Accueil > Financement et politiques publiques > Services aux particuliers > La téléconsultation a-t-elle atteint un plateau autour de 6 % ? La téléconsultation a-t-elle atteint un plateau autour de 6 % ? L’utilisation de la téléconsultation poursuit sa décrue pour représenter autour de 6 % des consultations en médecine générale, révèle le nouveau baromètre exclusif du GERS Data pour mind Health. Une tendance qui se confirme également dans la médecine de spécialité. Par Aurélie Dureuil. Publié le 13 juillet 2020 à 12h20 - Mis à jour le 13 juillet 2020 à 12h20 Ressources Alors que la France est sortie de l’état d’urgence sanitaire le 10 juillet 2020, le boom des usages de la téléconsultation semble retomber. La part de ces téléconsultations dans les consultations en médecine générale oscille entre 5 et 7 % depuis le début du mois de juin 2020. “Nous arrivons sur un plateau autour de 5 à 6 %. Un taux atteint quasiment au lendemain du confinement”, observe David Syr, directeur général adjoint de GERS Data (filiale de Cegedim), dans le cadre du baromètre exclusif pour mind Health sur l’usage de la téléconsultation dans l’Hexagone, réalisé à partir de la base de données en vraie vie THIN. Si la téléconsultation semble bien loin des 27 % atteints début avril 2020, la pratique s’établit néanmoins à un taux nettement supérieur à ce qu’il était en début d’année 2020 avec à peine 0,1 % des consultations de médecine générale. Data Retrouvez dans notre espace Data tous les baromètres de la téléconsultation réalisés avec GERS Data Les usages de la téléconsultation en France en médecine générale – source GERS Data Fin juin, 350 000 à 400 000 consultations en médecin générale étaient ainsi réalisées via la téléconsultation, revenant ainsi aux chiffres du début du confinement. Rappelons que l’Assurance maladie a enregistré plus de 486 000 téléconsultations facturées la semaine du 23 mars et un pic a été atteint la semaine du 6 avril avec 1 118 175 actes de téléconsultation facturés, tandis que moins de 10 000 actes étaient facturés en début d’année chaque semaine. Une baisse marquée chez les spécialistes La tendance à la baisse se confirme pour les médecines de spécialité. David Syr distingue trois profils : ceux qui ont adopté la téléconsultation très vite pendant le confinement et conservent un taux d’usage autour de 10 %, ceux qui l’ont beaucoup utilisé et rapidement abandonné depuis la fin du confinement et enfin, ceux l’ayant peu utilisé et n’y recourant pratiquement plus. “Toutes les spécialités ne sont pas égales face aux appareillages, aux technologies pour réaliser les consultations à distance. Il est peut-être plus simple de faire une téléconsultation pour un psychiatre que pour d’autres spécialités”, indiquait David Syr début juin. Les psychiatres sont en effet les seuls dans la première catégorie. Après avoir atteint un plateau entre 45 % et 50 % entre le 5 avril et le 8 mai, le taux de téléconsultation a diminué pour s’établir autour de 16-17 % fin juin. “Nous pouvons penser que la téléconsultation fait maintenant partie de l’arsenal possible pour les psychiatres. Elle se pérennise pour une spécialité où on aurait pu penser qu’il fallait du présentiel pour favoriser l’écoute”, observe David Syr. Dans la deuxième catégorie, on trouve les endocrinologues, les dermatologues et les neurologues chez qui la téléconsultation, après avoir atteint des pics compris de 35 % et 50 %, s’établit respectivement à 6 %, 2 % et 2 % . Cette catégorie comprend aussi les pneumologues, pédiatres, rhumatologues et gastroentérologues qui ont connu des pics entre 20 et 25 % pour retomber entre 1 et 3 % de taux d’usage. Enfin, les cardiologues et gynécologues constituent la dernière catégorie avec des taux d’usage de la téléconsultation autour de 10 à 11 % au début du confinement et qui ont rapidement diminué à partir de mi-avril. Les téléconsultations ne représentent ainsi plus qu’1 à 2 % des consultations depuis plusieurs semaines. Les psychiatres sont les spécialistes conservant le plus d’usage de la téléconsultation – source GERS Data “Ces chiffres interrogent sur le regard porté sur la consultation dématérialisée. Le regard du médecin qui considère qu’une téléconsultation n’a pas la même valeur perçue par rapport à une consultation en présentielle. Et le regard du patient qui considère que le médecin le prend mieux en charge en présentiel”, soulève David Syr. À la question de la prise en charge de ces consultations, il estime qu’il est un peu trop tôt pour voir si cela joue sur l’usage. MÉTHODOLOGIE GERS Data est une filiale de Cegedim en charge du recueil et de traitement des données de santé au sein du groupe Cegedim. Elle est composée d’une équipe de 50 personnes réparties notamment entre les activités commerciales, institution, étude et services clients, indique David Syr, son directeur général adjoint. GERS Data remonte les données de différentes bases : hospitalières (StatHop), de prescription (THIN, sélectionnée par l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) pour le suivi de l’analyse de la prescription par les médecins généralistes et spécialistes, indique GERS Data) et d’achat et de distribution des officines (Sell In, SOG Now, SOG Early, Sell Out et GERS Rupture). David Syr estime à plusieurs millions le nombre de données recueillies chaque jour. Outre les chiffres pour la France, GERS Data collecte les données pour le Royaume-Uni, la Roumanie et la Belgique. L’Espagne, l’Italie et l’Allemagne devraient les rejoindre prochainement, indique le directeur général adjoint. Pour sa base de données THIN, Cegedim indique qu’il s’agit de données anonymisées émanant de plus de 56 millions de patients sur sept pays européens. Aurélie Dureuil EtudeParcours de soinstéléconsultationTélémédecine Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind