Accueil > Parcours de soins > Le HDH fait un point sur quelques-uns de ses projets en cours Le HDH fait un point sur quelques-uns de ses projets en cours Le Health Data Hub (HDH) a publié le 16 janvier un rapport présentant l’état d’avancement de quelques-uns des projets qu’il accompagne. Son objectif : “donner à voir, à travers l’exposition de quelques projets, le champ des possibles des bénéfices de l’utilisation de certaines bases de données de santé, souvent chaînées à celles de l’Assurance Maladie”. mind Health a sélectionné 10 de ces projets, pour faire un point sur leur état d’avancement. Par Romain Bonfillon. Publié le 19 janvier 2024 à 15h17 - Mis à jour le 19 janvier 2024 à 15h17 Ressources Médicaments Trouver des indicateurs sur les effets indésirables des médicaments Le projet ORDEI (Outil d’Information Des Effets Indésirables), porté par l’ANSM, vise à développer un outil capable de restituer et visualiser, de manière compréhensible, des indicateurs portant sur les effets indésirables des médicaments déclarés auprès des autorités sanitaires, tout en respectant l’anonymat des patients. État d’avancement : La plateforme data.ansm est disponible en accès libre depuis avril 2023. Elle permet de consulter des informations et des données chiffrées sur l’historique des déclarations d’effets indésirables de médicaments, des erreurs médicamenteuses et des ruptures de stocks de médicaments depuis 2014. Étudier le lien entre la prise d’antibiotiques et le développement d’une bactériémie Le projet BACTHUB, porté par l’Inserm et l’AP-HP, vise à étudier le lien entre la prise d’antibiotiques et le développement d’une bactériémie (infection dans le sang) à bactérie résistante aux antibiotiques. Les résultats obtenus pourront guider les stratégies de lutte contre l’antibiorésistance, mais aussi aider les soignants à bien choisir les antibiotiques qu’ils prescrivent aux malades. État d’avancement : La première étape du projet, c’est-à-dire la constitution de la base de données hospitalière propre à ce projet, a été franchie. Il s’agit de la première base en France, et l’une des rares à l’échelle internationale, comportant des données aussi détaillées pour un grand nombre de patients hospitalisés avec une bactériémie. Réduire les risques traumatiques grâce à l’intelligence artificielle Le projet TARPON, porté par l’Inserm, le CHU de Bordeaux et le Bordeaux Population Health, vise à mesurer les risques liés à la consommation de médicaments pouvant expliquer certains traumatismes. À titre d’exemple, il s’agira d’analyser si la prise de certains médicaments peut entraîner une baisse de la vigilance en situation de conduite, pouvant causer un accident de la route. Ces travaux permettraient d’envisager à terme la mise en place d’un système national de surveillance des traumatismes. État d’avancement : Dans le cadre de la première phase du projet, 69 110 notes cliniques liées à des visites aux urgences du CHU de Bordeaux ont fait l’objet d’une annotation manuelle par une équipe d’infirmiers et d’infirmières des urgences pendant cinq mois. Cette base de données annotées sert de référence pour évaluer l’algorithme de prédiction qui identifie à partir de la note qu’il s’agit d’un traumatisme et son type. L’algorithme développé a permis de classer correctement 97 % des comptes rendus, ce qui est nettement supérieur à ce qui était obtenu avec des méthodes moins innovantes. Ces résultats ont fait l’objet de plusieurs articles scientifiques. Dénombrer et décrire les patients atteints de maladies neuromusculaires bénéficiant de certains traitements Le projet de partenariat avec l’AFM Téléthon vise à construire un tableau de bord identifiant les médicaments prescrits aux personnes atteintes de certaines maladies neuromusculaires. Celui-ci permettra à l’AFM de produire de la connaissance sur l’accès aux médicaments intervenant dans ces maladies. État d’avancement : La preuve de concept a permis d’estimer le nombre de patients pour trois traitements (Zolgensma, Evrysdi et Spinraza) suivant les caractéristiques démographiques de ces derniers, dans l’amyotrophie spinale. Les résultats peuvent être corroborés par l’expérience terrain de l’association et l’existence d’un registre de qualité dans cette maladie. Le travail entrepris permettra d’affiner la méthodologie et les éléments pertinents pour l’AFM Téléthon. Une fois cette étape validée, les indicateurs pourront être développés pour plusieurs autres maladies d’intérêt pour l’association. Cancers Améliorer le parcours de soins des patients atteints de sarcomes Coordonné par le Centre Léon Bérard et soutenu par l’Institut Bergonié, le réseau NETSARC+ et l’équipe REPERES, le projet DeepSarc vise à identifier les traitements les plus adaptés à chaque profil de patient, grâce aux “données de vie réelle” (par opposition aux données recueillies dans les essais cliniques), favorisant ainsi ses chances de survie. État d’avancement : L’étape relative à l’appariement des données de 19 000 patients est désormais finalisée, tandis que l’analyse statistique supervisée par l’Institut Bergonié à Bordeaux est en cours. Les premières courbes de survie ont été produites. Adapter le parcours de dépistage organisé des cancers du sein grâce à l’IA Le projet DEEP.PISTE porté par le CRCDC Occitanie et Epiconcept, vise à améliorer le programme de dépistage du cancer du sein en développant une analyse automatique des mammographies et en affinant la compréhension des facteurs de risque. État d’avancement : Alors que l’étude est en cours sur la plateforme du Health Data Hub, le logiciel développé pour dé-identifier les mammographies, a pu être partagé en open source. Il pourra être réutilisé par tout chercheur utilisant des outils DICOM (outils de gestion informatique des données issues de l’imagerie médicale). Prévention / Diagnostics Mieux prédire les crises d’insuffisance cardiaque L’objectif du projet HYDRO, porté par Implicity, est de prédire les crises d’insuffisance cardiaque menant à une hospitalisation pour les patients porteurs d’un pacemaker grâce à un score de risque de décompensation cardiaque, calculé et mis à jour très régulièrement pour chaque patient. Une compréhension plus fine des facteurs prévalents à une insuffisance cardiaque permettra une prise en charge thérapeutique plus personnalisée et préventive qui contribuera à réduire la mortalité et les hospitalisations. État d’avancement : Les performances des algorithmes obtenus étant très prometteuses, Implicity a soumis un dossier d’autorisation pour leur dispositif médical au BSI et à la Food and Drug Administration (FDA). BSI est un organisme notifié évaluant le dossier réglementaire dans le but d’obtenir un marquage CE nécessaire à la mise sur le marché du dispositif médical en Europe. Avec Hydro, Implicity investit l’espace projet du Health Data Hub Faciliter la pose d’un diagnostic grâce aux échographies Le projet NHANCE, porté par l’AP-HP, Inria et l’association Nhance, vise à aider les professionnels de santé à faire la meilleure interprétation possible des échographies abdominales en leur mettant à disposition un outil d’assistance au diagnostic. Plus précisément, il permettra de guider la localisation des organes abdominaux lors de l’examen. État d’avancement : Alors que la préparation de la base de données est en cours de finalisation, cinq articles scientifiques soulignant la plus-value de la mobilisation de techniques d’apprentissage profond dans la caractérisation des échographies du foie ont été publiés. Ils attestent que certains outils mobilisant des technologies d’apprentissage peuvent égaler l’expertise de praticiens pour la détection et la caractérisation de lésions du foie. Améliorer la prise en charge des neuropathies grâce à l’intelligence artificielle Le projet INNERVE, porté par Quantmetry et l’AP-HP, vise à développer un logiciel s’intégrant directement à l’environnement de travail du médecin, lui permettant d’analyser plus facilement les images de biopsies produites par le scanner. Il comptera automatiquement et rapidement ces petites fibres, et extraiera les biomarqueurs pertinents pour affiner le diagnostic (type de neuropathie et sévérité de l’affection). État d’avancement : Le développement d’une première version de l’outil est désormais achevé et son déploiement a commencé à l’AP-HP, au Kremlin-Bicêtre, partenaire de Quantmetry depuis le début du projet. Les équipes vont débuter la phase de certification du dispositif médical. Il est utilisé pour l’instant dans un contexte de recherche uniquement. Mieux prévenir les allergies aux pollens grâce aux données de santé et environnementales Le projet Jumeau numérique “État de santé d’un territoire” a été lancé sous l’égide d’un consortium réunissant : l’université de Caen et son laboratoire de recherche en informatique GREYC, le RNSA (Réseau national de surveillance aérobiologique) pour son expertise dans les pollens et son réseau d’allergologues, la société 9 OREKA Ingénierie basée à Cherbourg, experte en réalisations virtuelles et la société SAAGIE pour sa solution de HUB DATA. Le Groupe VYV, chef de file du consortium, apporte son expertise en datascience et en données de santé. Mené à l’initiative de la Région Normandie, le projet est soutenu par la communauté européenne. État d’avancement Le démonstrateur créé a été présenté dans les villes de Caen et Rouen. Les analyses réalisées sur huit ans et les simulations prévisionnelles sont prometteuses pour améliorer la génération d’alertes polliniques pour le grand public et pour mieux prendre en compte ce type de facteurs dans l’aménagement du territoire. Romain Bonfillon AlgorithmesAssurance MaladiecancerDiagnosticDonnées de santéHealth data hubIntelligence ArtificielleMédicamentOutils numériquesPatient Besoin d’informations complémentaires ? Contactez le service d’études à la demande de mind