Janssen s’appuie sur la réalité virtuelle pour ses clients

“Notre industrie évolue dans un contexte ultra réglementé. Cette transparence extrêmement présente ne change pas beaucoup l’image de notre industrie pharmaceutique”, constate Valérie Perruchot Garcia, directrice communication, affaires publiques et responsabilité sociétale d’entreprise de Janssen en France. Elle cite pour preuve les résultats de l’observatoire sociétal du médicament (Leem – Ipsos) présenté fin 2018. Dans cette étude, seules 16 % des personnes interrogées jugent l’industrie pharmaceutique transparente. “Nous avons voulu ouvrir les portes de nos activités”, explique la directrice de la communication. Plusieurs publics sont visés. D’abord les clients de Janssen, notamment les pharmaciens hospitaliers et de ville. “Les professionnels de santé ont un besoin important de pouvoir éduquer leurs interlocuteurs. De nombreuses demandes émanent des hôpitaux”, indique Céline Chevrier, directrice du centre d’excellence data et digital depuis janvier 2019 et à l’initiation du projet début 2018. Ainsi, les équipes marketing de Janssen pourront proposer le visionnage de Janssen Window lors de rendez-vous mais aussi de congrès. Elle cite également des “demandes des facultés pour éduquer les étudiants”. Enfin, le programme sera aussi proposé aux collaborateurs. Jérôme Guillemont, directeur R&D sur le site de Val-de-Reuil et sollicité pour la réalisation du film de présentation de la recherche, renchérit : “au sein du laboratoire, nous avons une vision sur la recherche mais, pour ce qui est des process industriels jusqu’au packaging, c’est complètement inconnu. Ce genre de film donne une idée de toute l’expertise qu’on doit avoir dans une entreprise pharmaceutique”.

Des évolutions prévues

Pour réaliser ce projet, Janssen a fait appel à l’agence Plan Net. “Nous avons démarré le projet en mars 2018. Puis nous avons sélectionné l’agence qui a effectué les premiers repérages en juillet”, détaille Céline Chevrier qui indique qu’environ dix personnes ont été mobilisées au sein du laboratoire. “Au départ, il n’y avait pas une demande pour une technologie en particulier. Très tôt dans le projet, nous avons opté pour la réalité virtuelle et les premiers repérages ont permis de se faire une idée du rendu possible. À partir de septembre, nous nous sommes concentrés sur l’écriture des scénarios, des découpages, des niveaux de profondeur dans la narration. Sans oublier les aspects réglementaires de ce que nous pouvions montrer ou pas”, témoigne François Houste, directeur conseil chez Plan Net. Le tournage s’est ensuite déroulé en novembre 2018. Au final, Janssen Window est découpé en quatre vidéos en réalité virtuelle consacrées à l’histoire du laboratoire, la recherche de nouvelles molécules thérapeutiques, la production des médicaments et la logistique. Chacune dure quelques minutes et est accessible également sur Youtube. Dans l’application de réalité virtuelle, elles sont disponibles à partir d’un écran d’accueil permettant l’évolution de l’offre.

Un budget de 300 000 euros

Au total, le budget consacré au projet avec l’achat de casques Oculus s’est élevé à 300 000 euros, indique Céline Chevrier. Avant d’ajouter : “c’est un budget important mais qu’il faut rapporter au fait de déplacer 20 à 30 personnes sur les sites plusieurs fois par an”. Les vidéos ont été réalisées sur les sites de Beerse et Louvière en Belgique et de Val-de-Reuil en Normandie. Le projet Janssen Window pourrait essaimer au sein du groupe. “La France est pilote mais nous avons tout fait pour que d’autres pays puissent en bénéficier. Il y a déjà des réflexions au niveau européen”, précise Valérie Perruchot Garcia. “Les scènes avec Yann (le narrateur, ndlr) ont été tournées sur fond vert, ce qui permet d’ajouter de nouvelles personnes”, souligne Pierre-Emmanuel Muller, directeur général de Plan Net en France. Et l’équipe française travaille déjà pour compléter sa plateforme. “Nous sommes en cours de réflexion pour une V2 qui concernera le parcours du médicament, de la sortie de nos entrepôts aux patients en passant par les grossistes et les pharmacies”, souligne Céline Chevrier.