Accueil > Financement et politiques publiques > La Poste présente sa nouvelle stratégie en santé La Poste présente sa nouvelle stratégie en santé La Poste présentait ce 18 octobre sa nouvelle stratégie en santé. Le groupe a décidé de regrouper ses activités en santé sous le pôle La Poste Santé & Autonomie. Dominique Pon, qui en assure le pilotage, en a profité pour faire de nombreuses annonces concernant l’IA générative, les partenariats, les plateformes de service... Décryptage. Par Romain Bonfillon avec Othélie Brion. Publié le 18 octobre 2023 à 18h02 - Mis à jour le 23 octobre 2023 à 14h04 Ressources L’organisation interne Avec l’objectif de devenir un “partenaire de référence pour les professionnels de santé, les établissements et les industries de santé autour des services de proximité humaine pour la santé à domicile, et des services numériques de confiance pour les données de santé”, La Poste a créé un nouveau pôle dont Dominique Pon aura la charge. Il sera accompagné de Florence Dupré, recrutée en septembre 2023. L’ancienne présidente de Medtronic France est devenue directrice générale adjointe de La Poste Santé & Autonomie. Elle aura pour mission d’accompagner un portefeuille de filiales numériques, data et santé à domicile, en se concentrant sur leur passage à l’échelle. Olivier Geoffroy, ancien directeur général de la Clinique Rive Gauche (Toulouse) et fondateur, avec le DSI de la Clinique Pasteur, de la start-up Yooli, a récemment été nommé directeur général de Maincare, que Docaposte a racheté en janvier dernier. La stratégie globale “Le groupe La Poste a la capacité à aller dans les territoires, au travers de prestataires de santé à domicile, d’entités, pour porter des projets territoriaux. Ce choix stratégique de se positionner sur les services humains de proximité pour la santé à domicile et les services numériques pour la donnée de santé, n’intéresse pas que les hôpitaux. Cela intéresse aussi les médecins libéraux, le secteur médico-social, les industries de santé, les assureurs, les mutuelles et les tutelles. Le Conseil national de l’Ordre des Pharmaciens (CNOP) nous a par exemple confié le dossier pharmaceutique, le GIE Sesame Vitale qui nous a confié le routage des feuilles de soins électroniques”, explique Dominique Pon à mind Health. Et d’ajouter : “Les entités Santé du groupe La Poste regroupent environ 3000 personnes. On a une ambition de croissance et comptons grossir dans les 2 à 3 ans d’environ 50%. Il y a deux sujets sur lesquels on pense pouvoir proposer tout un tas d’offres et d’expertises, sur l’ensemble de la chaîne de valeur. On pense que le maintien en bonne santé à domicile et la prévention représentent un sujet clé pour le système de santé. Deuxième axe : nous pensons que le sujet des données de santé, éthiques et souveraines, va permettre d’amener de l’innovation et d’améliorer l’efficience de notre système de santé”. La politique d’acquisition Le groupe La Poste a réalisé un grand nombre d’acquisitions ces dernières années, notamment au travers de sa filiale numérique Docaposte. Voici un graphique de la Cellule Data de mind Health résumant ces acquisitions : “L’actionnaire principal du groupe La Poste est la Caisse des dépôts et consignation, rappelle Dominique Pon, qui a une politique d’investissement dans les start-up de la e-santé. Même si ce n’est pas au niveau de La Poste Santé & Autonomie, la BPI investit aussi sur les sujets de prévention numérique, donc ce que nous essayons de faire d’abord est d’attirer les synergies avec les start-up qui sont déjà dans l’actionnariat du groupe. Notre priorité est de stabiliser l’existant et de consolider avec toutes les entreprises de La Poste Santé & Autonomie, mais aussi de la BPI et de la Caisse des dépôts”. Careside, une plateforme pour mieux accompagner les patients La Poste Santé & Autonomie a annoncé le 18 octobre le lancement de Careside, une plateforme globale de services destinée à améliorer l’accompagnement des patients, quelles que soient leurs pathologies. Destinée aux établissements, partenaires industriels et opérateurs de santé, cette plateforme industrielle (en mode SaaS) intervient sur trois dimensions du parcours patient : l’administratif (préparation administrative et médicale d’un séjour hospitalier) ; les services et la coordination (accueil et accompagnement logistique du parcours ambulatoire, services en chambre, coordination de la sortie…) ; la télésanté (suivi post-hospitalisation avec le télé-suivi, la téléconsultation et la télésurveillance médicale). Careside agrège les expertises de plusieurs filiales de La Poste Santé & Autonomie : happytal, Maela et Nouveal. La plateforme intègrera progressivement d’autres actifs du groupe, spécialisés dans le parcours patient comme ceux de Maincare, précise La Poste. L’IA générative souveraine de Docaposte : un premier cas d’usage en santé Docaposte s’est associé à LightOn, Aleia et NumSpot pour proposer sa première solution souveraine et industrielle d’IA générative. Elle “s’adresse tout particulièrement aux acteurs publics et privés exploitant des données sensibles” précise le groupe La Poste. Un premier cas d’usage en santé a été présenté le 18 octobre. Il s’agit d’un assistant médical virtuel qui permet de générer une synthèse du parcours patient à partir de l’ensemble des comptes rendus et documents composant son dossier médical. Il est aussi capable de rédiger une lettre de liaison à partir de ces informations. Les principaux bénéfices attendus sont une réduction du temps administratif. La Poste Santé & Autonomie et Docaposte veulent industrialiser ce moteur d’IA générative souverain début 2024 afin de le proposer à l’ensemble des acteurs du numérique en santé français. “Sur l’IA, il y a 1000 cas d’usage”, confie Dominique Pon à mind Health. “Le groupement et l’environnement souverain que nous avons monté avec Openvalue, Docaposte, NumSpot et les deux entreprises françaises Aleia et LightOn va nous permettre de nous rapprocher des professionnels de santé pour qu’ils nous disent quels cas d’usage sont intéressants”. Un partenariat étendu avec Medtronic Le géant des technologies médicales Medtronic avait déjà investi dans la start-up Maela, filiale du groupe La Poste, pour travailler sur les sujets d’interopérabilité. Medtronic est désormais aussi partenaire sur Careside, pour la partie télé-suivi et gestion du parcours patient. Un deuxième volet de cette collaboration porte sur la partie data et IA. Medtronic collaborera avec les services de HEVA pour avancer plus rapidement dans ses programmes. Numspot : où en est-on ? Numspot est désormais labellisé HDS et SecNumCloud. “Un cloud est constitué de différentes couches, explique Dominique Pon. La première couche, la plus importante, est ce qu’on appelle la couche IaaS (infrastructure). Cette couche est capable de faire de l’hébergement de données de santé en SecNumCloud. Cette couche est déjà disponible et nous nous appuyons sur l’actif de Dassault Systèmes, qui a intégré cette couche appelée Outscale dans Numspot. Il y a désormais d’autres couches à ajouter par-dessus, ce que l’on appelle les services managés : l’aide à la sécurité, l’aide à l’administration des données. Ce sont des outils destinés à faciliter le travail des développeurs qui travaillent sur le cloud. On s’est fixé plusieurs échéances et nous travaillons avec d’autres acteurs, français et européens, qui rejoignent l’initiative Numspot. D’ici le printemps 2024, nous aurons déjà un premier paquet de services managés qui permettront de remplir des fonctions de sécurité, d’administration des développements”. Romain Bonfillon avec Othélie Brion cloudIntelligence ArtificielleParcours de soinsPlateformes Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind