COVID-19 : Epilogue analyse les tendances du mois de mars sur Twitter

Difficultés liées au confinement, partages de vidéos, évolutions des symptômes… la société spécialisée dans la recherche de signaux sanitaires sur les réseaux sociaux, Kap Code, a analysé les 933 481 tweets français publiés au mois de mars 2020. Des chiffres issus de la plateforme Epilogue, lancée en mars 2020 en partenariat avec l’Inserm, Cap Digital, Datacraft et le cabinet Pons & Carrère. Pour mind Health, son responsable également responsable Data science de Kap Code, Pierre Foulquié, détaille la typologie des liens partagés, les thématiques de discussions et les concepts médicaux et symptômes identifiés.

Les url les plus partagées

Kap Code a regroupés les url les plus représentées en dix groupes. “Sans surprise, 5 des types de sites les plus représentés sont liés à l’actualité, ce qui représente plus de 36 % des liens partagés”, note Pierre Foulquié, responsable Data science de Kap Code. Il précise : “les médias de presse nationale quotidienne les plus partagés sont Le Monde, le Parisien et le Figaro”. Viennent ensuite les hébergeurs de vidéos et notamment “Youtube dont le contenu représente 14,6 % des liens partagés. Les vidéos postées portent sur la gestion de la crise, visent à informer ou sont humoristiques”, détaille Pierre Foulquié. Enfin, Legifrance est le site de service public le plus partagé, “notamment à la page de l’arrêté du 14 mars 2020 qui a instauré la fermeture des lieux publics”, précise-t-il.

Les thématiques de discussions

Un autre axe d’analyse a été d’observer les thèmes de discussions dans les tweets liés au COVID-19. “Leur détection se fait grâce à un modèle appliqué sur la totalité des tweets. Ces thèmes, qui s’apparentent à des champs lexicaux, sont des listes de mots apparaissant fréquemment ensemble dans les messages. Il est alors possible de regrouper les tweets par thèmes communs”, indique Pierre Foulquié. Le thème le plus important concerne les difficultés liées au confinement. Il représente plus de 37 % des tweets. Kap Code observe également des pics sur cette thématique au cours des week-end. Autour de ce thème, “on retrouve la solitude (« Vivre toute seule pendant un confinement c’est vraiment pas cool »), la fatigue mentale (« J’me sens oppressée de ouf à cause du confinement »), ou les tensions dans le foyer (« 1 semaine de confinement et chez moi c’est déjà les hunger games »)”, cite le responsable Data science.

En 2e position arrive la crise sanitaire en France qui concerne plus d’un quart des tweets. “Ces tweets sont pour la plupart lapidaires à l’encontre du gouvernement et des citoyens qui ne respectent pas les règles mises en place. Le maintien du premier tour des municipales est également très critiqué”, détaille Pierre Foulquié. Il indique par ailleurs que “les mesures de santé publiques prises par le gouvernement, à savoir la fermeture des écoles, des lieux publics et le confinement total font l’objet d’un groupe de messages. Certains twittos saluent ces mesures quand d’autres les trouvent trop tardives”. Il détaille le thème des initiatives suite au confinement : “la livraison de produits agricoles, la gratuité de certains services ou des cours de sport à la maison. On retrouve aussi des jeux entre twittos”. Les 6,37 % de tweets sur le personnel soignant face à la crise portent sur le soutien ou le manque de moyens. Enfin, “les thèmes restants abordent l’évolution de l’épidémie dans les autres pays du monde (4,14 %), le respect des mesures de santé publique (1,83 %) et les occupations pendant le confinement (0,5 %)”, détaille le responsable.

Les concepts médicaux et symptômes

L’analyse de Kap Code porte aussi sur les concepts médicaux, c’est-à-dire vocabulaire médical, et évocation des symptômes partagés sur Twitter. “14,61 % des tweets contiennent des concepts médicaux”, indique Pierre Foulquié. Avant de préciser : “Les concepts de ce tableau sont simplement identifiés et ne décrivent pas forcément la condition de leur auteur. Par exemple, un utilisateur peut évoquer des symptômes du coronavirus sans les éprouver”. Il détaille : “le concept de mort (9,33 % des concepts déclarés) est celui qui apparaît le plus, via les bilans journaliers sur l’épidémie et les nouvelles de personnes décédées du virus. Parmi les autres concepts, on retrouve des conséquences psychologiques potentielles du confinement : ennui, pleurs, humeurs dépressives, stress. Elles représentent près de 7,5 % des concepts identifiés. D’autres concepts sont liés au confinement : agression (les violences conjugales), chômage (impact économique), alcoolisme. On remarque très peu de symptômes du COVID-19 au mois de mars”. Ainsi, 7,46 % de ces tweets en contiennent, ce qui représente 1,13 % du total des tweets. En tête des symptômes vient la fatigue devant l’asthénie et la grippe.