Aux États-Unis, les start-up de la santé digitale bénéficient d’une conjoncture extrêmement favorable

“Il n’y a jamais eu de meilleur moment pour lever des fonds en santé digitale qu’au troisième trimestre 2018”, annonce un rapport réalisé par le fonds d’investissement spécialisé Rock Health sur les tours de table du secteur aux États-Unis. Sur le seul troisième trimestre, 3,3 milliards de dollars ont en effet été levés par les start-up de la santé digitale, ce qui porte à 6,8 milliards de dollars le montant total en 2018. Cela dépasse déjà de plus d’un milliard de dollars le total atteint sur toute l’année 2017. Ce ne sont pas tant le nombre d’opérations ni la maturité des start-up qui sont en cause (290 en 2018 contre 357 en 2017), mais les montants levés : en moyenne, ils s’élèvent à 23,6 millions de dollars par opération en 2018, contre 16,4 millions en 2017. “Le montant moyen d’une levée en série A en 2018 équivaut au montant moyen levé en Série B en 2011, et celui d’une série B à une série C en 2011”, note Rock Health.

La concentration du secteur débute

Et, les sociétés proposant des services de santé à la demande ont attiré le plus d’investissements : American Well, solution de télé santé, a levé 291 millions de dollars, Doctor On Demand a levé 74 millions de dollars pour sa solution de chat vidéo avec un médecin, Honor, plateforme de soins à domicile pour les seniors, a bouclé un tour à 50 millions de dollars… “Les six plus grosses levées de fonds proposent des solutions pour gérer ses soins et sa santé depuis son domicile”, note RockHealth. En termes d’investisseurs, les fonds indépendants en représentent encore la plus grosse part (63 %), tandis que les fonds corporate ont participé à 15 % des transactions. 

D’autres signes démontrent le très fort dynamisme de marché : le temps moyen entre deux levées a significativement baissé en quelques années. Une société ayant bouclé un tour d’amorçage en 2013 devait attendre en moyenne 21 mois avant de lever en série A, contre 15,5 mois en moyenne pour une société ayant réalisé son amorçage en 2016. Le secteur est également en pleine concentration : 82 acquisitions dans la santé digitale ont été répertoriées en 2018 et 120 en 2017. Or seules 10 % de ces opérations ont été réalisées par des acteurs hors santé digitale (assureur, fournisseur de soins, groupes pharmaceutiques…). Cette forte dynamique de marché peut s’expliquer en partie par une politique de santé encourageante pour le digital : 31 autorisations de mise sur le marché ont été délivrées par la FDA dans la santé digitale en 2018.