Accueil > Financement et politiques publiques > Financement de l'innovation > Pascal Bécache (Coalition innovation santé – crise sanitaire) : “Deux millions d’euros ont déjà été mobilisés” Pascal Bécache (Coalition innovation santé – crise sanitaire) : “Deux millions d’euros ont déjà été mobilisés” Créée à l’initiative de France Biotech, France Digitale et MedTech in France ainsi que celle du laboratoire AstraZeneca, et opérée par Digital Pharma Lab, la Coalition innovation santé - crise sanitaire affiche l’objectif de contribuer à désengorger le système de soins et permettre aux patients atteints de maladies chroniques de continuer à être pris en charge durant la pandémie. Elle regroupe des acteurs publics et privés du secteur de la santé en France. Pascal Bécache, cofondateur et dirigeant du Digital Pharma Lab, revient sur son fonctionnement. Par Aurélie Dureuil. Publié le 30 mars 2020 à 10h58 - Mis à jour le 30 mars 2020 à 10h58 Ressources Pouvez-vous rappeler la genèse de la Coalition innovation santé – crise sanitaire ? Au début du confinement, un certain nombre d’acteurs ont commencé à se réunir. France Biotech, France Digitale et MedTech in France ont réfléchi à comment conserver à domicile les patients atteints de maladie chronique. Il s’agit de leur éviter de se déplacer à l’hôpital où il y a un danger d’être contaminé, de participer au désengorgement des hôpitaux et enfin d’assurer à ces patients un niveau de qualité de soins plus important. Ils ont été rejoints par AstraZeneca France qui connaît bien le domaine respiratoire. L’objectif était de lancer un appel à projets afin de pouvoir déployer les solutions le plus rapidement possible. Ils ont confié l’opération à Digital Pharma Lab car notre activité consiste à accélérer des projets dans le domaine pharma et tech (l’accélérateur a lancé la première saison de son programme en décembre 2019 avec le soutien de Bpifrance et des partenaires industriels et sa 2e promotion le 30 mars 2020, ndlr). Lors de l’annonce de sa création le 25 mars, un certain nombre d’acteurs (industriels, institutionnels, établissements de santé) avaient déjà rejoint la coalition et vous avez lancé un appel à vous rallier. Qu’en est-il ? L’appel à coalition vise à ce qu’un maximum d’acteurs publics et privés nous rejoignent afin d’aider les projets qui seront sélectionnés. Il y a déjà des industriels de la santé, des acteurs publics, des établissements de soins privés et des associations de patients. Il est intéressant que nous ayons également des bénéficiaires pour qu’ils nous fassent remonter les besoins de terrain. Plus de 40 acteurs ont déjà intégré la coalition (ceux qui seraient intéressés pour rejoindre la coalition peuvent adresser un e-mail à contact@coalitioncovid.org, ndlr). L’appel à projets pour les solutions permettant d’assurer la continuité des soins pour les patients à risque, atteints de maladies chroniques, est ouvert jusqu’au 24 avril. Quel en est l’objectif ? Nous recherchons des projets concrets, robustes et immédiatement déployables. Nous voulons soulager le système de santé maintenant, pas dans deux ans. Dès son ouverture la semaine du 16 mars, nous en avons eu une centaine et depuis l’ouverture du site le 25, nous constatons un véritable engouement. Au total, nous comptons déjà 183 projets le 30 mars. Et une centaine de besoins ont été recensés du côté de l’AP-HP. Par exemple, pour éviter que les patients affaiblis n’aillent faire la queue à l’hôpital ou en pharmacie pour obtenir leur traitement, une idée est de mettre en place des créneaux avec des horaires spécifiques. Comment va s’effectuer la sélection ? Elle va se faire au fil de l’eau. Le premier comité de sélection se réunit le 30 mars après-midi. Il est composé de médecins de l’AP-HP et Vivalto, de scientifiques, d’entrepreneurs dans la santé, de médecins des laboratoires, des fondateurs et membres et, quand ce sera utile, nous espérons avoir des membres d’associations de