Accueil > Industrie > Open innovation > Étienne Tichit (Novo Nordisk) : Pour la promotion médicale, “la plateforme multicanal sera en place d’ici la fin de l’année en France“ Étienne Tichit (Novo Nordisk) : Pour la promotion médicale, “la plateforme multicanal sera en place d’ici la fin de l’année en France“ Déploiement d’une stratégie multicanal, préparation du lancement des stylos connectés sur le marché français et partenariat avec des start-up sont les trois piliers de la stratégie numérique d’Étienne Tichit, directeur général de Novo Nordisk France depuis octobre 2019. Il en détaille les avancées à mind Health. Par Aurélie Dureuil. Publié le 20 juillet 2020 à 15h33 - Mis à jour le 20 juillet 2020 à 15h33 Ressources Vous êtes à la tête de Novo Nordisk France depuis octobre 2019. Quels sont les axes de votre stratégie numérique ? Il faut savoir de quel numérique nous parlons. Nous avons une entité sur la promotion digitale qui travaille actuellement sur une approche multicanal. Nous avons également des développements sur la santé connectée pour les patients. Et nous travaillons sur le télésuivi des patients diabétiques. Vous avez annoncé en mai 2020 le soutien financier de Novo Nordisk au déploiement de la solution de télésuivi Covidom de Nouveal e-santé auprès des professionnels de santé de ville. Pourquoi cet investissement ? Pendant cette période de crise sanitaire, nous avons voulu soutenir les patients et les professionnels de santé en aidant le déploiement de cette solution en médecine générale. Nous nous sommes associés avec La Poste (le groupe a pris une participation majoritaire au capital de Nouveal e-santé début juillet, ndlr), Malakoff Humanis et J&J. Cela représente pour nous de premiers pas dans une solution de télésuivi. Dans les maladies chroniques, les principaux coûts de santé sont issus du système plutôt que des médicaments. Le renforcement du télésuivi des patients peut-il permettre d’améliorer l’efficience du système de santé ? Nous sommes en cours de réflexion pour voir si nous pouvons généraliser ce type d’approche de télésuivi en période “normale”. Nous travaillons en mode projet. Des ressources sont allouées dans bon nombre de départements de Novo Nordisk et nous nous appuyons sur de l’expertise externe et en l’occurrence sur les compétences des start-up. Comment identifiez-vous ces start-up ? Dans le cadre de la roadmap, je travaille depuis octobre 2019 sur un screening des start-up. Nous sommes aussi entrés dans la Coalition innovation santé – crise sanitaire avec l’intention d’identifier les offres de santé à distance disponibles sur le marché français. Nous participons à des groupes de réflexion sur la santé connectée. Nous avons entamé des discussions avec des sociétés qui pourraient accompagner le système de santé. Nous avons des intérêts communs. Il faut ensuite voir comment collaborer. Il y a longtemps eu des points de crispation. Nous devons nous mettre autour de la table et trouver des modalités qui permettent que plus de patients soient bien accompagnés et que chacun se retrouve dans le système de santé. Aujourd’hui, avec tout ce qui peut être numérique ou fait à distance, nous avons des opportunités de création de valeur à un temps choisi, un contenu choisi… Et il faut décloisonner la partie public/privé. Dans le cadre du programme Etapes (expérimentations de télémédecine pour l’amélioration des parcours en santé), vous collaborez également avec la start-up française Diabnext qui propose des dispositifs s’intégrant aux stylos à insuline pour les rendre connectés. Où en est ce partenariat ? Nous avons signé en mars 2019 un partenariat avec Diabnext et avons commencé à travailler auprès de certains centres pour que la solution s’inscrive dans le programme Etapes, de façon à ce que le patient soit mieux encadré et le médecin soit rémunéré. Le projet a été opérationnel en mai 2019 car il a fallu trouver les bonnes modalités et former les centres. Aujourd’hui, une trentaine de centres sont équipés et environ 300 patients suivent cette solution. C’est un projet qui progresse à petit pas et représente une bonne occasion d’apprendre ce dont le patient a besoin. La société Diabnext améliore sa plateforme et nous, nous gagnons en expertise sur les éléments sur lesquels nous pouvons intervenir avec une solution connectée et comment aider le patient avec des services. Comment ces développements s’inscrivent-ils dans la stratégie mondiale de Novo Nordisk ? Au global, une cellule se consacre aux outils connectés et à tout l’écosystème. Très tôt, il y a eu la volonté de créer des partenariats avec des firmes qui gèrent les patients diabétiques de façon à en faire bénéficier les patients et les médecins. Novo Nordisk a mis en place des partenariats avec 17 sociétés avec l’objectif que tout soit interfaçable et utilisable sur la même plateforme. Nous avons maintenant une belle expérience en Suède, qui est assez riche en données de santé. Nous