Un laboratoire public-privé de R&D en données de santé voit le jour à Rennes

Un laboratoire d’exploitation des données de santé, le Labcom LITIS, a été inauguré le 26 septembre à Rennes “dans l’objectif de traiter les questions de l’interopérabilité, de l’intégration, de l’analyse et de l’interprétation du big data en santé”. Il est le fruit d’un partenariat entre Enovacom, société spécialisée dans les solutions d’interopérabilité du système de santé et qui a intégré Orange en 2018, le Laboratoire du traitement du signal et de l’image (LTSI), qui est une unité de recherche de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), et le centre hospitalo-universitaire (CHU) de Rennes. Le programme est financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR) sur cinq ans à hauteur de 300 000 €, à la suite d’un appel d’offres, et vise “des réalisations industrielles ou très opérationnelles”, explique à mind Health Marc Cuggia, professeur des universités-praticien hospitalier (PU-PH) rattaché à la fois au LTSI et au CHU où il dirige l’unité fonctionnelle hospitalière “Fouille de données”, dépendant du centre d’investigation clinique (CIC). Comme l’intégration de sources de données auxquelles n’accèdent pas encore les entrepôts hospitaliers.

Trois cas d’usage en cardiologie, en réanimation pédiatrique et en oncologie/radiothérapie seront couverts. “Notre travail consistera, à chaque niveau, à industrialiser et standardiser un certain nombre de briques qui serviront à construire une plateforme de données massives”, précise Marc Cuggia. Il cite pour exemple la capture de données de signaux physiologiques en temps réel en réanimation pédiatrique, soit par le biais de dispositifs implantables, soit dans les unités de réanimation, qui seraient couplées avec des données de la plateforme eHOP, l’entrepôt de données du CHU de Rennes : “nous pourrions montrer l’intérêt de pouvoir suivre ces cohortes de patients quasi automatiquement pour déterminer quel impact tel biomarqueur a sur le long terme”. Le praticien hospitalier voit se dessiner un futur eHOP non plus orienté soins mais recherche, ainsi que la réalisation d’outils d’aide à la décision ou d’entraînement d’algorithmes qui seront implémentés dans les systèmes d’information de prise en charge des patients. “Nous désilotons les données et les cas d’usage sont appelés à évoluer, s’enrichir.”

L’objectif à terme du Labcom LITIS est de faire bénéficier de ses développements technologiques les plateformes eHOP : l’entrepôt de Rennes a été dupliqué dans sept autres établissements du Grand Ouest (les CHU de Brest, Angers, Tours, Poitiers et Nantes et deux centres de lutte contre le cancer, l’Institut de cancérologie de l’Ouest (ICO) et le centre Eugène Marquis à Rennes) avec l’aide d’Enovacom. “L’intégration de l’imagerie n’est par exemple pas encore réglée dans l’architecture eHOp et constituera un cas d’usage du Labcom.” L’équipe de travail est aujourd’hui constituée de la quinzaine de personnes qui officie au sein de l’unité de recherche en données massives du LTSI et y consacre une partie de son temps, tout en s’appuyant sur des briques ou des technologies développées par d’autres équipes de l’unité. Elle a démarré les travaux depuis 16 mois environ. Des recrutements sont en cours et des personnes ressources ont par ailleurs été affectées au projet au sein des équipes en recherche et développement d’Enovacom.