Nicole Hill (Alcatel-Lucent Entreprise) : La certification HDS “s’inscrit dans notre stratégie d’optimiser le parcours de soins”

Comment se positionne l’activité santé au sein d’Alcatel-Lucent Entreprise ?

Nicole Hill : La santé représente un peu plus de 12 % de l’activité. Nous sommes en croissance d’année en année car notre offre sur la connectivité, la communication et la collaboration des réseaux est pertinente pour le secteur des fournisseurs de soins. La santé représente un domaine stratégique pour nous partout sur la planète et bien évidemment en France. Nous pensons que nous pouvons accompagner les établissement de santé voire les patients jusqu’au domicile pour optimiser les parcours.

Combien de personnes employez-vous pour l’activité santé en France ?

N.H. : Nous ne communiquons pas en nombre de personnes. Nous avons une “practice” responsable du développement de l’activité et ensuite des équipes transverses. L’équipe centrale compte des compétences clés pour rendre notre offre pertinente en utilisant nos technologies, notre métier dans la présentation auprès du secteur de la santé, les cas d’usage et les partenariats. Nous avons également une équipe support qui intervient auprès des personnes en contact du terrain et collabore avec nos partenaires intégrateurs et métiers. Nous en avons également une qui travaille beaucoup régionalement, une qui s’occupe des partenariats, une autre du marketing…

Vous avez annoncé le 10 mars 2020 l’obtention de la certification HDS (hébergeur de données de santé) pour votre solution Rainbow. En quoi consiste-t-elle ?

Patrick Hourtoulle : Rainbow est une solution cloud hybride de collaboration et de communication clé en main qui permet aux structures de demander des documents, de pouvoirs échanger entre eux… Le DSI de l’établissement de soins va mettre la solution à la disposition des professionnels de soins. Deux modèles complémentaires sont proposés : l’application de communication unifiées standard (UCaaS) et la plateforme de communication as-a-service (CPaaS).

Ces solutions sont déjà sur le marché et vous aviez un hébergeur agréé. Pourquoi passer à la certification pour ALE ?

N.H. : Cela s’inscrit dans notre stratégie d’optimisation du parcours de soins qui s’articule sur les trois piliers que sont : améliorer l’expérience patient, simplifier la vie des professionnels de santé et administratifs ainsi qu’assurer la sécurité des personnes et des assets.

P.H. : Auparavant, l’agrément ne portait que sur le fournisseur de Cloud. La certification demande maintenant que les infogéreurs soient aussi certifiés. C’est ce que nous avons obtenu en décembre 2019. Nous travaillons avec OVH qui a la certification pour les infrastructures. La certification HDS couvre ainsi l’ensemble de la chaîne. Elle a été obtenue pour une période de trois ans et nous avons déjà été audités cette année. De plus, notre solution est développée, infogérée et hébergée uniquement en France. Et n’est pas soumise au Cloud Act. Avec cette certification, nous pouvons vendre dans les établissements une solution mais aussi des API.

Quels sont les chiffres d’utilisation de la solution Rainbow ?

P.H. : Aujourd’hui, il y a 1,7 million d’utilisateurs dans le monde. Nous avons créé 20 000  companies, cinq SDK (type iOS, Android, PC, MAC…) et pouvons communiquer en IA et NLP (natural language processing). En France, les solutions sont commercialisées depuis trois ans pour UCaaS et 1 an et demi pour CPaaS.

N.H. : Il y a une réelle montée en charge. On recense 207 milliards de messaging events, 2 200 partenaires travaillent sur Rainbow et 1 700 applications ont été développées.  

Vous travaillez par ailleurs en partenariat pour le marquage CE dispositif médical pour une solution. Qu’en est-il ?

P.H. : En Belgique, nous avons travaillé afin de faire certifié dispositif médical de classe IIb la plateforme Wifi Stellar avec du matériel Philips. Il s’agit d’un serveur de notifications pour la régulation sur les équipements médicaux. En effet, les hôpitaux utilisent beaucoup d’équipements connectés comme des pompes à infusion, des détecteurs dans les bâtiments, des boutons d’appel pour les infirmiers… Les informations remontent sur un serveur de notifications.

Comment vous positionnez-vous sur la mise en place des GHT (groupements hospitaliers de territoire) ?

N.H. : Nous accompagnons les infrastructures dans la mutualisation. La prochaine étape est d’apporter la couche supérieure d’usage en particulier dans la collaboration pour que les soignants, les médecins… puissent collaborer sans couture. Il y a aussi encore beaucoup de travail dans la coordination territoriale. C’est notre métier d’aider pour la collaboration.

Pouvez-vous détailler votre stratégie de partenariat ?

N.H. : Le partenariat fait partie de manière intrinsèque de notre offre de valeur pour la rendre plus pertinente. Nous avons des partenariats stratégiques avec IBM, Engie, Véolia… et aussi avec des acteurs métiers, petits et grands. Pour chaque grand pilier de notre offre, l’expérience patient, les outils pour les personnels soignants et administratifs et la sécurité, il y a matière à partenariats. Nous avons notamment le programme DSPP (developer and solution partner program). L’idée est de travailler avec ces développeurs mais aussi avec des acteurs comme les académiques pour répondre à des problématiques liées à l’hôpital du futur.

Vous aviez notamment annoncé un partenariat avec InnovHealth. Où en êtes-vous ?

N.H. : Nous avançons. C’était une start-up qui s’est largement étoffée. Ils ont levé des fonds et renforcé les structures notamment les équipes de développement et de go-to-market. Nous travaillons actuellement sur des cas d’usages qui vont avoir du sens en France et à l’international. Il faut trouver les bons cas d’usages pour les bons services. L’objectif est de démontrer tout ça cette année.

Enfin, vous êtes membre d’un groupe de travail au CNS. Pourquoi cette implication ?

N.H. : Effectivement, je fais partie du groupe de travail pour structurer une filière d’excellence de santé numérique en France et à l’international. Nous avons des choses à défendre en France et en Europe. Structurer la filière est vraiment important pour permettre à tout un chacun de pouvoir se développer dans cet écosystème de santé numérique. Cela nous permet aussi de bien comprendre comment nous devons travailler, comment cela s’orchestre et de travailler sur des sujets clés avec des parties prenantes.