Accueil > Parcours de soins > Gestion de la data > Alexandre Templier (Quinten) : “Nous voulons nous renforcer sur nos deux marchés principaux de la santé/pharma et de la banque/assurance” Alexandre Templier (Quinten) : “Nous voulons nous renforcer sur nos deux marchés principaux de la santé/pharma et de la banque/assurance” La société française spécialisée dans la valorisation de la donnée et l’intelligence artificielle aborde une nouvelle phase de son développement. Renforcement de ses deux secteurs clés de la santé/pharma et de la banque/assurance, développement de logiciels métiers, partenariat… son président et cofondateur Alexandre Templier détaille sa stratégie, accompagné de Frédéric Couriol, conseiller principal associé, qui a mené le projet Pharm-IA avec le CH de Valenciennes. Par Aurélie Dureuil. Publié le 30 août 2019 à 12h34 - Mis à jour le 30 août 2019 à 12h34 Ressources Quelle est l’évolution de votre chiffre d’affaires ? Alexandre Templier : Historiquement, nous enregistrons une croissance de l’ordre de 30 à 40 % par an depuis notre création en 2008. Notre chiffre d’affaires que nous gardons confidentiel a doublé entre 2017 et 2018 (le dernier CA communiqué sur societe.com s’établit à 2,03 M€ en 2015, ndlr). Cette croissance va se ralentir car nous abordons une période d’investissements avec une restructuration de notre activité commerciale, notamment pour aller à l’export. Où voulez-vous vous positionner à l’export ? A.T. : Pour l’instant, nous travaillons aux États-Unis, en Suisse et en Allemagne. Nous allons structurer cette croissance en développant une présence en Asie et aux États-Unis, avec l’ouverture de bureaux en 2020. En 2018, vous aviez l’objectif d’une quinzaine de recrutements. Où en sont les effectifs de Quinten ? A.T. : Nous avons recruté 20 personnes ce qui porte les effectifs à 70 aujourd’hui. Il s’agit de deux types de profils : des data scientists, tant sur la partie technique que sur la partie management, et des développeurs, afin d’accompagner notre stratégie qui consiste à développer de plus en plus d’applicatifs métiers. Parmi ces recrutements, nous avons également embauché une data protection officer (DPO). Comment évolue la répartition de vos domaines d’activité ? A.T. : Nous voulons nous renforcer sur nos deux marchés principaux de la santé/pharma et de la banque/assurance. Ils représentent respectivement deux tiers et un peu moins d’un tiers de notre chiffre d’affaires. Le secteur de la banque/assurance a vocation à croître beaucoup plus pour parvenir à un équilibre. Dans ce domaine, nous sommes en très forte croissance en France et notre vocation est de tester les marchés à l’export sur l’assistance du conseiller bancaire par exemple. De plus, nous nous positionnons sur des secteurs à très fort potentiel, comme celui des médias. Nous travaillons sur la navigation, l’analyse des comportements des internautes et la production d’expérience en ligne pour les fidéliser sur un certain nombre de contenus. D’autres secteurs vont s’ouvrir prochainement, à l’occasion de l’entrée au capital d’un acteur industriel. Quels sont les axes de développement ? A.T. : Nous souhaitons développer des produits logiciels à destination de nos deux marchés principaux. Il s’agira soit de solutions sur-mesure soit de produits logiciels. Nous prévoyons également le déploiement à l’export. D’autre part, nous étions historiquement restés à l’écart du marché de la régie qui consiste à placer des collaborateurs chez nos clients et que nous voyions comme une tendance au nivellement par le bas des coûts. Aujourd’hui, nous sommes mûrs pour nous positionner en premium sur ce marché. Nous avons commencé avec des clients et cela fonctionne très bien. Enfin, nous avons constaté ces dernières années, la possibilité de ne plus être seulement fournisseurs mais partenaires du développement de services. Dans ce cadre, nous sommes amenés à mettre en place des partenariats avec des sociétés, ce qui implique la notion de risk et benefit sharing. Frédéric Couriol, conseiller principal associé de Quinten Quels partenariats avez-vous noués ? A.T. : Nous avons signé un accord avec une société qui fournit des services aux fabricants de dispositifs médicaux. Nous parlons actuellement de coentreprise. Cela devrait se concrétiser dans les mois qui viennent. Frédéric Couriol : Avec le réglement européen sur les dispositifs médicaux, le secteur tend vers les mêmes demandes que les