avons déjà des retours d’impact sur les bénéfices des stylos connectés avec des patients ayant un meilleur contrôle de leur maladie. L’analyse des courbes permet de mieux comprendre le temps passé dans un couloir de glycémie, ce qui offre beaucoup plus de finesse dans le traitement. Les médecins arrivent à avoir une meilleure discussion avec leurs patients et peuvent réaliser des actes d’éducation sur la base des suivis de glycémie, des doses d’insuline et des repas. Un pilote est actuellement mené dans une dizaine de centres en Suède. Novo Nordisk a annoncé fin 2018 le lancement des stylos à insuline connectés NovoPen 6 et NovoPen Echo Plus. Qu’en est-il du marché français ? Ils ne sont pas encore disponibles sur le marché français. Nous mettons tout en oeuvre pour qu’ils soient mis à la disposition des patients en 2021. Nous souhaitons proposer ainsi une solution dédiée Novo Nordisk, tout en poursuivant nos partenariats. Il faut pouvoir choisir son système, sa plateforme, son fournisseur. Sur le numérique, vous travaillez aussi sur la promotion médicale. Quelle est la stratégie globale ? Aujourd’hui un médecin sur deux ne reçoit plus la visite médicale. Nous devons nous poser la question de ce qu’attendent ceux ne la recevant pas. Pour 50 %, il est important d’avoir ce lien direct avec la visite médicale au plus proche des besoins et des préoccupations. Pour les autres, il y a toujours un besoin de formation, d’accompagnement. C’est à nous de nous adapter à leurs modalités. Cela nous donne de nouvelles perspectives d’innovations et de création de valeur autour des innovations thérapeutiques que nous pouvons apporter. Une équipe à Copenhague est spécialisée sur la promotion digitale avec une approche multicanal. Elle s’intéresse à la façon de mieux comprendre les professionnels de santé, leurs attentes… Ils effectuent un travail de fonds sur la customer journey : quel médecin a besoin de quoi à quel moment. Cette équipe génère des contenus, un mapping des différents canaux et des profils des différents professionnels de santé. Notre plateforme globale est basée sur la solution d’IQVIA. Il y a tout un travail sur l’architecture IT, la stratégie multicanal. Nous avons ensuite un relais au niveau de l’Europe puis au niveau local. Comment cette stratégie multicanal est-elle déclinée en France ? Le déploiement en France est en cours. Des équipes du global nous accompagne pour le mapping des parcours des professionnels de santé, des différents canaux et ce qui fonctionne le mieux. Des personnes des différents départements de Novo Nordisk France sont aussi impliquées. Cela représente cinq temps plein environ. Nous fonctionnons en mode projet avec des ressources qui augmentent ou diminuent en fonction des besoins. La plateforme sera en place d’ici la fin de l’année et incluera l’ensemble des professionnels avec un respect total de la compliance. Cette plateforme intègre ce que l’on appelle les e-mails post-visite jusqu’à des programmes d’éducation médicale à distance, de web radio, de visites à distance… Avez-vous de premiers retours ? L’épisode lié à la COVID-19 que vous venons de traverser a été l’opportunité de tester des modalités de création de valeur à distance aussi vis-à-vis des professionnels de santé. Il est difficile de tirer des spécificités. Néanmoins, en regardant les différents canaux, nous constatons une bonne réponse sur la visite à distance quand une relation a déjà été établie avec le professionnel de santé. Le contenu disponible sur nos sites Internet est moins lu que sous d’autres formes et diffusé par d’autres biais comme des newsletters avec des vidéos et du matériel d’éducation pour les patients. Ensuite, nous avons été agréablement surpris par la participation aux webinaires et par les audiences de rediffusion. Et, en cette période, nous avons constaté l’importance des web radios. Quel budget consacrez-vous à ces différents projets numériques ? Il est assez difficile de répondre à cette question. Une partie du budget est prise en charge par le corporate car il s’agit de coûts d’infrastructure. Et nous avons des budgets locaux pour des initiatives locales. Par exemple, avec Nouveal e-santé, il s’agit d’un financement d’un demi-million d’euros. Étienne Tichit Octobre 2019 : Directeur général – corporate vice-président de Novo Nordisk France 2000 : Diverses fonctions commerciales au sein de Novo Nordisk France puis à l’international 1998 : Responsable produit chez Norgine 1996 : Commercial responsible – consultant chez Hors Media Médical (H2M) 1994 : Junior product manager chez Revlon Formation : 2015 : A suivi le programme Strategy execution de la Harvard Business School 2008 : A suivi le programme IEP (International executive program) de l’INSEAD 1994 : Pharmacien diplômé de l’université Paris-Sud Aurélie Dureuil DiabèteIndustrieLaboratoiresPartenariatstart-upStratégieTélémédecineVisite médicale Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind