Accueil > Parcours de soins > Auvergne-Rhône-Alpes : comment se déploie le portail patient régional ? Auvergne-Rhône-Alpes : comment se déploie le portail patient régional ? Initié en 2011 et actuellement utilisé dans une dizaine d’établissements, le portail patient régional ViaPatient (anciennement myHOP) est en pleine expansion au-delà des frontières de la région Auvergne-Rhône-Alpes. mind Health revient sur le déploiement de cet outil et révèle ses dernières évolutions. Par La rédaction. Publié le 24 juin 2019 à 16h31 - Mis à jour le 20 août 2021 à 12h44 Ressources Le portail patient régional ViaPatient, un projet porté par l’ARS d’Auvergne-Rhône-Alpes, met en commun les parcours et résultats des patients sur une même plateforme partagée entre les différents établissements régionaux l’ayant déployé. Cet outil pourra potentiellement se déployer auprès des 223 centres de santé et 130 000 professionnels de santé actifs dans cette région. Édité par les Hospices Civils de Lyon (HCL) en 2011 et initié sous le nom de myHOP, il a été rebaptisé ViaPatient en mai 2019 “C’est le prolongement de notre dossier patient informatisé Easily, mais nous proposons aussi une version simplifiée aux établissements ne disposant pas d’Easily”, nous informe Jean-Christophe Bernadac, directeur des systèmes d’information (DSI) aux HCL. Un développement par la DSI des HCL Aux HCL, le développement du portail s’est fait sur fonds propres par l’équipe du DSI : “notre investissement est à la hauteur d’une dizaine de personnes impliquée dans l’équipe comprenant responsable, chefs de produits et développeurs. Ce sont le GCS SARA et le GIE HOPSIS qui s’occupent des formations en accompagnent les établissements dans la mise en service de leur portail ViaPatient”, selon Jean-Christophe Bernadac. Le déploiement de ViaPatient est piloté par le GCS SARA en région Auvergne-Rhône-Alpes (dont les HCL sont membres fondateurs), et par le GIE HOPSIS en dehors de la région AuRA (HOPSIS est la structure de diffusion des logiciels Easily et ViaPatient aux établissements adhérents au GIE). Hubert Riccardi, chef du projet au GCS Sara, décrit les fonctionnalités du portail : “il permet la prise de rendez-vous, le partage de documents, la e-admission en consultation ou hospitalisation – ce qui est disponible uniquement aux HCL et au CHR d’Orléans – le télésuivi post-hospitalier du patient qui remplit des formulaires paramétrables renseignant sur son état de santé”. D’après Hubert Riccardi, 150 000 patients en France disposent d’un compte sur ViaPatient : “à l’heure actuelle, le portail est présent dans 17 établissements et 36 autres se sont engagés à le déployer”. ViaPatient est une marque blanche : “le portail est commun entre les établissements qui l’ont adopté en Auvergne-Rhône-Alpes : en plus des HCL, il s’agit du CHU de Saint-Etienne, du CHU Grenoble Alpes et de l’hôpital Nord Ouest, précise Jean-Christophe Bernadac. C’est une offre SaaS. L’établissement décide de garder ou non le nom générique et de réhabiller le portail avec ses propres logo et charte graphique”. Le portail est ainsi désigné par des noms différents : myHCL, monGHTLoire, myCHUGA et myHNÔ. “Aux HCL, ils sont 130 000 patients à utiliser le portail ViaPatient, note Jean-Christophe Bernadac, et ceci depuis 2011 date de son lancement. Les outils de préadmission compris dans ViaPatient ont contribué à éviter 40 000 passages au bureau des entrées en 2018 aux HCL, affirme le DSI : “la cible que nous nous sommes fixés dans le cadre de notre projet « zéro passage au bureau des admissions » est d’atteindre 60 %”. ViaPatient est présent sur le portail Web www.sante-ra.fr du GCS SARA pour les patients et pour les professionnels qui en utilisent la version « pro ».” Les parcours de télésuivi : un outil en évolution permanente Le CHU de Grenoble Alpes fait partie des premiers ayant emboîté le pas aux HCL. Son portail myCHUGA est en service depuis avril 2017, détaille le DSI Bruno Lavaire : “au premier mai 2019, 8 770 patients avaient un compte myCHUGA, sachant que le CHU effectue un million de consultations par an. En avril 2019, 12 500 documents ont été mis à disposition des patients, dont 5 400 ont été lus, 530 comptes ont été créés, 11 200 connexions enregistrées sur la version web et 2 800 à partir du mobile. Nous sommes donc dans une dynamique qui progresse. Notre portail met à disposition du patient ses résultats de laboratoire dématérialisés et nous travaillons à intégrer le télésuivi pour une dizaine de parcours dont le suivi des patients greffés et de l’éducation thérapeutique des patients diabétiques. Le portail ne permet pas encore la prise de rendez-vous mais nous disposons des bornes d’accueil du MiPih et le but est d’interfacer myCHUGA avec ces bornes mais également de transmettre au patient ses comptes rendus d’imagerie, d’ici la fin de l’année”. Les agents au bureau des admissions ou encore les secrétaires médicales proposent au patient de créer son compte Via Patient. Il doit être présent physiquement notamment pour donner son consentement. Le déploiement de myCHUGA a duré de trois à quatre mois et s’est fait en parallèle du déploiement d’Easily qui est toujours en cours. La formation du personnel (une soixantaine de personnes dont la majorité sont des secrétaires médicales), elle, n’a duré qu’une heure et demi. Sans surprise, les HCL possèdent le bouquet de fonctionnalités le plus complet : une cinquantaine de parcours en télésuivi dont le diabète, l’urologie et la maternité, cite Jean-Christophe Bernadac. Et, “une vingtaine de parcours sont en phase d’expérimentation depuis deux mois pour le suivi de patients en post-chirurgie, nous suivons également des projets importants tels que Immucare pour le télésuivi des patients sous immunothérapies qui a commencé en 2018, myDomHCL qui a débuté en avril 2019 et qui suit les patients sous chimiothérapie et en ce moment nous démarrons Oncoral pour le suivi des patients sous chimiothérapie orale”, ajoute-t-il. Un identifiant et un mot de passe uniques pour une mutualisation des parcours “Mais la spécificité du portail en région est qu’il constitue une instance unique, relève Hubert Riccardi. Ainsi, d’ici la fin de l’année, un patient ayant ouvert un portail dans un établissement en Auvergne-Rhône-Alpes pourra accéder à des informations poussées par d’autres établissements et se connecter sur n’importe quelle application ViaPatient, basculant d’un portail à un autre s’il change d’établissement, sans avoir à saisir à nouveau un identifiant et un mot de passe”. Autre facteur facilitateur de cette mise en commun : les données sont hébergées dans un même environnement, aux HCL qui sont hébergeurs de données de santé agréés et disposent de deux datacenters, selon Jean-Christophe Bernadac. Pour les établissements ne disposant pas du DPI Easily, les HCL leur proposent une version « allégée » du logiciel dénommé ViaPatient Box qui présente les principales fonctions nécessaires à la gestion du portail patient au sein de l’établissement, comme par exemple la fonction télésuivi, déclare Jean-Christophe Bernadac : “Toutefois, nous voulons interfacer la prise de rendez-vous avec d’autres logiciels qu’Easily. Nous essayons d’obtenir un consensus avec d’autres éditeurs sur une norme qui nous permettrait d’interfacer notre portail avec différents logiciels : nous envisageons pour cela la norme HL7 FHIR, et travaillons à son implémentation pour la fin de l’année”. Une logique inscrite dans Ma Santé 2022 Hors région, ce sont notamment l’AP-HM, le CHU de Reims, le CHR d’Orléans, le CHU de Toulouse, le CH de Soissons, le CH de Douai et la fondation Opale qui se sont munis du portail patient. “Tous les six mois, nous animons un comité opérateur qui réunit des représentants des établissements de santé utilisateurs et nous les tenons au courant des évolutions du produit. De leur côté, ils nous aident à arbitrer les choix. Et depuis la publication du programme Hop’En, une série de GHT s’intéressent à sa mise en place”, confie Hubert Riccardi. Pour acquérir ViaPatient, explique le DSI, il faut adhérer au GCS SARA et signer une convention avec ce GCS pour les établissements et réseaux de soins de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ou adhérer et signer une convention avec le GIE HOPSIS pour les établissements en dehors de la région ARA. En pratique : “’établissement paie au GCS ou au GIE une redevance annuelle qui lui donne accès à la maintenance, que réalisent les HCL, et qui permet d’avoir accès aux corrections des bugs et aux mises à jours”, commente Jean-Christophe Bernadac. “ViaPatient Pro”, le portail des médecins libéraux Le portail ViaPatient Pro, destiné aux médecins libéraux, ne fonctionne qu’avec le DPI Easily : “une offre d’une cinquantaine de parcours de téléexpertise mise à disposition du médecin libéral qui peut ainsi demander l’avis d’un expert par rapport à un patient dans un cas complexe, explique Jean-Christophe Bernadac. Notre portail pro traite environ 200 demandes par mois. Il est accessible via le portail professionnel www.sante-ra.fr ou l’application monSISRA que le médecin installe sur son ordinateur et qui lui donne accès aux services offerts par le GCS SARA”. 9 000 utilisateurs sont connectés à MonSisra. 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