agit d’une incubation interne à l’Institut Curie. Nous ne travaillons pas sur les projets des autres. Ce programme est là pour répondre aux demandes de nos personnels, qu’ils soient salariés de l’institut ou chercheurs Inserm / CNRS hébergés à l’institut dans des unités où nous sommes en co-tutelles.

Comment procédez-vous ?

Nous menons au fil de l’eau un travail de détection et de remontée d’idées qui peuvent venir des chercheurs, des médecins ou des équipes administratives, par exemple sur la base d’un brevet que nous déposons mais aussi sur des résultats prometteurs. Quand on estime qu’un projet doit être accompagné, une convention d’incubation est mise en place avec le porteur. Ce travail d’accompagnement dure un an, renouvelable une fois. Notre idée est d’être dans une incubation au sens “biologique” du terme : l’œuf doit éclore à la fin. Si au terme de l’accompagnement, on n’a pas réussi à aboutir à une start-up viable, on arrête.  

Comment choisissez-vous les projets que vous accompagnez ?

Nous sommes attentifs à plusieurs choses. Premièrement, y a-t-il un porteur de projet aux côtés du chercheur pour co-fonder l’entreprise ? Deuxièmement, avons-nous une idée claire d’où en sommes-nous aujourd’hui et où voulons-nous aller ? Ce point est capital car c’est souvent ce qui manque dans les projets, une identification claire des besoins (techno, financiers…). Enfin, on va voir des financeurs. On ne crée pas de coquilles vides, on crée la société lorsque l’on est prêt, avec l’ensemble de ces éléments, et qu’on a les fonds pour mener les premières actions.

Qu’est-ce qui vous distingue des autres structures d’incubation en santé ?

Ce qui nous distingue le plus est, je pense, la proximité avec les équipes, une approche totalement intégrée et une exigence de rapidité dans l’exécution. L’avantage d’avoir sous le même toit des médecins et des chercheurs est qu’ils peuvent rapidement nous dire s’il existe un besoin médical ou pas et si la technologie semble porteuse, ce qui nous guide beaucoup dans le marché visé. D’autre part, nous sommes mandataire unique pour le compte du CNRS et de l’Inserm pour déposer les brevets et en assurer le transfert. Nous avons donc une grande liberté sur la création de la société, nous accordons les licences pour développer les technologies et c’est nous qui mettons en place les contrats de collaboration futurs avec la société. Nous prenons également des parts dans la société à sa création. Tout cela permet d’aller vite. Aux côtés du fonds d’investissement Sofinnova, nous avons mis à peine 5 mois pour établir les accords de licence, le premier contrat de collaboration, le pacte d’actionnaire, les statuts et in fine créer Mnemo Therapeutics. Le jour d’après, le travail dans les labos commençait.

Pour aller vite, cela suppose aussi d’être suivi par des partenaires et des financeurs. Avec quels fonds d’investissement travaillez-vous ?

Nous n’avons pas d’exclusivité avec un fonds, nous travaillons avec un peu tous les fonds, en fonction de nos besoins. Certains fonds sont spécialisés dans des projets très early-stage, sans CEO, d’autres sur des projets plus matures. Historiquement, nous avons travaillé avec Truffle Capital (Abivax), Seventure (PEP-Therapy) et Kurma, avec qui on a créé la société Meiogenix. Plus récemment, nous travaillons avec Sofinnova (Mnemo Therapeutics), AdBio (Ribonexus), LSP (Egle Therapeutics) et Elaia (Honing Biosciences). Nous avons aussi des modèles mixtes. Par exemple, la société One Biosciences a été conçue avec Home Biosciences, qui est un venture builder. Ce sont donc eux qui lèvent des fonds et créent ensuite une société filiale. Tout dépend de la typologie de la société que l’on veut créer. Par exemple, pour une société sans CEO identifié, nous irons plus naturellement vers un modèle type Home Biosciences ou Advent, éventuellement Kurma s’il y a un grand besoin de développement technologique en amont. Pour une société plus capitalistique et mieux structurée, on privilégiera Elaia ou Sofinnova. Enfin, nous avons aussi des corporate deal. Par exemple, nous avons créé Egle therapeutics directement avec Takeda. C’est un modèle encore rare mais qui nous intéresse en permettant une connexion directe avec une pharma et l’accès à l’expertise de ses équipes.