laboratoires pharmaceutiques. Nous sommes en train de développer une offre pour augmenter l’efficacité du traitement des données et mettre en place des études en s’appuyant sur des données rétrospectives du domaine hospitalier. Vous allez également annoncer prochainement le développement d’un solution en partenariat avec un établissement hospitalier. Quelles étaient les problématiques du CH de Valenciennes ? A.T. : Nous avons débuté il y a un an les discussions avec le directeur général du CH de Valenciennes puis avec le directeur du pôle pharmacie. Une des responsabilités de la pharmacie hospitalière concerne le contrôle des prescriptions médicamenteuses. Il y avait une problématique de taux de contrôles qui, de plus, n’étaient pas réalisés de manière optimale. Le système ne mettait pas suffisamment en évidence les ordonnances risquées pour éviter les risques de iatrogénie, d’effets indésirables… L’objectif est d’améliorer l’identification des prescriptions à risque et la priorisation des contrôles de prescriptions. F.C. : Le CH de Valenciennes comptabilise environ 110 000 patients de passage aux urgences, 140 000 hospitalisations et 380 000 consultations par an. Cela génère plusieurs milliers de prescriptions par jour, qui sont plus ou moins à risque. Sachant de plus que les médicaments représentent entre 20 et 30 % du budget d’un hôpital. Vous avez alors lancé le projet Pharm-IA. En quoi consiste-t-il ? F.C. : Nous avons développé une plateforme d’analyse des prescriptions mais également de priorisation des ordonnances qui arrivent chaque jour. Et nous intégrons un enrichissement des règles d’analyse qui s’appuie sur l’ensemble des patients ayant visité le centre hospitalier. Il y avait un enjeu d’interopérabilité de notre système pour qu’il s’intègre sur les systèmes de prescription et de délivrance et au système d’information de la pharmacie hospitalière. Quelles sont les étapes ? F.C. : Le développement se fait en plusieurs étapes. Après les travaux avec le CH de Valenciennes, nous commencerons à faire tourner le système en octobre. Et nous proposerons la solution à d’autres établissements d’ici la fin de l’année. Nous développons en effet des partenariats avec différents centres hospitaliers pour contribuer à l’enrichissement des règles d’analyse. Nous nous concentrons sur trois domaines : la thrombose, le diabète et l’antibiothérapie. Le déploiement s’appuie aussi sur la recherche clinique pour démontrer l’efficacité de la solution. Avez-vous d’autres projets pour le secteur hospitalier ? A.T. : Ce projet nous a donné l’opportunité de créer un vrai produit à l’attention des hôpitaux. Sur la santé, nous travaillons également sur un projet RH. F.C. : Et nous réfléchissons au sujet de la gestion des urgences. Quels sont vos développements pour les laboratoires pharmaceutiques ? A.T. : Pour ces acteurs, les sujets importants restent les données de vie réelle et la R&D. Ce premier thème est très important pour les laboratoires pharmaceutiques pour comprendre en vie réelle le poids des maladies, l’efficacité des médicaments… En amont, il faut être capable de sécuriser une piste de recherche et limiter les incertitudes liées au développement d’une molécule. Il faut pouvoir rendre exploitable toutes ces données. Nous avons développé toute une gamme de services pour ces acteurs. Cette gamme est en cours de structuration et devrait être présentée d’ici la fin de l’année. Alexandre Templier Depuis 2008 : Co-fondateur et président de la société Quinten 2000 – 2013 : Maître de conférences associé à l’École nationale supérieure des Arts et Métiers Paris Tech 2000 – 2007 : Directeur général puis président de la société Surgiview 2004 – MBA de l’Institut d’administration des entreprises de Paris 1998 – 2007 : Directeur général de l’association internationale Argospine 1999 : Doctorat en biomécanique de l’École nationale supérieure des Arts et Métiers Paris Tech 1995 : Master II en biomécanique de l’École nationale supérieure des Arts et Métiers Paris Tech 1994 : Diplôme de l’École nationale d’ingénieurs de Metz Frédéric Couriol 2018 : Associate senior Advisor de Quinten 2016 : Directeur général d’Human Coach 2008 – 2015 : Fondateur et président d’Altera Group Aurélie Dureuil base de donnéesbig dataDonnées de santéEssais cliniquesHôpitalIntelligence ArtificielleLaboratoiresRechercheStratégie Besoin d’informations complémentaires ? 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