patients. Pour cette première réunion, nous examinerons les projets arrivés jusqu’à lundi matin. Puis, nous espérons organiser des comités de sélection tous les deux à trois jours en fonction du nombre de projets reçus. Au moment du dépôt du projet, nous essayons de demander quels sont les domaines sur lesquels ils travaillent : par aire thérapeutique, par type de technologie, à qui cela s’adresse (médecins, pharmaciens d’officine, pharmaciens hospitaliers…). Et nous allons solliciter les bénéficiaires pour savoir si la solution proposée peut avoir véritablement un impact, si elle est réellement intéressante. Comment interviennent les membres de la coalition ? Il y a un élan formidable. Tout le monde nous propose des moyens humains : des chefs de projets, des datascientists, des pharmaciens… D’un point de vue financier, les laboratoires en particulier sont prêts à mettre de l’argent pour financer tout ou partie des projets. 2 M€ ont déjà été mobilisés. Une somme qui peut être amenée à augmenter. Nous sommes en train de faire le tour des investisseurs privés. Et Bpifrance et EIT Health nous ont assuré de leur soutien avec tous leurs outils de la e-santé : en fléchant mieux les dispositifs, en activant les dispositifs traditionnels et en assurant une plus grande fluidité. Quelles seront les typologies de porteurs de projets ? Nous voulons des projets robustes, concrets et déployables. Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir des choses qui ne tiennent pas la charge. Les porteurs de projets seront donc plutôt des entreprises. Mais nous regardons tout : start-up, PME, ETI… Nous allons essayer d’aller très vite et nous assurer que ça a un impact et que ce soit pérenne. Dans le cadre de l’urgence sanitaire, comment s’assurer de la sécurité des données, de l’interopérabilité… ? Nous essayons d’être le plus vigilants possible sur la conformité réglementaire. Tous les projets devront respecter le RGPD. C’est un point de vigilance. Et dans le même temps, il faut être efficace. Nous ferons des choix en toute transparence avec les bénéficiaires utilisateurs. C’est pourquoi nous voulons les associer : pour ne pas leur proposer des solutions qui seraient plus nocives à terme. Quelle sera la pérennité de ces solutions ? Si nous arrivons à mettre en place des solutions pour désengorger les hôpitaux, l’idée est qu’elles se pérennisent après la crise sanitaire. Une fois que le pli sera pris, il faut que cela devienne partie intégrante de nos habitudes. Ce sera le cas si les projets sélectionnés apportent vraiment l’impact attendu. D’où l’importance du soutien de Bpifrance pour industrialiser ces solutions. Cela apportera une valeur à plus long terme d’amélioration de l’organisation des soins pour tout le monde et ouvrira un débouché industriel plus large pour les sociétés. Les partenaires au 30 mars 2020 Industriels : AstraZeneca, Novartis, Sanofi, Servier, Ipsen, UCB, Urgo, La Cooper, Amgen, Takeda, Chugai, Roche, Medtronic, Grünenthal Organisations professionnelles : France Biotech, France Digitale, MedTech in France, Leem, G5 Santé, Afssi (Association française des sociétés de services et d’innovation), Sidiv (Syndicat de l’industrie et du diagnostic in vitro), Snitem, Pacte PME Établissements de santé : AP-HP, Vivalto Santé Institutionnels : Bpifrance, EIT Health, Atlanpôle Biothérapies, Biovalley France, Clubster NSL, Eurobiomed, LyonBiopôle, Medicen Paris Région Pascal Bécache Depuis octobre 2019 : Cofondateur et DG de Digital Pharma Lab Depuis 2017 : Cofondateur et partenaire de D2A 2010 : Divers postes de dirigeant chez IMS Health (maintenant IQVIA) 2005 : Directeur commercial secteurs énergie-utilités-télécoms et média chez IBM France 1984 : Diplômé de l’École supérieure d’électricité Aurélie Dureuil COVID-19HôpitalLaboratoiresOrganisations professionnellespôle de compétitivitéPublic/Privéstart-up Besoin d’informations complémentaires ? 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