Cela suppose aussi d’être capables d’apporter des preuves scientifiques en amont. Comment procédez-vous ?

Nous sommes labellisés Carnot, ce qui nous donne des fonds qui nous permettent d’assurer les phases de maturation et de POC pour étayer les hypothèses que l’on a brevetées. Nous avons également différents financements issus de fondations ou d’industriels pharmaceutiques, comme le fonds Janssen Horizon, la fondation MSD Avenir, la fondation BMS ou Sanofi iAwards. Les équipes de l’Institut Curie ont également bénéficié de plusieurs financements : programme de prématuration du CNRS, PSL maturation ou ERC Proof of concept. Au final, nous avons tout un panel de solutions. En 2021, cela a représenté près de 900 K€ alloués sur 26 projets dans une phase de maturation et de preuve de concept.

Aujourd’hui, quel est le portefeuille de l’incubateur de l’Institut Curie ?

Notre portefeuille se compose à 38% de biotechnologies, 19% de développement pharmaceutique, 13% de services, 10% d’instruments, 10 % de santé numérique et 10% de MedTech. Nous n’avons pas encore beaucoup de sociétés sur des données. C’est clairement une piste de développement pour nous.

Justement, un des autres axes forts de votre projet d’établissement était de structurer une Direction des données à l’Institut Curie. Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Cette direction a été lancée en 2017 et commence à porter ses fruits. En 2021, 150 projets ont été mis en place sur nos données. Cela souligne la dynamique qui existe derrière : depuis plus de trente ans, nos équipes sont mobilisées et numérisent beaucoup de données au niveau de l’hôpital. Nous disposons donc d’un historique important de collecte et d’analyse de données (d’imagerie notamment). La base “cancer du sein” de l’Institut Curie est suivie depuis plus de 20 ans, avec plus de 70 000 patients référencés, ce qui en fait l’une des plus grosses bases européennes.

Quels sont les objectifs de cette Direction des données ?

Elle a 4 grands objectifs. Tout d’abord, mettre en place une infrastructure de pointe. Nous avons beaucoup de données, mais il fallait construire l’infrastructure de base pour en tirer parti. Ensuite, développer des services autour de cette infrastructure, avec un enjeu de qualité des données pour que nos médecins et chercheurs et nos partenaires puissent travailler dessus. Troisièmement, accompagner nos chercheurs sur ces projets, en les guidant sur le process interne. Enfin, partager ces données et notre savoir-faire avec la communauté scientifique. L’Institut Curie est à l’origine de la création d’un certain nombre de standards comme CONSORE au niveau des centres Unicancer, le langage OSIRIS pour l’interopérabilité des données, Unibase lancé par Unicancer pour faire le lien entre CONSORE et le Health Data Hub… Nous travaillons aussi sur l’harmonisation des données au format FHIR.

Malgré votre expertise, vous n’avez pas créé beaucoup de sociétés spécialisées dans les données. Pourquoi ?

Certes mais la création de société n’est pas la seule voie de transfert ! Nous avons été le premier institut de recherche à nouer un partenariat avec Owkin, nous sommes les premiers en Europe à avoir travaillé avec Intel sur des enjeux de calcul à haute performance pour de l’analyse de génome, nous sommes les premiers à avoir établi un partenariat avec Google sur des enjeux d’IA en santé… Mais avec le RGPD et le niveau d’exigence sur la protection des données personnelles qu’il impose et notre ambition de travailler sur des données pseudonymisées, c’est-à-dire anonymes pour celui qui les utilise mais qui restent identifiantes afin d’être en mesure de recueillir les informations permettant de mieux soigner nos malades, nous sommes à la croisée des chemins. Aujourd’hui, nous avons mis en pause nos différents projets “données” de manière à pouvoir d’abord se mettre en conformité avec le cadre réglementaire. Notre objectif en 2022 est de se déclarer conforme au référentiel Entrepôt de Données de Santé de la Cnil. Nous reprendrons la création de sociétés ou de partenariat sur ce sujet dans un second temps.

Intégrez-vous dans vos bases des données de vie réelle ?

Les données de vie réelle sont un enjeu majeur pour nous, mais cela suppose d’avoir un dossier patient informatisé qui fonctionne bien et d’être capable de traiter ces questions au niveau réglementaire. D’où notre ambition de mise en conformité en 2022. C’est ce qui nous permettra de sortir de la réalisation de projets ponctuels pour industrialiser le recours aux données de vie réelle.

En matière de lutte contre le cancer et de recherche, quelles sont les innovations les plus prometteuses ?

Le sujet est vaste ! L’important est de ne pas perdre de vue l’ensemble des questions que pose le cancer. Nous ne devons jamais oublier que la prévention des cancers est possible et tout faire pour qu’ils n’arrivent pas, ou les identifier le plus précocement possible pour mieux les traiter. Quand un cancer est là, il faut aussi être vigilant à ne pas traiter inutilement. Les innovations qui permettent d’identifier des biomarqueurs en amont et d’adapter les traitements sont à ce titre centrales. Enfin, la personnalisation des traitements est un axe prometteur et les innovations nombreuses (lire encadré).

Les experts soulignent que la donnée suppose une infrastructure commune. Où en est-on aujourd’hui ?

La question d’avoir des infrastructures communes ou distribuées est un sujet en soi. Ce qui est certain, c’est que la donnée en santé va changer la recherche et la pratique médicale. Pour autant, ce changement ne pourra pas se réaliser sans prendre en compte la réalité du terrain. Aujourd’hui, la “vraie vie” des hôpitaux, c’est gestion de crise sur gestion de crise ! C’est comme si on parlait de deux mondes différents : d’un côté le monde rêvé de l’innovation en santé et de l’autre, la réalité de la prise en charge des malades, avec des hôpitaux qui ont déjà des difficultés pour assurer leur activité quotidienne. Avec les données, on se projette sur des sujets qui demandent des investissements et des compétences nouvelles pour un hôpital. Or, nous n’avons pas de financements pour cela. Aujourd’hui, les hôpitaux sont en recherche perpétuelle de financements. Certes, il existe de nombreux d’appels d’offres, mais cela n’est pas pérenne. L’Institut Curie ne pourrait pas réaliser tout ce qu’il fait sans ses donateurs, qui financent une grande partie de notre stratégie autour de la donnée et la transformation numérique. Ce sont souvent les contrats avec des industriels qui nous permettent de mieux avancer car ils sont mieux dotés. Donc oui, nous comprenons l’importance de travailler ensemble, d’avoir une donnée plus globale et de la rendre interopérable. Mais cela doit être fait dans le respect de tous : celui qui a apporté des financements doit avoir un juste retour sur investissement s’il y a des revenus qui sont générés par la suite. Ce n’est pas un sujet simple !

3 grands axes d’innovation à suivre

Immunothérapie : “Les vaccins anti-cancer commencent à arriver en test. Ce seront sûrement les prochains débouchés des vaccins ARN. Les thérapies CAR-T Cells aussi, qui fonctionnent déjà bien sur les cancers dits liquides (leucémie, lymphome), arrivent sur les cancers solides, avec des résultats impressionnants. Cela va être une vraie révolution.”

Chimiothérapie : “Jusqu’à présent, on utilisait des molécules chimiques un peu à l’aveugle, en tâtonnant. Aujourd’hui, on entre dans une ère où chimie et biologie dialoguent davantage. Cela permet d’avoir une analyse beaucoup plus fine des molécules développées afin qu’elles ciblent des processus biologiques plus précis, avec moins de toxicité et probablement moins de résistance à la fin.”

Radiothérapie : “Aujourd’hui, on arrive à de la radiothérapie ciblée. Soit avec de très hautes doses mais pendant un temps très court (flash radiothérapie), soit avec des techniques de mini rayons (voire des nano rayons !) permettant de maximiser les doses dans les tissus tumoraux sans endommager les tissus sains.”

AMAURY MARTIN

Depuis septembre 2021 : Directeur adjoint de l’Institut Curie, où il encadre la Direction de la valorisation et des partenariats industriels et la Direction des données. Il est également chargé du pilotage de la réflexion sur le programme médico-scientifique de l’institut.

Janvier 2016 – Août 2021 : Directeur de la valorisation et des partenariats industriels.

Depuis janvier 2016 : Directeur du Carnot Curie Cancer.

Depuis mai 2021 : Membre du conseil d’administration de Medicen Paris.

Décembre 2012 – Juin 2016 : Secrétaire général de CLARA – Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes

Sandrine Cochard
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