Accueil > Industrie > COVID-19 : 10 chiffres sur les effets de la crise sanitaire et économique sur les industries de la santé COVID-19 : 10 chiffres sur les effets de la crise sanitaire et économique sur les industries de la santé La crise sanitaire et économique déclenchée par le Covid-19 en mars 2020 aura des conséquences profondes sur les industries de la santé. mind Health a sélectionné 10 chiffres pour en prendre la mesure. Par Aymeric Marolleau. Publié le 17 avril 2020 à 17h50 - Mis à jour le 21 juillet 2022 à 11h41 Ressources Une mobilisation inédite pour la recherche de traitements et vaccins En temps normal, 10 à 15 ans sont nécessaires pour développer un traitement innovant, avec un budget estimé entre 1 et 3 milliards de dollars. Dans le cadre de la pandémie de COVID-19, la recherche s’accélère. 38 Sur son site, la fédération internationale des industriels pharmaceutiques (IFPMA) recense les projets des laboratoires pour lutter contre la pandémie. Le 9 avril, elle en recensait 38 (contre 21 le 18 mars) : 26 pour le développement de traitements, huit pour celui d’un vaccin, et quatre pour un diagnostic. Parmi les laboratoires engagés figurent bioMérieux, Boehringer Ingelheim, Bristol-Myers Squibb, Eisai, Eli Lilly, Gilead, GSK, Johnson & Johnson, MSD, Merck KGaA, Novartis, Pfizer et Sanofi. 404 Le site ClinicalTrials.gov tient le compte au jour le jour des études cliniques liées au COVID-19 menées dans le monde. Le 10 avril, elles étaient 404, contre 306 six jours plus tôt (+ 32 %). Trois de ces études impliquent l’intelligence artificielle et quatre les smartphones. Cette cartographie met en lumière les pays réalisant au moins 16 essais cliniques liés au COVID-19. Si en Europe c’est la France qui en compte le plus (45 au 10 avril), elle est devancée au niveau mondial par les Etats-Unis (80) et la Chine (79). Parmi les pays qui mènent moins de 15 essais, citons le Danemark (11), la Turquie (sept), le Brésil (cinq) et l’Egypte (quatre). 100 millions d’euros La Commission européenne a annoncé fin février vouloir consacrer 100 millions d’euros à la recherche d’un vaccin contre le COVID-19. Par ailleurs, elle a mobilisé 48,5 millions d’euros à attribuer à des projets de recherche autour du virus. En mars, elle en a présélectionné 18 impliquant 151 équipes à travers l’Europe, dont 15 en France. I-Move-COVID-19, qui vise à prévenir et contrôler la pandémie, réunit ainsi 25 partenaires menés par le français spécialisé dans la e-santé et la data science en épidémiologie Epiconcept. 5 Pour lutter contre le COVID-19, plusieurs coalitions d’acteurs publics et privés ont vu le jour en Europe et aux Etats-Unis. Mind Health en a identifié cinq ces dernières semaines. En France, la “Coalition innovation santé – crise sanitaire”, qui avait mobilisé 2 millions d’euros au 30 mars, a ainsi été créée à l’initiative de France Biotech, France Digitale, MedTech in France et du laboratoire AstraZeneca. Et Owkin a lancé le “COVID-19 Open AI Consortium”. Trois grandes coalitions ont également vu le jour aux Etats-Unis : “COVID-19 Healthcare Coalition” (Amazon Web Services, Athenahealth, Cerner, Epic, Mayo Clinic, Microsoft…), pour le “développement rapide de solutions innovantes, éthiques, sécurisées et disponibles en open source” ; “COVID-19 Open Research Dataset” (Allen Institute for artificial intelligence, Chan Zuckerberg Initiative, Center for Security and Emerging Technology, Microsoft et la Bibliothèque nationale de médecine) réunit toute la littérature scientifique existante sur le nouveau coronavirus ; COVID-19 High Performance Computing Consortium (NVIDIA, IBM et son super-ordinateur Summit, Amazon, Google, HP et Microsoft, agences fédérales et universitaire américaines…) pour mettre à disposition de la recherche scientifique de la puissance de calcul. L’industrie pharmaceutique sous pression 1 709 La crise sanitaire a provoqué des tensions d’approvisionnement de certains médicaments, utilisés notamment en soins intensifs et en réanimation. Les chiffres de Gers Data (Cegedim) aident à mesurer le problème. Selon son baromètre hebdomadaire Gers Rupture, 1 709 médicaments remboursables étaient en rupture pendant la semaine du 30 mars au 5 avril, contre 1 210 deux semaines plus tôt (+ 41 %). Et 56 % des médicaments manquants début avril l’étaient depuis moins de quatre semaines, alors qu’ils n’étaient que 27 % début mars. De nombreux responsables appellent à relocaliser la production en Europe et en France. – 23,3 % La crise n’a pas épargné le cours de bourse des grands laboratoires pharmaceutiques. Ils ont, pour la plupart, suivi ces derniers mois la même trajectoire en “V” : une baisse plus (Bayer, J&J) ou moins (Pfizer, Merck & Co., GSK) rapide à partir de février, un plus bas atteint entre le début (Roche) et la fin (AbbVie, Abbott) du mois de mars, suivi d’un rebond. Le français Sanofi est par exemple passé de 94 euros par action le 19 février 2020 à 72,05 euros le 23 mars (- 23,3 %), avant de remonter à 84,83 euros le 6 avril. 2000 La crise sanitaire profite à la criminalité pharmaceutique. Depuis 2008, l’organisation internationale de police criminelle coordonne Pangea, une initiative qui vise à faire cesser la vente en ligne de produits de santé contrefaits et illicites. Début mars, Pangea XIII a ainsi permis d’identifier et de fermer 2 000 sites web faisant la promotion d’articles illicites en lien avec le COVID-19, en particulier des masques chirurgicaux. L’opération a abouti à 121 arrestations dans le monde et la saisie de produits pharmaceutiques potentiellement dangereux d’une valeur de 14 millions de dollars. L’essor de la télémédecine 935 746 Lors des discussions pour la loi de financement de la Sécurité sociale pour 2018, le gouvernement tablait sur 500 000 actes de téléconsultation en 2019, un million en 2020, puis 1,3 million à partir de 2021. La progression a été plus lente que prévu, avec seulement 3 700 téléconsultations facturées à l’Assurance maladie la première semaine de janvier 2020. La pandémie a changé la donne, puisque 935 746 actes numériques ont été réalisés pendant la semaine du 30 mars au 5 avril. Alors qu’elles ne représentaient que 0,1 % des consultations chez un médecin généraliste le 2 mars, c’était 27 % le 6 avril. Les français garderont-ils cette habitude au-delà du confinement ? 200 millions de dollars Fin mars, Donald Trump a promulgué un plan de relance de 2,2 milliards de dollars pour tenter de pallier les conséquences de la pandémie aux Etats-Unis. 10 % de cette somme, soit 200 millions de dollars, sont dédiés à maintenir et fournir les services de télécommunications et les dispositifs nécessaires au déploiement de la télémédecine durant l’état d’urgence. Ce budget a été confié à l’agence de régulation des télécommunications, la Federal Communications Commission (FCC). Son programme prévoit de financer les fournisseurs de solutions et d’aider les structures de soin à s’en équiper. La mobilisation des assureurs pour le secteur de la santé 600 millions d’euros Après avoir promis en mars d’apporter 200 millions d’euros au fonds de solidarité mis en place par les pouvoir publics pour soutenir les petites entreprises et indépendants, les assureurs français ont porté leur engagement à 400 millions d’euros en avril. A l’occasion d’une conférence de presse mercredi 15 avril, la Fédération française de l’assurance (FFA) a précisé que “l’effort global se chiffre à pas moins de 3,2 milliards d’euros d’engagement” : 1,75 milliard d’euros de mesures extra-contractuelles et de solidarité et 1,5 milliard d’euros d’investissements dans les PME et ETI, tourné à 40 % vers le secteur de la santé (développement de capacité de productions en France pour le matériel médical, financement de start-up, de biotech, participation à des programmes publics relatifs aux infrastructures de soin ou de recherche), soit 600 millions d’euros. Aymeric Marolleau AssuranceLaboratoirestéléconsultation Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind À lire Les réponses à la crise liée à la pandémie de COVID-19