Accueil > Industrie > Accès au marché > Les premiers enseignements du programme de prévention Vitality de Generali Les premiers enseignements du programme de prévention Vitality de Generali Il y a tout juste un an, l’assureur Generali France lançait, sur le marché des assurances collectives, le programme de prévention Vitality à travers une application et un site Internet. Il vise à améliorer le bien-être des salariés en les motivant à agir sur leur santé par un système de récompenses. Un programme qui peine à trouver des utilisateurs. Par . Publié le 12 décembre 2017 à 16h56 - Mis à jour le 12 décembre 2017 à 16h56 Ressources Le programme digital de prévention et de coaching Vitality cherche à encourager les assurés volontaires à améliorer leur santé et leur bien-être en respectant des objectifs individualisés comme une perte de poids, davantage d’activité physique ou des visites médicales préventives, en échange de “récompenses” chez des partenaires. Avec ce produit proposé gratuitement depuis janvier 2017 pour les contrats de complémentaire santé et de prévoyance d’entreprises – sauf pour les très grandes entreprises auxquelles s’appliquent des frais d’accompagnement, l’objectif de Generali France est de sortir de la logique du « paiement à l’aveugle ». « Nous avons une légitimité en tant qu’assurance complémentaire à faire autre chose que seulement rembourser des soins, soutient Yanick Philippon, directeur des assurances collectives de Generali France et membre du Comité exécutif. La prévention et l’accompagnement que nous pouvons offrir dans le domaine de la santé peut renforcer le bien fondé de notre intervention dans ce secteur. » Ce produit est aussi un moyen pour l’assureur de fidéliser les salariés et de répondre à la demande des entreprises qui cherchent des solutions pour améliorer le bien-être de leurs salariés. Avec Vitality, Generali France – dont le chiffre d’affaires en prévoyance et santé est de 2,2 milliards d’euros – cherche enfin à se différencier de ses principaux concurrents car « nous nous sommes aperçus que les offres de prévention sont peu utilisées, informe Yanick Philippon. Tout le monde souhaite améliorer sa santé mais les clients ont tendance à ne pas suivre les programmes de prévention dans la durée. Nous avons donc misé sur un système de récompenses pour motiver les salariés. » Convaincre les entreprises et les salariés Au lancement de l’offre, difficile pour l’assureur de déterminer des indicateurs de performance et des objectifs de retour sur investissement précis car « les références auxquelles nous avons accès sont les marchés étrangers », explique Yanick Philippon. Pour développer l’offre, Generali SPA a conclu un partenariat financier en 2014 avec la société d’assurance sud-africaine Discovery, qui a mis au point Vitality il y a une vingtaine d’années. L’offre est proposée en Afrique du Sud, au Royaume-Uni, aux Etats-Unis, en Australie et en Asie. En parallèle du programme, Generali SPA et Discovery ont créé une société de services, Generali Vitality GmbH, qui gère la solution pour la France et les autres pays européens où l’offre est déployée. L’assureur s’est fixé un objectif qui lui est propre, à savoir obtenir un taux de 20 % de salariés qui entrent et qui restent dans le dispositif. Aujourd’hui, 1 300 entreprises ont adhéré ce qui représente 30 000 salariés potentiels. Mais seulement 2 000 d’entre eux ont choisi de suivre le programme. Pour parvenir à cette étape, l’assureur commence par contacter les partenaires distributeurs – les courtiers – afin qu’ils proposent la solution à leurs clients, les entreprises. Une fois l’entreprise convaincue, cette dernière doit négocier avec l’instance représentative du personnel. « Lorsque l’accord est obtenu, il faut convaincre les salariés d’entrer dans le dispositif », indique Yanick Philippon. Et d’ajouter : « Cela prend beaucoup de temps pour déployer la solution, plus que nous le pensions. Une grande part de l’adhésion des salariés repose sur l’implication de l’employeur, c’est fondamental si nous souhaitons que le programme ait un effet dans l’entreprise. » Pour