L’hôpital Foch déploie le logiciel de géolocalisation et de guidage intérieur de Sweepin

“Dans les hôpitaux, nous avons beau afficher toute la signalétique de la terre, les patients se perdent quand même”, s’étonne Valérie Moulins, directrice de la communication et de la direction de l’expérience patient à l’hôpital Foch. L’établissement de la région parisienne accueille 290 000 consultations par an, note la directrice. La responsable confie avoir été convaincue du potentiel de la géolocalisation en mars 2018 : “Je visitais la clinique de Cleveland, aux États-Unis, et je remarquais alors qu’ils avaient enlevé tous les panneaux signalétiques au profit de la géolocalisation”. Selon Valérie Moulins, qui pilote l’initiative à l’hôpital Foch : “Offrir un service de guidage et de géolocalisation fait partie du projet, plus large, de la direction de l’expérience patient, créée en octobre 2018 et dont je suis la directrice”. Plusieurs missions sont portées par ce département, dont la refonte de la procédure d’accueil, l’amélioration de l’expérience des visiteurs et l’optimisation du parcours patient en fournissant des objets connectés. 

Pour instaurer le guidage numérique dans les couloirs de l’hôpital, il a fallu faire appel à un partenaire. Le choix s’est porté sur la start-up Sweepin, déclare Valérie Moulins : “La solution est en expérimentation depuis trois semaines et nous la déploierons début décembre, au sein de l’application mobile de l’hôpital Foch. C’est la solution la plus simple. D’autres entreprises nous avaient proposé d’installer des antennes ou des bornes partout : c’est trop coûteux”. Johan Jégard, président de Sweepin, souligne que l’hôpital Foch est “le premier client hospitalier” de l’entreprise : “Nous commercialisons notre produit depuis six mois, après quatre ans de R&D”. Créée en 2015, Sweepin emploie 12 personnes. Le logiciel se greffe sur le parcours patient : “Il est interfacé avec la plateforme de prise de rendez-vous de Doctolib, également intégrée à l’application de l’hôpital, précise Valérie Moulins. Nous avons équipé l’hôpital de bornes qui “réveillent” automatiquement le téléphone de l’utilisateur une fois que celui-ci est à proximité de l’hôpital”. 

Un guidage dépendant d’IA et de plans 3D

“Notre système de guidage, pour lequel nous avons un brevet, fonctionne sans réseau, détaille Johan Jégard. Il se base sur l’intelligence artificielle pour retrouver la géolocalisation de l’utilisateur, grâce aux capteurs nativement embarqués sur son téléphone, et le guider jusqu’à son lieu de rendez-vous. Pour pouvoir développer l’IA, nous nous rendons dans l’établissement et nous prenons des mesures pour construire une empreinte liée au plan, et ces données de mesure alimentent l’algorithme”. “Les mesures faites dans les couloirs représentent le gros du projet”, affirme Valérie Moulins. “Il nous a fallu plusieurs mois pour mettre en place le proof of concept à l’hôpital Foch, appuie Johan Jégard, nous avons ensuite réalisé la démonstration et l’hôpital a commandé la solution pour l’ensemble de l’établissement”. La solution est aujourd’hui en expérimentation “sur nos téléphones”, nous informe Valérie Moulin. Elle ajoute : “Tous les directeurs la testent, en plus de patients dans notre living lab”.  

Quant aux tarifs, Johan Jégard ne souhaite pas les communiquer publiquement. Dans le cas de l’hôpital : “Cela ne nous a rien coûté, confie Valérie Moulins, car nous avons prêté l’hôpital comme terrain d’expérimentation. À l’exception des bornes, dont je ne saurais vous dire le nombre, dont chacune coûte 50 €. Les clients de Sweepin viennent à l’hôpital Foch et nous leur montrons le fonctionnement de la solution et la complexité de l’hôpital Foch, sa structure étant difficile à dessiner. Deux clients sont venus pour l’instant”. “Nous avons signé pour le déploiement de notre solution dans trois autres hôpitaux et sommes en discussion avec d’autres”, se félicite Johan Jégard. 

Davantage de modules en vue

Concernant les projets à venir : “Nous souhaitons étendre le périmètre de la géolocalisation hors des murs de l’hôpital, espère Valérie Moulins. Ce serait facile de réaliser cela avec les appareils Android, pour qu’ils soient repérés sur cinq kilomètres, mais c’est plus compliqué à faire avec iOS. Nous déployons d’abord la première version et, en fonction de comment ce sera perçu, nous envisagerons cette mise à jour”. Sweepin est de son côté en train de développer une brique de paiement, a souligné le dirigeant dans le cadre du concours de pitch Galien de la e-santé pour lequel la start-up fait partie des huit finalistes. 

“En même temps que nous déploierons le logiciel de Sweepin début décembre, continue Valérie Moulins, nous inclurons de plus dans l’application deux nouvelles fonctionnalités : la possibilité pour le patient de commander en ligne le repas et la télévision jusqu’à sa chambre. Ajouter ces options permettra d’augmenter l’intérêt de notre application et le nombre de téléchargements. Ce dernier était récemment autour de 5 000. Nous préparons aussi une campagne de communication interne pour nos patients et sur les réseaux sociaux, avec l’agence de communication L2R, afin d’inciter les patients à télécharger l’application”.