faire connaître ce produit et répondre aux accusations d’accès aux données de santé, Generali France a principalement communiqué dans les médias avec un budget de plusieurs centaines de milliers d’euros. Protection des données personnelles assurée Pour des raisons de facilité d’accès pour les salariés, l’offre Vitality est entièrement digitale avec une application mobile dédiée et un espace client sur Internet. Comme le programme repose sur la récompense des efforts du salarié pour améliorer sa santé, « il faut connaître son état de santé au début du programme et les progrès qu’il effectue” précise Yanick Philippon. Le salarié doit donc répondre à un questionnaire en ligne sur sa santé afin de renseigner son poids, sa taille, ses habitudes alimentaires et sportives, son mode de vie, son stress ou encore sa consommation de tabac. Ces informations permettent de définir son ″âge Vitality″. Tout repose sur le volontariat, s’il ne souhaite pas répondre à certaines questions, il le peut. En France, 80 % des salariés concernés sont allés jusqu’au bout du questionnaire initial d’évaluation contre 50 % en Allemagne. Néanmoins, l’évaluation psychologique et le questionnaire médical remportent moins de succès. Les réponses au questionnaire permettent au programme de faire des recommandations aux salariés et de leur fixer des challenges, via l’application. C’est Generali Vitality GmbH qui collecte et héberge les données de santé. « Nous devons informer et convaincre les salariés que ni leur employeur, ni nous, l’assureur, n’avons accès à leurs données personnelles, assure Yanick Philippon. C’est la société dédiée qui récolte les données, qui analyse et mesure les progrès réalisés pour ensuite permettre la mise en œuvre du système de récompense. » La transmission des données se fait sur la durée pour comparer les résultats avant et après les efforts. Les salariés doivent donc communiquer au maximum leurs résultats médicaux. S’ils ont recours à un objet connecté, ils peuvent demander le transfert des données vers le programme Vitality. En revanche, si un affilié quitte le programme, ses données sont conservées pendant trois mois avant d’être définitivement agrégées et anonymisées. Des récompenses par paliers Ce sont des partenaires du programme qui offrent les récompenses aux salariés. Dans un premier temps, les récompenses sont motivationnelles afin d’inciter les salariés à adhérer à Vitality avec par exemple Auchan qui offre des réductions de 10 à 15 % sur les fruits, les légumes et le poisson frais. L’entreprise Garmin, fournisseur de produits de navigation, offre jusqu’à 40 % de réduction sur ses objets connectés et Weight Watchers propose des réductions sur ses programmes alimentaires. Tabac info services intervient également dans ce champ motivationnel. Ensuite, à chaque effort accompli, les salariés cumulent des points leur permettant d’accéder à des statuts – bronze, argent, or et platine – accessibles par palier de 15 000 points. A ces statuts sont rattachés des récompenses chez des partenaires de loisir comme Club Med, Air Transat et Look voyage, qui proposent des réductions plafonnées sur les voyages. L’agrégateur Wedoogift permet aux salariés de dépenser les points gagnés sous forme de bons d’achats chez Fnac, Sephora et Décathlon. Ces partenariats, contractualisés par Generali Vitality GmbH, ont pour avantage de permettre aux partenaires d’avoir des clients supplémentaires. Ils n’ont pas de frais d’adhésion, en revanche, ils peuvent avoir des coûts liés au développement des récompenses à mettre en place. En Allemagne, où le déploiement de Vitality a débuté mi-2016, un même système de récompense a été mis en place, auquel s’ajoute des réductions sur les cotisations, ce qui n’est pas possible en France en assurance collective. Depuis le 1er octobre, c’est en Autriche que le programme se déploie. Les chiffres clés du programmE Nombre d’entreprises ayant souscrit: 1300 Nombre de salariés entrés dans le programme : 2000 Nombre de partenaires du programme : 9 Application mobileAssurancePrévention Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind